Un ginseng peut en cacher un autre
Alors que la majorité du ginseng commercialisé dans le monde provient de Chine, la Corée du Sud s’emploie à mettre en avant la qualité de son ginseng. Zoom sur les spécificités de cette panacée asiatique.
Un ginseng de qualité se reconnaît à la forme de sa racine. Sur le marché de Geumsan, en Corée du Sud, les acheteurs la choisissent en fonction de sa ressemblance avec un corps humain. On distingue en effet un tronc (racine principale) d’où partent des bras et des jambes (racines secondaires) prolongées par des doigts très fins (radicelles). « Cette forme est typique du Panax Ginseng de Corée », a précisé un représentant de la province de Geumsan, première région productrice du pays lors d’une récente visite en France. En Amérique du Nord, Panax quinquefolius a une forme conique ; au Japon pousse le Panax Japonicus dont la racine évoque celle du bambou et en Chine, le ginseng le plus courant (Panax notoginseng burkill) ressemble à une petite carotte.
En Corée du Sud, cette racine, dont le nom signifie qui « soigne tout », « est très importante dans la tradition locale où il est cultivé depuis 1 500 ans et on y a recours pour résoudre toutes sortes de maux », explique le maire de Geumsan. Ce sont les ginsénosides, une catégorie de saponines, qui sont à l’origine des actions physiologiques du ginseng. Selon l’Institut international de recherche ginseng et herbe de Geumsan, la racine coréenne en contient au total 38 sortes. Le ginseng chinois se limiterait à 29 sortes et l’américain à 19 ginsenosides. Cette diversité assure au ginseng coréen de nombreux effets pharmacologiques, dont la protection contre l’hypertension, les thromboses, les pertes de mémoire, le cancer, le vieillissement ainsi qu’une régulation du système nerveux central. Les actions physiologiques des ginsenosides sont aussi étudiées par l’institut. Quand certains sont antidiabétiques, d’autres augmentent la résistance à la fatigue ou sont anti-inflammatoires. Par ailleurs, le gouvernement local a mis en place une certification. La marque « Geumhong » correspond à un mode de culture spécifique et respecte des processus précis de transformation en ginseng noir ou rouge. Le ginseng coréen part à la conquête du marché international avec de sérieux atouts !
Culture du ginseng coréen
Dans la région de Geumsan, la culture du ginseng respecte des techniques agricoles datant de cinq cents ans. Surnommée l’agriculture de l’attente, elle se caractérise par des périodes de mise au repos de la terre et par un système de rotation des cultures. En 2018, ce système durable qui prend aussi en compte l’exposition, les vents, a été classé au patrimoine agricole mondial par la FAO. Si ce n’est pas une culture bio, la teneur en résidus de pesticides des métaux lourds est contrôlée.