De la sève de bouleau à l’ortie, vertueuses cueillettes
Installé dans les Hautes-Pyrénées, Pierre Soileux est un cueilleur en quête des trésors de la nature, de la sève de bouleau à l’ortie, en passant par le sureau et les champignons. Insatiable curieux, il recherche sans relâche la meilleure façon de les conserver pour préserver au mieux leurs bienfaits.
J'ai commencé à récolter la sève de bouleau dans les années 1990. J’avais lu dans un vieux livre qu’on pouvait en tirer de nombreux bienfaits. Après avoir mis au point ma technique, j’ai transmis mon savoir-faire aux gens du coin. Mon tout premier client était un médecin : sujet à la goutte, il congelait la sève de bouleau pour pouvoir en disposer dès qu’il sentait venir une crise. Aujourd’hui, des infirmières nous font beaucoup de publicité dans les cas de cicatrisation difficile.
Pour la récolte, nous arrivons dans les bois à 4 heures du matin, afin que le transporteur puisse récupérer les bags-in-box (emballages préservant de l’oxydation, ndlr) à la mi-journée : la sève fraîche est ainsi expédiée le jour même chez les clients. Chaque bouleau donne pendant une quinzaine de jours de 50 à 100 litres. Il y a des arbres dont je prélève l’eau depuis près de vingt ans...
. Nous nous intéressons uniquement aux gros spécimens. Notre récolte commence sur un site protégé, un cirque orienté plein sud, et se termine à 1 200 mètres d’altitude.
Toujours curieux, j’explore d’autres trésors de la nature. Je dispose dans ma propriété d’un terrain de 6 000 m2 couvert d’orties ; j’ai cherché à profiter au mieux des vertus de cette plante. D’abord, en la transformant en jus avec un extracteur. Mais il fallait le consommer tout de suite car il s’oxyde très vite. J’ai alors eu l’idée de le surgeler. Je le commercialise ainsi, car sous cette forme, c’est un remède très puissant contre l’anémie, la fatigue, les douleurs des règles ou les allergies. Après la récolte d’orties, suit celle du sureau, en août, pour la préparation d’un extrait sans sucre, excellent antiviral. Puis de septembre à novembre, c’est au tour des champignons dont une cliente russe nous a vanté les vertus thérapeutiques. On trouve dans la région le polypore du bouleau ou encore la poule des bois, plus connu sous le nom de maitaké. Nous sommes entourés de vrais trésors pour la santé !
À essayer. Une cure de 5 litres de sève de bouleau
La sève de bouleau est riche en minéraux, calcium, magnésium, fer ou encore silicium. Elle réduit les calculs des reins, les rhumatismes et l’arthrose. La couperose ou les dartres lui résistent rarement. Le printemps est la période idéale pour faire une cure, mais on peut aussi en prendre toute l’année. Pierre Soileux recommande d’en boire cinq litres répartis sur deux semaines. S’il s’agit de soigner une pathologie, par exemple une grosse tendinite, on prendra la même quantité sur cinq jours. Trois litres suffiront pour une personne de petite stature et sans kilos superflus. À boire le matin.