Prolongez les saveurs estivales avec les melons tardifs !
Fruits phares de l'été, les melons nous hydratent et nous apportent de bons nutriments. Comme l'été indien, ils nous régalent jusqu'en automne. Partons à la découverte de leurs variétés tardives, riches en arômes et en bienfaits.
Ce sont les fruits chouchous des Français. Rien qu'en 2020, plus de 267 000 tonnes de ces cucurbitacées ont été ramassées dans l'Hexagone. Le melon jaune charentais est la variété la plus plébiscitée. Cultivée en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, elle possède des notes fruitées et florales.
Attention cependant, car les melons présents sur les étals de nos maraîchers en avril et mai proviennent très souvent de serres chauffées ou de régions éloignées comme le sud du Maroc. En revanche, dès juillet et jusqu'en octobre, le melon est cultivé en plein champ avec un plus faible bilan carbone. D'ailleurs, si on les laisse mûrir et bénéficier de la chaleur, les melons deviennent plus sucrés et développent une profondeur dans les notes de tête.
Tour de main
Les éplucher
Coupez votre melon en deux, puis en huit. Ôtez les pépins. Avec délicatesse, passez la lame d'un couteau entre la chair et la peau afin de l'éplucher. Vous pouvez aussi utiliser une cuillère parisienne pour réaliser des billes avec sa chair.
Utiliser les écorces
Pour une recette antigaspi, pensez à conserver la peau des melons les plus sucrés afin de réaliser de délicieuses confitures :
Ingrédient pour pour 400 g d'épluchures :
- 250 g de sucre,
- 2 jus de citron et
- 15 cl d'eau.
Préparation :
- Frottez la peau des melons afin de bien la nettoyer puis détaillez-la en très fines lamelles.
- Versez les épluchures dans une casserole avec le reste des ingrédients et laissez cuire à feu doux durant 2 heures.
- Remuez la préparation tout au long de la cuisson.
- Quand celle-ci commence à se gélifier, coupez le feu et versez la confiture dans un pot en verre stérilisé.
En faire un carpaccio
Coupez votre melon en deux, puis ôtez les pépins à l'aide d'une cuillère. Coupez ensuite les moitiés en deux puis débarrassez chaque partie de son écorce à l'aide d'un couteau. Passez ensuite les tranches de melon à la mandoline ou détaillez la chair du melon en tranches fines au couteau. Disposez les tranches dans une assiette et servez avec une vinaigrette aux agrumes ou à l'anis.
Déguster les pépins
Comme le chef Jean‑Jacques Prévôt, mixez les pépins de melon avec un peu de jus, filtrez puis utilisez ce jus dans vos vinaigrettes. Vous pouvez aussi intégrer les pépins entiers dans vos smoothies (à condition d'avoir un blender puissant), pour un excellent apport en lipides et protéines.
De nombreuses variétés disponibles grâce à la pollinisation
Le catalogue européen recense plus de 960 variétés de melon ! Parmi les plus connues qui s'offrent à nous, on peut citer le cantaloup, de forme ronde, dont la chair est bien orangée à maturation. C'est le melon charentais par excellence, qui peut être consommé jusqu'au mois d'octobre si la mise en terre a été tardive. Le galia est la variété la plus consommée au monde. Son écorce varie du vert au jaune-brun, sa chair est verte et sa texture un peu beurrée. On le récolte jusqu'à fin septembre. Le melon d'hiver, quant à lui, est aussi appelé melon à peau de crapaud. Très cultivé en Espagne et en Turquie, il peut peser jusqu'à 6 kg. Sa chair est vert pâle, son goût est plutôt doux, tout comme celle du melon jaune canari, reconnaissable à son écorce jaune vif. Récolté jusqu'à fin septembre, ce...
dernier a la forme d'un ballon de rugby et son goût est proche de celui de la poire. Moins connu, le melon tendral verde tardif se récolte pourtant jusqu'au mois d'octobre, et présente une pulpe blanche voire vert clair assez consistante. Reconnaissable à sa peau de surface d'un vert intense, bien sillonnée, il offre des saveurs douces et savoureuses.
Côté pratique
Bien les choisir
Commencez par soupeser le melon : plus il est lourd, plus il sera juteux et mûr ! Vous pouvez aussi frapper légèrement le fruit avec les doigts. S'il sonne creux, c'est qu'il n'est pas encore mûr : la pulpe est encore dure et sèche à l'intérieur. Si c'est un melon à chair jaune, n'hésitez pas à le sentir aux extrémités. Pour les melons charentais, plus les couleurs de la peau s'affirment, plus le melon sera mûr.
Les conserver
Les melons se conserveront mieux dans une cave fraîche. Vous pouvez les laisser à l'air libre jusqu'à leur pleine maturité. A défaut, gardez-les dans le bac de votre réfrigérateur. Si vous le coupez en tranches, placez les morceaux dans un récipient en verre fermé hermétiquement pour les conserver 2 à 3 jours.
Récolter les graines de melon
Ouvrez le melon en deux. À l'aide d'une cuillère à soupe, récupérez les graines dans une passoire. Rincez abondamment à l'eau afin d'éliminer toute la pulpe. Étalez les graines sur un plat puis faites sécher une journée au soleil. Continuez le séchage à l'air libre, puis conservez vos semences dans une boîte hermétique, à l'abri de la chaleur et de l'humidité.
