Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Le lilas, un ami de votre cœur

Lilas commun, ou lilas français (Syringa vulgaris)
Lilas commun, ou lilas français (Syringa vulgaris)

Qu'il soit blanc, rose ou mauve, le lilas, Syringa vulgaris (à ne pas confondre avec le seringat, Philadelphus en latin) est très apprécié au jardin où il glorifie l'arrivée du printemps avec ses cascades de grappes fleuries. Curieusement, la fragrance suave et capiteuse de ses fleurs ne se laisse pas capturer par les parfumeurs qui doivent se contenter de reconstituer son parfum à l'aide d'autres essences. La beauté de cet arbuste ornemental nous fait parfois oublier qu'il possède aussi des propriétés thérapeutiques tout à fait originales.

Au jardin

Peu exigeant, le lilas s'adapte à peu près dans tous les sols qu'il apprécie cependant riches et bien drainés. Installez-le de préférence en exposition ensoleillée ou à la mi-ombre.

Plantation

En conteneur, le lilas se plante à tout moment en dehors des périodes de fortes gelées, de septembre à mai. La plantation est une étape stratégique dont dépendront l'épanouissement optimal et la floraison de l'arbuste. Si possible, choisissez un jour-racine du calendrier lunaire. Préparez un trou suffisamment large et profond selon la taille du conteneur en éliminant les cailloux et les racines concurrentes. Déposez un peu de fumier bien décomposé ou de corne torréfiée. Préparez la terre de plantation en mélangeant deux tiers de terre de jardin avec un tiers de terreau. Avant d'installer le plant, réhydratez consciencieusement la motte en desserrant également les racines. Comblez avec la terre en formant une cuvette et arrosez abondamment pour bien la tasser.

Entretien

Le lilas doit être surveillé les deux années qui suivent la plantation afin que l'arbuste s'enracine profondément. À l'automne ou au tout début du printemps, apportez au pied un peu de compost de fumier en griffant le sol pour l'incorporer. La taille n'est pas indispensable. Si vous le faites, n'intervenez plus à partir de juillet. En revanche, coupez les rameaux abîmés et les fleurs fanées (pour éviter la montée en graines) en préservant les pousses situées en dessous, qui fleuriront l'année suivante.

Récolte

Les bourgeons servant à la fabrication du macérat glycériné sont prélevés au début de l'éclosion, avant l'apparition des jeunes pousses, et devront être préparés sans attendre. Les fleurs sont prélevées délicatement au pic de leur floraison et utilisées aussitôt. Moins usitées, les feuilles se récoltent avant la floraison et l'écorce des branches, en automne. Séchez en couche mince, en atmosphère sèche et aérée.

Ce que dit la science

Le lilas est introduit assez tardivement, au XVIe siècle, dans les jardins européens. En revanche, sa propagation est rapide et dès le début du XVIIe siècle, il trône dans tous les jardins. Ses feuilles très amères rebutent les herbivores qui le délaissent. C'est peut-être là l'origine du symbole de protection qui lui est attribué. L'usage populaire s'est contenté d'employer les feuilles ou l'écorce des tiges du lilas en tisane, comme dépuratif énergique contre les fièvres intermittentes, les engorgements hépatiques, les diarrhées, la goutte, les rhumatismes et les calculs rénaux. Son...

amertume stimule également l'appétit. L'écorce serait particulièrement hypotensive, tandis que les bourgeons se révèlent intéressants pour de nombreuses indications. De surcroît, la composition très riche en polyphénols de la plante ­(flavonoïdes, iridoïdes, acides-phénols, acides organiques) lui octroie des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes remarquables. Très récemment, plusieurs études ont révélé que les fleurs contiennent une plus forte proportion de polyphénols que l'écorce ou les feuilles. De plus, selon la couleur, la répartition des principes actifs change. Parmi eux, certains seraient potentiellement intéressants contre la maladie de Parkinson. Mais d'autres études sont encore nécessaires…

Un macérat protecteur multi-usages

En utilisant trois solvants différents (eau, alcool et glycérine), la gemmothérapie permet d'extraire une grande diversité de principes actifs et d'hormones végétales. Ce macérat de lilas, porteur de toute l'information génétique de la plante, concentre son potentiel thérapeutique, en particulier en cas d'insuffisance cardiaque, de fatigue, de paresse du foie, d'affection des bronches ou de l'appareil urinaire.

Ingrédients et matériel 

1 belle poignée de bourgeons de lilas fraîchement cueillis • Alcool bio (titré au moins à 45°, ou mieux à 60-70°) • Eau de source • Glycérine végétale • Bocal en verre • Spatule fine, entonnoir • Filtre en papier non traité • Flacons opaques (50 ou 100 ml).

