Les médicinales, des alliées vertes en temps de guerre
Durant la Première et la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a fait face à une crise majeure d’approvisionnement en médicaments, dont l’industrie et la production de matières premières étaient dominées par l’ennemi allemand. Pour éviter cette dépendance, le gouvernement britannique a massivement encouragé l’étude et la culture des plantes médicinales. Se mettent en place sous l’impulsion de l’université d’Oxford des programmes ambitieux de plantation de végétaux comme le pavot aux indispensables vertus analgésiques, ou des politiques nationales de récolte de cynorhodon pour pallier les carences en vitamine C des enfants et des bébés. La culture des plantes médicinales est encouragée par leur prix en hausse et l’idée, relayée par les journaux, qu’elle est devenue un devoir patriotique. C’est ainsi qu’on verra le Prince de Galles collecter dans son duché de Cornouailles de la sphaigne, cette mousse des tourbières au pouvoir très absorbant utilisée abondamment durant la Première Guerre mondiale pour remplacer coton et pansements.
Peter G. Ayres. Britain’s Green Allies : Medicinal Plants in Wartime, Éd, Matador, 2015.