Des plantes « dociles » et d’autres moins ?

Pour être domestiqué, un animal sauvage doit être capable de vivre à proximité des humains sans manifester d'agressivité dangereuse ou de peur débilitante. L'homme a-t-il fait de même avec les plantes ? Des recherches de l'université de Washington, basées sur près d'une décennie d'observations et d'expériences, semblent indiquer que oui. Certaines plantes réagissent rapidement à la culture (défrichement, fertilisation, désherbage) et aux soins en produisant un rendement plus élevé (graines plus grosses, plus faciles à germer ou une deuxième récolte en une seule saison de croissance), encouragant ainsi les humains à les domestiquer.

En observant l'histoire de la domestication de la renouée dressée (Polygonum erectum L.), les paléobotanistes ont compris que certaines plantes semblent interagir plus facilement avec les humains qui les cultivent, comme pour tirer parti d'un partenariat mutuel. Parmi les graines plantées par nos ancêtres, des espèces telle la renouée dressée se seraient rapidement adaptées en modifiant certaines de leurs caractéristiques pour produire des graines germant plus rapidement. Selon les scientifiques, il n'y a donc aujourd'hui « aucune raison de se limiter aux plantes que nos ancêtres ont domestiquées » et il serait judicieux d'explorer le potentiel de certaines plantes sauvages afin de les domestiquer pour en faire de nouvelles espèces cultivables. D'autant que l'agriculture a grand besoin d'espèces capables de s'adapter aux défis posés par le réchauffement climatique.