Agroforesterie
Le guiera booste la culture du mil en Afrique
Dans les zones arides et semi-arides africaines, la dégradation et la baisse de la fertilité des terres est une préoccupation majeure pour les agriculteurs.
Au Niger, au Burkina Faso mais aussi au Sénégal, de nombreuses expériences agronomiques sont menées depuis plus de dix ans sur le guiera (Guiera senegalensis), un petit buisson très résistant utilisé comme couvert végétal des plantations. Et tous les résultats s’accordent sur le fait que cette régénération naturelle permet d’augmenter le développement racinaire du mil, mais aussi son rendement en grains et en paille jusqu’à 900 %.
La dernière étude en date, publiée dans la revue Environmental Science, a trouvé une explication à ce phénomène : les arbustes effectueraient une redistribution hydraulique. La nuit, le guiera cesse sa photosynthèse et les stomates – pores à la surface des feuilles qui servent aux échanges avec l’atmosphère – se ferment, tandis que ses racines continueraient de pomper de l’eau à 3 mètres de profondeur. Cette eau n’étant alors pas évaporée, elle servirait à irriguer les cultures voisines en humidifiant les terres alentour et en favorisant la vie microbienne.