Dossier
Bains, cataplasmes, massages... Faites vos soins maison (2/4)
Faites de vos bains des soins thérapeutiques
Envie d’un bain chaud au cœur de l’hiver ? Même si, sur le plan écologique, il ne faut pas en abuser, les bains offrent en effet des vertus thérapeutiques. Le docteur Alexandre Salmanoff fut ainsi le prescripteur du bain hyperthermique antimicrobien, le naturopathe allemand Louis Kuhne celui du bain de siège froid équilibrant. Le père Kneipp mit au point les bains alternant le chaud et le froid. « L’eau permet de faire réagir le corps humain par le biais des glandes endocrines surrénales, du système nerveux et du système circulatoire, explique Céline Deflers, naturopathe. Et sa température va être un facteur déterminant. » Ainsi, le bain froid (autour de 15 °C) stimule la production de cortisol, via les glandes surrénales, nous permettant de développer une meilleure résistance immunitaire. Lors d’un bain chaud (entre 37 et 39 °C), les muscles se relâchent. Ce qui entraîne une détente nerveuse. Quant au bain tiède, il normalise les fonctions vitales, économise le système nerveux et glandulaire. Lorsque l’on y ajoute des plantes, on soutient ces effets curatifs.
Le bain hyperthermique : créer une fièvre artificielle
Un rhume ou une grippe débute. Selon le docteur russe Alexandre Salmanoff, inventeur du bain hyperthermique, on peut « casser » le développement de ces infections en provoquant une fièvre artificielle. Quand on est plongé dans une eau à 43 °C, l’évaporation par la sueur s’en trouve limitée. En réaction, le corps augmente sa température interne.
Préparation
- Faire couler un fond de bain chaud. Entrer dans la baignoire et laisser couler l’eau en augmentant la température jusqu’à 43 °C maximum.
- Durée du bain : dix à quinze minutes maximum.
- Au moment de sortir, passer un jet d’eau froide sur les jambes. S’emmitoufler ensuite dans un peignoir et s’allonger pour se reposer. Continuer à transpirer durant quelques minutes.
Attention Si vous souffrez de troubles cardio-vasculaires, éviter le bain hyperthermique. Ne dépassez pas la température de 39 °C.
Prêts à l’emploi
Pas toujours facile de doser les ingrédients à mettre dans le bain, notamment les huiles essentielles parfois irritantes. Quels produits s’offrir alors ? Pour mieux respirer, le bain Biobadol du Docteur Valnet contient sept huiles essentielles. Dr Hauschka mise sur le pin et l’huile de bain Kneipp sur l’Eucalyptus globulus. Enfin, pour se relaxer, le coquelicot et le chanvre de...
Kneipp est recommandé, tout comme la lavande de Weleda. Après le sport, son bain à l’arnica évite les courbatures.
Avec de l’avoine, une peau douce qui ne démange plus
Eczéma sec, psoriasis, dermatite, urticaire… Ajoutez à l’eau du bain de l’avoine qui absorbe les impuretés s’accumulant dans les pores de la peau tout en respectant son pH. Calmante, elle apaise les démangeaisons.
Préparation et utilisation
- Placer une poignée de flocons d’avoine dans un gant de toilette propre ou une compresse stérile. Refermer avec un ruban ou de la ficelle de cuisine. Faire couler l’eau du bain à une température de 40 °C.
- Déposer l’aumônière dans l’eau et la laisser jusqu’à ce que l’eau devienne laiteuse
- Durée du bain : de quinze à vingt minutes.
Attention : Pas de bain en cas d’eczéma suintant.
Le sel d’Epsom, un antidouleur
Du sulfate de magnésium, de soufre et d’oxygène, c’est la composition du sel d’Epsom. Anti-inflammatoire, il permet de libérer des toxines et de soulager les douleurs articulaires et musculaires. À pratiquer juste avant d’aller se coucher pour son effet calmant. Veillez alors à ce qu’il ne soit pas trop chaud, d’autant que le sel renforce l’impression de chaleur.