Excellents pour les reins
Qu'ils soient jaunes, verts ou blancs, les melons sont essentiellement constitués d'eau, comme la pastèque. En consommer permet de s'hydrater avec gourmandise. Riches en potassium et pauvres en sodium, ils sont excellents pour le fonctionnement des reins. En effet, le potassium est un oligoélément qui agit sur l'élimination urinaire. Ces fruits sont également des aliments drainants qui permettent d'éliminer avec plus d'efficacité l'eau en excès dans l'organisme (le potassium régulant le taux de sodium, un des principaux responsables de la rétention d'eau). Pauvres en calories, ils s'intègrent à merveille dans les régimes minceur.
Le melon fait partie des fruits qui apportent les plus forts taux de bêtacarotène, un des précurseurs de la vitamine A. Plus leur chair est orangée, plus ils contiennent de ce pigment végétal qui assure une irrigation adéquate de l'œil, prévient le risque de sécheresse oculaire et contribue au bon fonctionnement de la rétine. De plus, ce puissant antioxydant retarderait la progression de certaines maladies oculaires liées à l'âge telles que le glaucome, la cataracte ou encore la maculopathie.
Concernant la peau, le bêtacarotène stimule la production de mélanine, connue pour lui donner sa coloration brune lors du bronzage. Son rôle est essentiel, car il protège la peau contre les rayons ultraviolets.
La plupart des maladies inflammatoires sont très handicapantes, notamment l'arthrite, qui se caractérise par des douleurs et des gonflements sur une ou plusieurs articulations. Il est alors important de modifier son régime alimentaire pour éviter un excès d'acidité. Le melon est riche en caroténoïdes, des pigments qui aident à neutraliser les particules réactives (les agents oxydants appelés radicaux libres). Comme le souligne Jean-Paul Borel, professeur de biochimie, les effets nocifs des radicaux libres oxygénés proviennent de leur capacité de réaction avec les acides gras polyinsaturés, acides aminés, protéines, glucides, acides nucléiques, aboutissant à la dégradation de ces molécules avec libération éventuelle de substances toxiques. La présence de radicaux libres en trop grand nombre engendre une inflammation chronique et aiguë. La meilleure façon de les neutraliser est d'ajouter des nutriments antioxydants à notre alimentation. On les trouve dans les fruits et légumes colorés – il y en a beaucoup plus dans les melons à chair orange – ainsi que dans les noix et les graines.
Le melon amer, un atout contre le cancer ?
Particulièrement apprécié par les Asiatiques qui le cultivent de la Chine au Japon, le melon amer (Momordica charantia) fait partie de la pharmacopée de la médecine traditionnelle chinoise. C'est un fruit très consommé en Asie, notamment sur l'archipel d'Okinawa, célèbre pour le nombre de ses centenaires. Ce melon est poêlé avec d'autres légumes et du tofu pour constituer un plat appelé goya chanpuru. Des études réalisées in vitro ont démontré les activités antitumorales de ce melon. Il s'agissait d'étudier dans un premier temps les effets des extraits bruts de la plante sur des cellules cancéreuses. Il en est ressorti que de nombreuses molécules présentes dans ces extraits induisent l'apoptose (la mort) de divers types de cellules cancéreuses. Ces molécules posséderaient également des activités antidiabétiques et anti‑VIH. D'autres essais cliniques sont en cours pour démontrer les mécanismes moléculaires sous-jacents.
Sensibilité à la fermentation lors de sa digestion
Le melon se digère très facilement. Tout comme les autres fruits, il transite rapidement vers l'intestin grêle alors que les féculents ou protéines commencent à être digérés dans l'estomac. Mais ne soyez pas surpris si votre digestion est moins bonne quand ils sont associés, par exemple, à du jambon cru. Mélanger fruits et protéines a pour résultat d'enclencher un cycle naturel de fermentation des fruits dans le corps qui libère sucre et alcool. L'absorption des vitamines et nutriments est moins bonne. C'est pourquoi certaines personnes se plaignent de gonflements et ballonnements après l'ingestion de melon. Dégustez-le alors en dehors des repas.
Bien les associer
Avec de l'avocat
La vitamine A étant soluble dans l'huile, il est recommandé de consommer des lipides de bonne qualité en même temps que le melon pour une meilleure absorption. Pensez à l'association avocat-melon, ou ajoutez un filet d'huile (olive, noix, noisette) sur vos quartiers de melon.
Avec de la feta
La combinaison alimentaire n'est pas idéale pour la digestion, mais le goût salé de ce fromage grec au lait de brebis se marie très bien avec les parfums doux et sucrés des melons. Quelques cubes de feta dans un saladier, un filet d'huile d'olive avec des billes de melon et vous aurez une entrée riche en saveurs !
Avec des épices et herbes aromatiques
Sur les melons à chair jaune, les graines de fenouil ou d'anis torréfiées font des merveilles. Le gingembre frais et râpé accompagne avec brio le carpaccio de melon, quelle que soit la variété. Enfin, la menthe ou le basilic frais et ciselés sur votre melon apporteront une touche légère et très rafraîchissante.
En tout cas, ne sous-estimons pas les services nutritifs rendus par ces fruits à la saisonnalité particulièrement longue… Sans parler de leurs sous-produits, les pépins et la peau, auxquels on commence à s'intéresser.