Pesticides
Pollution au chlordécone, que justice soit faite
Interdit à partir de 1990 en métropole, le chlordécone, pesticide ultratoxique et difficilement biodégradable a continué à être pulvérisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies de la Guadeloupe et de la Martinique pour lutter contre les charançons. Or, sa dangerosité probable avait été dénoncée dès la fin des années 1970 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette situation, cautionnée par les pouvoirs publics, a donné lieu à la contamination des sols, des denrées végétales et animales, ainsi que des eaux destinées à la consommation humaine. Les deux îles affichent également le plus fort taux de cancers de la prostate à l’échelle mondiale. Dans une tribune sur France info, plusieurs associations accusent l’État d’avoir mis trop de temps à réagir. Une procédure judiciaire est toujours en cours et mi-octobre, une mission d’enquête parlementaire a été lancée avec l’audition de quatre ministres dont Agnès Buzyn (l’actuelle ministre de la santé) pour évaluer les responsabilités de l’État français dans ce scandale sanitaire, et envisager l’indemnisation des victimes. Le rapport est attendu pour début décembre. On estime que 90 % de la population des deux îles est aujourd’hui contaminée au chlordécone.