Covid-19 : Bientôt des masques biodégradables ?
Devenus des accessoires quotidiens durant la crise sanitaire liée au Covid-19, de nombreux masques, laissés à l’abandon sur la voie publique, font désormais partie du paysage. Afin de pallier les conséquences environnementales et sanitaires de ces déchets potentiellement contaminés, plusieurs options sont envisagées.
De nombreux clichés montrant des masques traînant sur les trottoirs et volant sur les plages circulent sur les réseaux sociaux. Les internautes dénoncent un manque de civisme, qui fait notamment courir un risque de contamination aux éboueurs ainsi qu’aux agents de nettoyage. En effet, d’après une étude parue en avril dans The Lancet*, des traces de SARS-Cov-2 pourraient être détectées pendant au moins sept jours sur la surface d’un masque de protection.
450 ans pour se décomposer
Le problème de la décomposition est considérable pour les masques chirurgicaux conçus avec des barrettes en acier, des élastiques et du polypropène non tissé, un composé dérivé du pétrole présent dans les serviettes hygiéniques ou dans les couches jetables. Le tout met en effet environ 450 ans à se décomposer. Enfin, jeter un masque dans un caniveau perturbe aussi le traitement des eaux usées.
Pourtant, dès le 23 mars, le ministère de la Transition écologique avait déjà relayé des consignes. Il est demandé aux particuliers que les mouchoirs, masques et gants usagés soient jetés dans un sac plastique dédié, résistant et disposant d’un système de fermeture fonctionnel. Ce sac doit être soigneusement refermé puis conservé 24 heures avant d’être placé dans le sac plastique pour ordures ménagères “non recyclables”, c’est-à-dire la poubelle grise. Cette réglementation est à respecter que l’on soit malade, ou pas.
Face à l’ignorance de ces consignes, un député LR des Alpes-Maritimes a déposé une proposition de loi lundi 18 mai afin de durcir la réglementation. L’élu propose une amende de 300 euros à quiconque est surpris en train de jeter au sol un masque ou des gants de protection.
Des techniques de recyclage testées
Pour faire face à ce nouveau fléau, plusieurs études dans le monde sont en cours pour tenter de recycler les masques chirurgicaux et FFP2. En France, un consortium d’une vingtaine d’équipes formées par le CNRS et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) y travaille. Plusieurs méthodes de décontamination sont testées comme les rayonnements ionisants, des ultraviolets, une solution locale à appliquer via un petit four à UV ou un sachet plastique décontaminant qui, en quelques minutes, pourrait rendre le masque à nouveau utilisable.
Un masque respectueux de l’environnement
D’autres se penchent sur une solution en amont du problème : la conception d’un masque biodégradable. C’est le cas des chercheurs australiens de la Queensland Technological University qui ont élaboré un masque à partir de déchets végétaux contenant de la nanocellulose. D’après les études faites par les laboratoires, le masque pourrait bloquer les particules inférieures à 100 nanomètres, et serait ainsi plus efficace que certains masques actuellement sur le marché.
En attendant qu’il soit homologué (dans les prochains mois a priori), le mieux sera de privilégier des masques en tissu lavables et réutilisables afin de préserver le plus possible, la santé de nos concitoyens, mais aussi de notre planète.
Sources :
* https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(20)30003-3/fulltext