Permaculture
Un espace de plantation
obtenu en douceur
Convertir une zone de pelouse ou de prairie en espace potager ne se fait pas sans générer un bouleversement. Mais en abritant le sol pendant l’hiver sous une protection naturelle, on le prépare à être planté au printemps sans le saccager.
Paradoxalement, cultiver c’est aussi détruire. Quelles que soient nos intentions, au moment de la mise en culture, nous allons inévitablement bouleverser un lieu où carabes et collemboles, par exemple, vivaient jusqu’alors en paix. Étrange nouvelle, qui accompagne des velléités potagères pourtant bien pacifiques à l’origine ! Rassurez-vous cependant : si, pour planter, vous allez devoir les déranger, rien ne vous oblige à commencer à grand renfort d’engins désastreux pour la vie des occupants de notre sol, précieuses bactéries incluses.
Au contraire, la technique de l’occultation, qui consiste à priver de lumière – mais non d’air et d’eau – notre futur espace est un moyen très commun en permaculture de passer cette première étape. Elle permet une reprise en douceur autant pour le jardinier que pour la microfaune du sol, et ravit au passage les lombrics qui raffolent de cette protection. Préparé sans peine et dans de bonnes conditions, notre potager est fin prêt pour produire, même modestement dans un premier temps.
Le geste du mois : occulter un sol
Le principe est simple : en privant de lumière une surface enherbée, nous « fatiguons » les adventices en place. Après quelques semaines, elles blanchissent et s’étiolent, tandis que le sol en dessous reste frais et commence même à s’ameublir. Si une occultation trop longue a un effet négatif, couvrir avec une bâche tissée, des cartons non teintés ou même de vieux tapis (que l’on calera et dissimulera avec une couche de déchets de tonte ou de feuilles mortes) a un effet étonnant. Une fois l’occultation enlevée, début mars, pour permettre au sol de se réchauffer, il ne restera plus qu’à le « greliner » rapidement.