Une reconversion dorée
Rien ne prédestinait Lola Bonnin à quitter la sphère de la finance pour se lancer dans le recyclage des drêches de brasserie. Pourtant cette jeune femme a fondé sa propre société Wonderwomalt, pour changer de vie et mettre en avant le circuit court ainsi que l'upcycling.
J'ai eu cette idée car j'ai constaté que de plus en plus de brasseries s'installent en milieu urbain. Et j'avais lu dans la presse qu'il existait une problématique écologique autour des drèches. Initialement, les restes de l'orge non utilisée pour la bière, était récupérés par les agriculteurs pour le bétail. Mais avec les brasseries urbaines, il est devenu tout de suite plus complexe de les acheminer pour les réutiliser. Je me suis alors demandé s'il n'était pas possible de valoriser ces drêches pour l'alimentation humaine.
En 2018, j'ai quitté mon poste dans un cabinet de conseil à Paris. Je voulais retrouver un vrai relationnel mais également me sentir utile. Il est devenu très important, pour moi, de fonder ma propre entreprise ancrée dans l'économie circulaire. J'ai ainsi lancé le projet : transformer les drêches en farine consommable. Je me suis d'abord beaucoup renseignée sur le monde de l'alimentation, et je me suis rapprochée de Gabrielle Hugon, ingénieur en agroalimentaire qui m'a accompagnée pour mettre en place des process, viabiliser les produits et tout simplement concrétiser le projet.
Désormais notre atelier Maltivor est installé à la campagne non loin de Lyon. Aujourd'hui, on travaille exclusivement avec des partenaires de notre grande région qui partagent nos valeurs. Beaucoup de brasseries locales ont été emballées par notre initiative. Depuis 2016, selon la loi, tous les professionnels produisant plus de 10 tonnes par an de biodéchets ont l'obligation de les trier et de les valoriser. En effet, les drêches polluent énormément les sols, notamment à cause des émanations dues à la vapeur de leurs « déchets » encore chauds et humides.
Nous travaillons donc main dans la main avec les brasseurs qui nous donnent leurs drêches, en moyenne 70 kilos par cuvée. La transformation en farine est faite de A à Z dans notre atelier Maltivor. Nous essayons de tracer chaque lot, cela nous permet de proposer des farines blondes, brunes ou ambrées, avec un faible taux de gluten.
Aujourd'hui, au-delà du recyclage des drêches, nous souhaitons recycler également la peau qui protège les grains de houblon pour en faire du papier d'étiquettes. Et on réfléchit à valoriser l'énergie qui nous est nécessaire lors du séchage de la matière première. Alors que nous sommes en négociation avec des grandes marques telles que Bjorg, notre production doit être la plus respectueuse possible de l'environnement.
Préparation pour cookie
Fait à partir de farine de drêche de brasserie brune et de pépites de chocolat, ce mix pour muffin et cookie apportera des tons caramélisés à vos friandises. Côté nutritionnel, le faible taux de gluten offre de la légèreté au niveau de la digestion.