L'astroherboristerie relie les plantes et les planètes
Il y a de cela plusieurs siècles, le choix d'un remède à base de plantes ne pouvait se dissocier de l'observation des planètes. Aujourd'hui, cette discipline revient sous le nom d'astroherboristerie. Encore peu répandue, la pratique allie astrologie médicale et herboristerie, en intégrant les principes anciens de l’ayurvéda, des médecines traditionnelles grecques et de l’alchimie. Plantes & Santé vous dévoile les clés de cette discipline énergétique et spirituelle.
La connexion plantes/planètes repose sur l’idée que la Terre et le Cosmos (le macrocosme) se reflètent dans tout être vivant (le microcosme). Les plantes portent les énergies et les fréquences de l’univers qui se reflètent aussi en nous. En astroherboristerie, on observe la plante à tous les niveaux : habitat, morphologie, goût, actions médicinales, organes ciblés, profil énergétique, éléments, planètes et signes pour décrypter les forces qui opèrent à travers ces plantes.
À travers cette pratique, on reconnaît que l’homme n’est pas séparé de la nature, il est intrinsèquement la nature. La santé vit en harmonie avec la nature, et la maladie survient lorsque cette harmonie et cet équilibre sont perturbés.
Les quatre qualités de base
La médecine traditionnelle grecque posait comme principe que tous les remèdes ont leur propre profil par rapport aux quatre qualités de base (chaude, froide, sèche et humide), aux quatre éléments (Eau, Terre, Feu, Air), aux quatre humeurs, quatre tempéraments et des affinités avec les planètes. Ces qualités de base et les quatre éléments vont se retrouver à la fois dans l’être humain dans les plantes et dans les planètes. Chaque planète a un profil énergétique spécifique et cible un organe, ou système d’organes, dans notre corps.
Par exemple, la planète Mars est reliée à l’élément Feu. En effet, c’est la planète la plus chaude de notre système solaire. Elle agit en réchauffant fortement, en asséchant les tissus de notre organisme et régit le sang et l’immunité. Un excès de Mars dans notre organisme va créer des processus inflammatoires : brûlure, rougeur, fièvre, rhume des foins. Le piment de Cayenne incarne cette énergie de Mars et est aussi relié à l’élément Feu. Il est rouge, sa pointe ressemble à une flamme, il aime les habitats très chauds. Son goût est piquant et réchauffant et son action est stimulante. C’est un tonique sanguin et immunitaire qui permet de réchauffer des constitutions dites « froides », de traiter des problématiques considérées comme en état de stagnation comme la constipation. Il active le feu digestif en augmentant la circulation localement, à ce niveau, et apporte du sang à toute partie du corps qui en manque.
L’astroherboriste évalue ce qui se passe astrologiquement au niveau de la santé grâce à l'horoscope natal. Il détermine la constitution et le tempérament de la personne, observe où se situe la nature des déficiences et déséquilibres. Il examine ensuite comment les planètes communiquent entre elles, leurs correspondances avec notre corps et les symptômes actuels des personnes. Il utilise ensuite ses connaissances des plantes et celles issues des médecines traditionnelles ancestrales pour créer le bon remède pour cette personne.
Cela permet de comprendre pourquoi telle plante donne de bons résultats sur Pierre, aucun résultat sur Sandra et au contraire une aggravation des symptômes chez Laurent.
Déterminer le profil énergétique d’une plante
On décèle le profil énergétique de la plante par l’observation très fine de son biotope, par exemple si elle pousse près d’un ruisseau, en plein vent ou en plein soleil. Si une plante doit être utilisée pour ses propriétés rafraîchissantes, elle va être récoltée à l'ombre et séchée à l'ombre et au vent plutôt qu’au soleil ou à l'intérieur. Les plantes qui poussent là où l'élément eau est prédominant vont avoir tendance à avoir des propriétés similaires à l'eau : pesantes, fraîches, humides, douces, huileuses. Cette vision s’ajoute en astroherboristerie à celle de l’astrologie où chaque plante va incarner sur Terre plus ou moins fortement une ou deux influences planétaires.
On va récolter les herbes au bon moment astrologiquement pour qu'elles soient à leur puissance thérapeutique maximale. À chaque jour de la semaine correspond une planète et des astres. Par exemple, le romarin, plante solaire, sera récolté le dimanche, jour du Soleil et à des horaires bien précis en fonction des problématiques de la personne. Ainsi, les principes actifs de la plante sont enrichis par ses qualités énergétiques et spirituelles.
La tradition alchimique condense ces qualités physiques et spirituelles des plantes et les besoins des personnes à travers les élixirs spagyriques*. Par exemple, l’élixir de rose permet de bénéficier de ses bienfaits sur notre système nerveux, calmant et nourrissant tout en apportant cette guérison du cœur émotionnel et spirituel. Elle nous apprend à avancer dans notre vie avec un cœur ouvert tout en se sentant toujours protégés. Cela s’observe dans la plante avec le cœur représentant la fleur qui s’ouvre au monde extérieur et avec les épines qui protègent cette fleur. L’objectif de ces correspondances n’est pas d’enfermer les plantes dans des cases mais de refléter et exprimer le corps, l’âme, l’esprit donc l’essence de la plante à un niveau plus profond.
* Les élixirs spagyriques sont des extraits végétaux élaborés grâce aux procédés alchimiques, hautement concentrés en principes actifs conservant l’énergie vitale et l’essence de la plante.
Un botaniste astrologue de la Renaissance
L'astrologie médicale était à l'origine de la médecine de la Renaissance enseignée dans les universités et était un outil essentiel que les médecins utilisaient couramment pour obtenir le diagnostic le plus précis, savoir quels remèdes choisir – surtout des plantes – et quand les donner. Nicholas Culpeper a été un des grands médecins alchimistes et astrologue au 17e siècle. Il a associé les plantes et les maladies de ses patients avec les influences planétaires et a donc été le premier à créer cette interconnexion dans sa pratique entre les plantes, les planètes et les pathologies médicales. Son œuvre la plus célèbre The English Physician publiée en 1653 est aujourd’hui connue sous le nom de Culpeper’s herbal. Il y décrit les plantes, leurs vertus médicinales et leurs correspondances avec les planètes.