Reconfinement : Les herboristeries se réinventent
Avec le reconfinement, c’est le retour des restrictions de déplacement mais également de la fermeture des commerces “non-essentiels”. Mais cette fois-ci, les herboristes ont pu s’organiser et tentent d’offrir des solutions pour continuer à fournir leurs clients en plantes médicinales. Ce qui n’est pas facile.
Le premier confinement avait été beaucoup plus strict et établi dans un contexte de crise sanitaire aiguë. Les herboristeries confrontées au flou de leur statut, mais aussi concernées par la protection de leurs salariés et l’urgence de la situation, avaient le plus souvent fermé leurs portes. Les choses sont différentes avec ce deuxième confinement. En majorité, il semble que les herboristeries vont conserver leur activité de vente de plantes médicinales, compléments alimentaires, et autres produits de soins naturels.
La plupart des herboristeries sont, en effet, enregistrées en tant que commerce alimentaire, ou commerce d’article médicaux, ainsi ces dernières, même si elles ne sont pas citées dans la liste officielle du décret, font partie des “commerces essentiels”. Ayant plus de moyens de protéger leurs salariés ainsi que leurs clients, beaucoup ont donc pris le parti de maintenir leurs magasins ouverts. C’est le cas de L’herboristerie Larmignat, dans la Vienne: “Tout est fait pour que les gestes barrières soient respectés ; cette fois on a les masques, les plexiglas, et un quota de personne à respecter dans le magasin. On ne peut pas laisser tomber nos patients, et pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, on a notre site Internet”. Même son de cloche du côté de l'herboristerie du Palais Royal à Paris, même si Michel Pierre privilégie la livraison à domicile.
Des Herboristeries 2.0
En effet, afin de continuer à fournir leurs clients, beaucoup d’herboristeries ont, lors du déconfinement progressif, développé leurs outils numériques, comme le "click & collect" (achat sur Internet avec réception en magasin) afin de rester accessibles. Pour La Maison des Plantes à Nice, la livraison, ou encore la commande téléphonique représentent même la moitié de l’activité “On a aménagé les horaires d’ouverture. Le matin, les locaux sont accessibles aux clients pour effectuer des achats mais aussi pour récupérer leurs paquets, et l’après-midi on s’occupe de préparer les commandes et des livraisons”. Certaines herboristeries, comme Hérbéo à Bordeaux, misent exclusivement sur les commandes. “Il faut éviter au maximum le brassage de population, en pleine épidémie et vu notre domaine, on a une certaine responsabilité”.
Des situations difficiles
D’autres sont plus pessimistes quant aux effets du confinement. “Nous, on ferme, on ne se bat pas, les clients ne se déplacent pas. À part quelques habituées qui iront sûrement commander sur notre nouveau site, je ne me fais pas trop d’illusion”, explique-t-on à l’herboristerie de Saint-Jean à Lyon. Avec le confinement, on perd l’esprit de l’herboristerie qui n’est plus tout à fait au rendez-vous : “Sur Internet on n’a pas les odeurs, les couleurs ou les conseils comme dans une boutique !”
De plus, les solutions numériques ne sont pas possibles pour tous. Les petites herboristeries n’ont souvent pas les moyens d’assumer le coût d’une plateforme numérique ou d’effectuer des livraisons. Et on peut craindre que pour ces opérateurs souvent fragiles, le cap du reconfinement soit difficile à passer.