Paludisme
Tisane d'Artemisia, un remède qui divise
En février dernier, nous vous parlions d’une étude démontrant l’efficacité de la tisane d’armoise contre le paludisme. Loin d’approuver cette avancée thérapeutique, l’Académie de médecine s’inquiète du « danger » lié à l’utilisation de cette plante en substitution des soins habituels.
Selon elle, ce remède favoriserait le développement de résistances au traitement actuel de la maladie (l’Asaq), reprenant un argument de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Académie reproche de « nombreuses insuffisances méthodologiques » à l’étude publiée dans Phytomédecine. Elle n’apprécie pas non plus la médiatisation qu’elle a reçue et évoque « une campagne de promotion organisée par des personnalités peut-être bien intentionnées, mais incompétentes en paludologie ».
Première visée, Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de La maison de l’Artemisia, se défend : « Tout ce que notre association fait a pour but de braquer le projecteur sur ces plantes, Artemisia annua et Artemisia afra. Elles sont toutes les deux utilisées par les phytomédecines traditionnelles chinoises et africaines depuis des siècles. Si l’OMS redoute que la résistance à l’artémisinine se développe en Afrique, c’est infondé : Artemisia afra n’en contient pas. C’est maintenant aux pouvoirs publics de diligenter des études indépendantes méthodologiquement parfaites pour explorer sérieusement cette voie, qui rendrait l’Afrique indépendante de tout traitement venant de l’étranger. Il y a urgence. »