Au comptoir d'Émilie
Dans son herboristerie située à Figeac dans le Lot, Émilie Boulay œuvre à redonner ses lettres de noblesse à l'herboristerie de comptoir. Elle propose différents produits issus des plantes de sa région et perpétue le savoir autochtone, au service d'une santé au naturel accessible à tous.
J'ai toujours voulu devenir herboriste. Les propriétés des plantes et leurs bénéfices pour notre santé me fascinent. Néanmoins, ce métier n'étant pas reconnu en France, j'ai été durant 16 ans préparatrice en pharmacie, où je faisais face à une demande croissante de produits naturels. Au fil des ans, je me suis formée, notamment à l'école Imderplam de Montpellier. En 2022, je me lance et ouvre L'Herbier d'Émilie à Figeac.
Il m'importe de pouvoir conseiller mes clients afin de définir les meilleures plantes à consommer en évitant les contre-indications. Je travaille souvent main dans la main avec mes anciens collègues pharmaciens, mais aussi des médecins et naturopathes de ma ville. Huiles essentielles, plantes sèches, alcoolatures ou compléments alimentaires ont été choisis par mes soins. Je travaille notamment avec de petites structures qui font un travail remarquable, ce qui me permet de proposer...
plus de 1 300 références.
L'enjeu du « local » est pour moi primordial. Je m'intéresse à l'histoire des plantes du Lot en effectuant des recherches ethnobotaniques afin que le savoir autochtone ne disparaisse pas. Je suis convaincue que les végétaux qui poussent là où nous vivons sont les plus à même de remédier à nos maux. Par exemple, je préconise la vergerette du Canada, présente sous nos latitudes, aux vertus anti-inflammatoires puissantes, notamment en cas d'arthrose, pour remplacer l'harpagophytum qui pousse majoritairement en Afrique. En alternative au desmodium, africain lui aussi et souvent contrefait, je préconise le chardon-marie également hépatoprotecteur. En outre, des plantes locales sont menacées d'extinction comme l'arnica, pourtant facilement remplaçable par la pâquerette. En huile de macération, elle pourra remédier aux mêmes blessures. Toutes ces informations, le client ne les a pas forcément. D'où l'importance de perpétuer l'existence des herboristeries de comptoir. Je contribue d'ailleurs à fonder l'Association des herboristeries de France afin d'œuvrer pour la reconnaissance du métier, mais aussi d'ouvrir et de simplifier l'accès à la pharmacopée naturelle pour tous.
Un combo pour l'hiver
Avec le concours de Sandrine Bauder, productrice et paysanne herboriste, Émilie Boulay propose sa propre gamme de synergies de teintures-mères. La N° 6 allie teinture d'hysope expectorante, de thym anti-infectieuse, de pin décongestionnante et d'échinacée stimulante de l'immunité. Un combo idéal pour lutter contre les maux de l'hiver.