Dossier
Plus d'autonomie dans ma féminité (3/6)
Comprendre le fonctionnement du cycle menstruel, mieux appréhender les règles ou les désagréments liés à la ménopause, rééquilibrer la flore vaginale… Il est temps pour les femmes de retrouver du pouvoir sur leur corps. Et dans cette quête vers une meilleure connaissance de soi, le monde végétal est un allié de choix !
Mieux comprendre ses règles
Les règles marquent une rupture dans le quotidien des femmes. Premiers jours du cycle, elles proviennent du renouvellement superficiel de la muqueuse utérine et de la baisse des sécrétions d’œstrogène et de progestérone, la nidation de l’œuf ne s’étant pas effectuée. Les règles trop abondantes sont le premier motif de consultation. Médicalement parlant, des règles normales durent entre deux et six jours et leur écoulement total doit se situer entre 50 et 80 ml. Cependant, comment mesurer cette normalité ? D’autant que certaines femmes se plaignent de ménorragie alors que leur écoulement se situe dans la zone moyenne ou basse ? Changer de protection toutes les deux heures même la nuit, les doubler sont autant de signes de règles trop abondantes. Il est également possible de l’évaluer grâce au questionnaire de Higham, mis au point par la gynécologue écossaise, Jenny Higham. Mais en cas d’hyperménorrhée récente, il faut consulter pour détecter une cause médicale (polype, fibrome, endométriose). « En naturopathie, l’utérus est considéré comme un organe émonctoire secondaire permettant d’évacuer des toxines chaque mois, a expliqué la naturopathe Fiona Bernard au cours du Sommet du cycle menstruel. Trop abondantes, les règles révèlent un encrassement et un terrain inflammatoire. Il faut alors revoir son alimentation en consommant plus de fruits, de légumes, de noix et amandes et moins de viande, de charcuterie et de fromage. Attention aussi aux produits sucrés juste avant les règles. Il faut entre trois et six mois pour que les règles se régulent. » Et si on veut renforcer l’action d’une alimentation plus végétarienne ? « On peut prendre de l’achillée millefeuille en teinture mère (2 ml matin et soir) ou en tisane (trois bols par jour), durant trois mois. Cette plante, dont on dit qu’elle est une étoile tombée sur terre, modère la production d’œstrogènes et agit sur l’excès dû aux perturbateurs endocriniens. Amère, elle a une action sur le foie impliqué dans ce dérèglement et traite aussi l’aménorrhée et la dysménorrhée, les douleurs des règles », affirme la phytothérapeute Sarah-Maria Leblanc. En cas de douleur, un régime plus végétarien reste de mise. Mais on peut y associer des plantes. « Tonique utérin et antispasmodique, le framboisier prévient les crampes menstruelles. On le prend en teinture ou en tisane (en gemmothérapie ses effets œstrogéniques sont plus forts) ; une bouteille de 1 litre à boire tout au long de la première journée des règles », poursuit Sarah-Maria Leblanc. Tenons aussi compte de notre terrain.
L’ortie, le remède post-menstruation
Les règles font chuter le taux de fer dans le sang et peuvent provoquer une anémie ferriprive. Or, il est une plante nutritive qui mérite d’être consommée après les règles parce qu’elle est adaptogène et riche en fer : l’ortie. Fraîche ou séchée, on peut ainsi la cuisiner en soupe ou en légume d’accompagnement de viande ou de céréales. Ou encore, s’en faire des tisanes, à raison d’une cuillère à soupe d’ortie sèche ou fraîche, par tasse. Temps d’infusion : dix minutes.
Des massages aromatiques contre les douleurs
Les règles douloureuses proviennent de contractions excessives de l’utérus. Le pharmacien Philippe Goëb conseille un massage avec des huiles essentielles à choisir en les adaptant au type de douleur.
- En cas de douleurs désagréables, mais supportables des huiles essentielles sont à tester : huile essentielle de lavande fine, des feuilles de petit grain bigaradier (Citrus aurantium ssp aurantium), de sauge sclarée (Salvia sclarea) ou de camomille romaine (Chamaemelum nobile). À appliquer pure (pour Salvia sclarea) ou diluée dans une cuillère à café d’huile végétale d’amande douce trois à quatre fois par jour.
- En cas de douleur plus violente, persistante, recourir à l’application d’huile essentielle d’Ocimum basilicum méthylchavicol ou d’Artemisia dracunculus aux mêmes posologies.
- Si les douleurs ressemblent à une brûlure, on choisit une huile essentielle à aldéhydes : HE de Litsea cubeba, 6 gouttes diluées dans une cuillère à café d’huile végétale d’amande douce, le tout appliqué sur le bas du ventre et le bas du dos trois à quatre fois par jour.