La tabernanthe iboga, communiquons avec les ancêtres
Petit arbre originaire des forêts tropicales de l'Afrique centrale et occidentale, la tabernanthe iboga est connu pour ses vertus aphrodisiasques, psychostimulantes et hallucinatoires.
L’iboga est la préparation hallucinogène consommée traditionnellement par quelques tribus du Congo et du Gabon au cours de rituels religieux et de magie. Le rite le plus connu est le Bwiti, une « philosophie de la libération » établie pour célébrer le passage de l'enfance à l'âge adulte chez les Mitsogo du Gabon central. Tandis que les Fang du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Cameroun, ont emprunté la plante et une partie du rituel pour créer une religion syncrétique : le Bwiti Fang, dans lequel la racine est consommée lors de l'initiation religieuse attachée à une mythologie de retour au pays de leurs ancêtres et de réconciliation avec la mort.
Au Congo, on utilise la racine pour le soin de troubles psychosomatiques, dans le rituel Zebola. L’usage de cette écorce râpée au goût âcre et amer semble prendre sa source chez les Pygmées du Gabon qui cherchaient à entrer en contact avec le royaume des morts. Leur conception religieuse était basée sur l’invisible et le divin. La mastication de racines d’iboga provoquait alors un accroissement de la perception. À plus forte dose, la racine a un effet stimulant qui permet de rester éveillé plusieurs jours d’affilée. Les Africains mâxhent l'écorce racine pour ses vertus de stimulant nerveux et muscluaire avant de parcourir de longues distances à pied ou en pirogue.
Si puissante, elle provoque de très fortes nausées, des vomissements et un état d’asthénie musculaire durant lequel des visions se manifestent jusqu’à entraîner un état comateux. Les initiés reviennent de ces expériences avec le sentiment d’être « passés de l’autre côté », d’avoir côtoyé la mort.
Iboga et addictions
L'ibogaïne contenue dans cette plante magique, est reconnue comme un intéressant disjoncteur de la dépendance physique et psychique à la cocaïne, à l'héroïne, ainsi qu'aux traitements de substitution et y compris aux médicaments, à l’alcool, au tabac. Howard Lotsof est le premier chercheur à avoir expérimenté cet effet, il y a plus de 40 ans. Il continue à militer pour son utilisation médicale officielle dans la lutte contre les toxicomanies.
L'ibogaïne est également utilisée en psychologie et psychiatrie car elle permet d’entrer dans des états de rêve sans perte de conscience. En effet, sa consommation à haute dose induit des visions fantastiques et collorées en arc-en ciel, un rêve sans perte de conscience, des sensations d'excitations et d'ivresse.