Mode opératoire

  1. Déposer les bourgeons juste rincés à l'eau claire dans le bocal, en tassant légèrement. Verser l'eau de source jusqu'à l'affleurement des parties végétales. Noter la quantité d'eau utilisée. Remuer doucement avec la spatule. Laisser 1 heure en contact.
  2. Ajouter dans le bocal l'alcool et la glycérine en quantité identique à celle de l'eau.
  3. Mélanger à nouveau assez fermement avec la spatule et couvrir. Laisser macérer durant 3 semaines, en agitant régulièrement l'ensemble.
  4. Presser légèrement les bourgeons puis filtrer délicatement la préparation en recueillant le macérat dans les flacons (préalablement stérilisés à l'eau bouillante), sans les remplir complètement. Dynamiser chaque flacon en l'agitant brusquement verticalement plusieurs dizaines de fois.
  5. Étiqueter les flacons. Conservation : 5 ans.

Indications/Posologie

  • Fatigue générale, anémie, manque d'énergie : ½ verre (50 ml) 2 fois par jour, avant ou après les repas, en cure de 2 semaines.
  • Manque d'appétit, paresse digestive, drainage hépato-biliaire, paresse intestinale : 1 verre à liqueur avant les deux repas principaux.
  • Affections bronchiques, toux, enrouement, goutte, rétention d'urine (effet diurétique), cystite : 1 verre (100 ml) 3 fois par jour, en cure de 7 jours.

Précautions d'emploi

Le bourgeon de lilas est généralement contre-indiqué en cas de grossesse et d'allaitement ; son usage dans les affections cardiaques doit se faire sous supervision médicale, notamment en cas de traitement médicamenteux, afin d'éviter toute interaction.

Atout en gemmothérapie

Grâce aux travaux de Pol Henry (1918-1988), une nouvelle source d'intérêt est apparue avec la phytoembryothérapie, rebaptisée gemmothérapie. Quand on a recours à cette galénique qui utilise les bourgeons, le lilas assure une meilleure vascularisation du cœur. Il lutte aussi contre l'athérosclérose et les spasmes cardiaques ou coronariens. Toutefois, son emploi pour ce type de problème doit se faire sous supervision médicale.

Autres préparations

Une huile antirhumatismale

Cette préparation traditionnelle était souvent employée en Russie. Découper en petits morceaux 1 ou 2 branches fleuries (fleurs et feuilles) puis les déposer dans un bocal de verre transparent. Tasser. Verser de l'huile végétale (tournesol, olive, chanvre…) jusqu'à complet recouvrement. Faire macérer 15 à 21 jours au soleil. Presser fortement et filtrer la préparation avant de la conditionner.

En cas de rhumatismes : Appliquer en massage sur les zones raides ou douloureuses, 1 à 2 fois par jour.

Un élixir floral de soutien

Cueillir délicatement les grappes fleuries à leur apogée puis couper les petites fleurs de la grappe au-dessus d'un papier propre avant de les faire glisser (sans les toucher) à la surface d'un petit bol transparent rempli d'eau de source. Les fleurs doivent recouvrir totalement la surface de l'eau. Déposer le bol au sol près des arbustes que vous avez prélevés. Laisser agir le soleil durant 3 ou 4 heures, le temps que les fleurs commencent juste à se flétrir. Filtrer. Mélanger le liquide recueilli à parts égales avec du cognac ou autre alcool. Conditionner et réserver cet élixir-mère (non utilisable tel quel) pour fabriquer l'élixir floral (première dilution) : dans un flacon de 10 ml, mettre 3 gouttes d'élixir-mère et compléter avec un mélange cognac-eau de source. Fermer puis dynamiser le flacon durant 30 secondes. Votre élixir est prêt !

Pour un meilleur équilibre émotionnel : L'élixir de lilas augmente la flexibilité mentale et se révèle utile dans les situations nouvelles de l'existence. Il contribue également à nous « redresser » physiquement et psychiquement Prendre par voie orale 2 gouttes, 4 fois par jour, jusqu'à l'amélioration.

En cas de mal de dos : L'élixir de lilas s'utilise aussi en application locale contre les douleurs dorsales, soit par pulvérisation directe sur la zone concernée en faisant pénétrer par tapotements, soit en appliquant une compresse imbibée de l'élixir floral.

Une tisane contre la fièvre

Employée autrefois en médecine populaire, la tisane de lilas est préparée par décoction : 1 c. à café bombée de morceaux d'écorce ou 6 feuilles coupées en petits fragments pour 200 ml d'eau. Laisser frémir 5 à 10 minutes puis filtrer. Attention, cette tisane est très amère !

États fébriles, engorgement hépatique, diarrhées : Boire 2 à 3 tasses par jour, avant les repas.

Cet article est reservé aux abonnés.
Pour lire les 78% restants de cet article,
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter Plantes & Santé
Recevez chaque semaine nos conseils de bien-être par les plantes, astuces et recettes à faire vous même pour retrouver Equilibre et Santé
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité