Santé
Le Lapacho (Pau d'Arco), un arbre aux mille vertus thérapeutiques
Les guérisseurs de l’empire Inca utilisaient fréquemment l’écorce de cet arbre aux multiples vertus thérapeutiques. Aujourd'hui, plusieurs études confirment l’intérêt de l’usage thérapeutique de l'écorce de lapacho dans le traitement des infections fongiques ou parasitaires, mais également dans le traitement du cancer.
L‘écorce de lapacho (Tecoma curialis) a été découverte par les Indiens Kallawayas, des guérisseurs itinérants incas qui l’ont fait connaître dans toute l’Amérique du Sud. Ces guérisseurs traditionnels appelaient Tajibo (traduisez "celui qui tue les maux") cet arbre qui est aujourd’hui communément appelé "lapacho".
Seul arbre à être complètement immunisé contre les infections provenant de champignons, il était fréquemment employé dans les cas d’infections fongiques. Par ailleurs, les guérisseurs traditionnels s’en servaient pour venir à bout de problèmes cutanés tels que l’acné, l’eczéma, l’herpès ou le psoriasis et le prescrivaient également comme analgésique pour diminuer la douleur. Il était également recommandé pour d’autres pathologies comme les excroissances graisseuses ou les kystes.
Un concentré de minéraux et d’oligo-éléments
Le lapacho est un arbre à racine pénétrante qui parvient à puiser des concentrations exceptionnelles de sels minéraux et d’oligo-éléments puisés dans les profondeurs de la terre. Son écorce est riche en calcium, fer, magnesium, phosphore, zinc, chrome, silicium, manganèse, cuivre, potassium, sodium, cobalt, bore, argent, or, strontium, barium, nickel... Éléments souvent en carence dans l’alimentation moderne et pourtant nécessaires au fonctionnement et au renforcement du système immunitaire, au bon drainage hépatique et à la vitalité quotidienne. De plus, son aubier contient non seulement des tanins, mais également des flavonoïdes, reconnus pour leurs pouvoirs neutralisants des oxydes dans le sang. Enfin, le lapacho renferme des coumarines (fluidifiants sanguins) efficaces comme régénérateurs sanguins, revitalisants, hypotenseurs, et contre les céphalées et les faiblesses cardiaques. Il est de plus dépourvu de caféine.
Deux alcaloïdes spécifiques dans le Lapacho
Aujourd’hui, grâce aux précieuses indications des tradipraticiens, des laboratoires de recherche et des universités du monde entier se penchent avec intérêt sur "celui qui tue les maux".
Les premiers résultats confirment le savoir empirique des guérisseurs. Il est maintenant admis que l’écorce de lapacho contient seize quinones différentes. Ces quinones, dont la vitamine K et la quinine, jouent un rôle capital dans tout organisme vivant, plante ou animal, en fixant le calcium sur certaines protéines. Ce qui leur confère une double action, en activant la circulation sanguine d’une part et le métabolisme calcique d’autre part.
Lapacho : une action antitumorale et de lutte contre Candida Albicans
Par ailleurs, les quinones, depuis une décennie, attirent fortement l’attention des scientifiques car ce sont de puissants antibiotiques et anticancéreux. La paraquinone et l’anthraquinone sont reconnues pour leur action sur les radicaux libres et pour leur capacité à pénétrer la paroi des cellules cancéreuses, particulièrement dures à percer, et à les détruire de l’intérieur. Le département de chimie de l’université de Dehli a mis en évidence l’activité antitumorale de deux quinones uniquement présentes dans l’écorce du Lapacho, la técomaquinone I et II.
Chacune des seize quinones est une substance qui agit puissamment sur de nombreuses fonctions biologiques. Pour exemple, deux principes isolés par le docteur Meyer du National Cancer Institut aux USA, le lapachol et le xyloïdine, ont été reconnus comme des antibiotiques, antiviraux et anti-inflammatoires très efficaces. Le xyloïdine a également fait ses preuves contre plusieurs bactéries et infections fongiques comme le Candida albicans ou le trycophyton mentagrophyte.
Comment consommer le lapacho
L’écorce de l’arbre se trouve chez les herboristes, coupée en fines lamelles et utilisée en décoction. Deux cuillères à soupe dans un litre d’eau. Faire bouillir à feu doux 15 minutes puis laisser infuser 15 autres minutes. Boire deux à trois tasses par jour.
Le Lapacho est également disponible en gélules. En cure de vingt jours par mois, deux à six gélules par jour.
Pris en trop grande quantité, il peut occasionner des nausées et des vomissements. Respectez bien les doses.
Rigoureusement contre-indiqué aux hémophiles et aux personnes ayant en prescription des couramines ou d’autres anticoagulants sanguins.
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"Chemical and Physical Characteristics of Edible Films, Based on κ- and ι-Carrageenans with the Addition of Lapacho Tea Extract", Foods, mars 2020.
"An evaluation on potential anti-inflammatory effects of β-lapachone", Int Immunopharmacol., octobre 2020.
"Thiol-based redox switches in the major pathogen Staphylococcus aureus", Biol Chem., novembre 2020.
"Naphthoquinone Derivatives Isolated from Plants: Recent Advances in Biological Activity", Mini Rev Med Chem, 2020.
"Lapachol and lapachone analogs: a journey of two decades of patent research(1997-2016)", Expert Opinion on Therapeutic Patents, 2017.
"Oral Lapacho-Based Medication: An Easy, Safe, and Feasible Support to Prevent and/or Reduce Oral Mucositis During Radiotherapy for Head and Neck Cancer", Nutr Cancer., 2015.
"Neuroprotective Effect of β-Lapachone in MPTP-Induced Parkinson's Disease Mouse Model: Involvement of Astroglial p-AMPK/Nrf2/HO-1 Signaling Pathways", Biomol Ther (Seoul), mars 2019.
"β-Lapachone Inhibits Lung Metastasis of Colorectal Cancer by Inducing Apoptosis of CT26 Cells", Integr Cancer Ther., décembre 2017.
"Grzybowski's Generalized Eruptive Keratoacanthomas in a Patient with Terminal Kidney Disease-An Unmet Medical Need Equally Ameliorated by Topical Imiquimod Cream and Lapacho Tea Wraps: A Case Report.", Dermatol Ther., 2021.