Votre jardin à l’heure de la permaculture
Au jardin : la culture en lasagnes
L’observation est sans aucun doute une des qualités à développer quand on jardine. On évite ainsi de pratiquer ce que j’appelle le copier-coller, pas toujours adapté. C’est le cas de la culture en buttes qui semble s’imposer un peu partout, alors que la culture en lasagnes serait plus appropriée.
C'est à Sepp Holzer, agriculteur dans ce qu'on appelle « la petite Sibérie autrichienne », que l'on doit la popularisation de la culture en buttes. Après avoir décaissé au moins 10 cm de terre, on installe des rondins de bois sur lesquels se succèdent des couches de matière organique. Cette solution originale accélère le réchauffement, favorise le drainage, crée du sol là où il fait défaut. Mais inutile de la systématiser partout ! À quoi bon y avoir recours, par exemple, sur un terrain de plaine dont le sol est naturellement cultivable ? Dans ce cas, notre responsabilité est d'amender le sol, pas de le transformer.
La culture en lasagnes me semble beaucoup plus adaptée à notre climat, et peut aussi trouver sa place en ville. De plus, une fois la récolte faite, on récupère une grande quantité de compost pour enrichir ses plates-bandes classiques. Un excellent résultat, sans avoir à pâtir de l'invasion de mulots, campagnols, limaces et autres indésirables. Enfin, la préparation se fait uniquement avec la récupération de matière à proximité (feuilles, herbe, etc.).
Le geste du mois : préparer des lasagnes
Commencer par étaler une couche de cartons non cirés ou trop colorés pour « bloquer » l'herbe. Montez ensuite des couches successives alternant déchets verts riches en azote (épluchures, restes de tonte, marc de café, fumier frais, etc.) et déchets bruns riches en carbone (copeaux de bois, sciure, tailles de haie, etc.). Arroser copieusement chaque couche. Parvenu à 30 cm de hauteur au moins, apporter une couche de terreau de 5 à 10 cm, et le tour est joué ! Il ne reste plus qu'à planter, soit immédiatement, soit dans quelques semaines.