Préparation et utilisation
- Faire couler le bain à la température souhaitée. Ajouter deux verres de sel d’Epsom. Les laisser se diluer.
- Se plonger dans le bain durant quinze à vingt minutes.
- Après le bain, se rincer à l’eau claire.
Attention : À éviter en cas d’hypertension ou de problèmes cardiaques.
Les huiles essentielles vont au bain
Et si on glissait des huiles essentielles dans son bain pour profiter de leurs propriétés ? En prenant soin de respecter le protocole. Parce que ce sont précisément des huiles, les gouttes ne vont pas se diluer dans l’eau. Conséquence : elles peuvent brûler la peau quand elles entrent à son contact. Pour favoriser leur dilution, les déposer dans un gel douche neutre ou sur une poignée de sel, de sucre ou encore de lait écrémé en poudre. Quelle que soit l’huile essentielle choisie, ne pas dépasser les dix gouttes par bain.
Pour se détendre : Lavande vraie, orange douce, mandarine, géranium rosat, ylang-ylang, camomille noble.
Pour apaiser les troubles respiratoires : Ravintsara, niaouli.
Des algues pour contrer la fatigue
Les algues sont dix fois plus concentrées en minéraux et en oligoéléments que les plantes terrestres. La peau ayant la faculté de capter ces micronutriments, les bains aux algues permettent de se reminéraliser. À condition que ce soin humide dure au moins dix-sept minutes, soit le temps de passage des minéraux à travers la peau. Sa température doit osciller entre 35 et 38 °C. Entre 36 et 37 °C, il agit sur les douleurs articulaires, les algues diffusant leurs effets anti-inflammatoires. À 38 °C, le bain aux algues favorise la lipolyse (dégradation des cellules graisseuses). Veillez à ne pas atteindre 40 °C au risque de perdre les principes actifs des algues. On peut pratiquer ces bains sous forme de cure thérapeutique. Une quinzaine de bains sont préconisés, à raison de deux à trois par semaine.
Ingrédients : 1 sachet des bains Alg-essences du Docteur Valnetou + 4 cuillères à soupe d’extrait concentré d’algues Nature Thalasso.
Préparation et utilisation
- Faire couler l’eau à la température voulue (entre 35 et 38 °C). Ajouter les algues. S’allonger dans l’eau durant dix-sept à vingt minutes.
- Ne pas se rincer après le bain. Se sécher en se tapotant avec une serviette afin de garder la cape reminéralisante.
- Prendre un peu de repos.
Attention : Les bains aux algues sont contre-indiqués en cas d’allergie à l’iode, d’hypertension et d’hyperthyroïdie.
Le bain de siège, assis dans l’eau
Ancestral et apparemment désuet, le bain de siège consiste à « faire tremper » son assise dans une grande bassine. Selon la recommandation de la thérapeute France Guillain, ce protocole peut être associé à des frictions des aines et du périnée censées activer le phénomène d’élimination lymphatique. On parle alors de bain dérivatif. Pratiqué quotidiennement, le simple bain de siège réduit les symptômes des hémorroïdes (gonflements et démangeaisons), fluidifie et soulage les règles douloureuses. On peut y ajouter une infusion d’hamamélis, une décoction d’écorce de chêne, de sauge ou une poignée de bicarbonate de soude à l’eau fraîche.
Ingrédients : 1 litre d’infusion de sauge ou 1 poignée de bicarbonate de soude pour améliorer les démangeaisons anales ou vulvaires • 1 litre d’infusion d’écorces de chêne ou d’hamamélis en cas d’hémorroïdes.
Matériel : 1 grande bassine.
Préparation et utilisation
- Remplir la grande bassine d’eau fraîche, mais pas froide sur 15 à 20 centimètres.
- Ajouter l’infusion ou une poignée de bicarbonate de soude.
- Enfiler un gros pull et des chaussettes.
- S’asseoir dans la bassine, les genoux repliés et les pieds en dehors.
- Y séjourner durant quinze à trente minutes, une à deux fois par jour le premier mois, puis une fois par semaine.