Dossier
Plantes ayurvédiques,
des soins divins (6/6)
Rituels sacrés. Préparations médicinales. Richesse nutritionnelle. Depuis plusieurs millénaires, les plantes indiennes font partie intégrante de la médecine traditionnelle ayurvédique. Par leurs propriétés thérapeutiques, elles participent à l'équilibre global du corps et de l'esprit. Zoom sur cinq plantes emblématiques de cette médecine.
Plantes ayurvédiques : le neem, rempart contre les parasites
Le neem (Azadirachta indica) subvient à tout. Cet arbre, qui peut vivre deux cents ans et atteindre 10 à 15 m de haut, est présent dans chaque village indien, où il fait office de pharmacie naturelle.
Parce qu’il produit des substances qui s’avèrent être de puissants biopesticides, efficaces sur plus de 400 espèces d’insectes, parasites, ravageurs et champignons, le neem attise l’intérêt des industriels comme des agriculteurs du monde entier. On tire profit de toutes ses parties : écorce, bois, fruits, graines et feuilles, pour le plus grand bonheur des plantes, des animaux et des hommes.
Homologuée en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans les pays du Pacifique, tolérée dans la plupart des pays européens, l’utilisation agricole de l’huile de neem reste interdite en France métropolitaine en raison d’une prétendue toxicité. On ne manque pourtant pas...
d’études scientifiques positives à son sujet !
Des propriétés avérées
Les propriétés antiparasitaires, antifongiques et antibactériennes de la poudre de neem ont été mises en évidence sur l’homme, notamment sur le Candida albicans, les levures, l’épidermophyton (champignon responsable de mycoses des ongles, du cuir chevelu, d’eczéma…). L’activité hypoglycémiante du neem a aussi été prouvée, sa teneur élevée en quercétine favorisant la sécrétion d’insuline. Une cure régulière pourra donc être profitable en cas de prédiabète.
Par ailleurs, le neem est traditionnellement utilisé dans le traitement des maladies inflammatoires, tels l’arthrite et les rhumatismes, grâce à la nimbidine, principe actif tiré de ses graines. « S’il est décliné sous toutes ses formes, ce sont ses feuilles fraîches que les Indiens ont l’habitude de consommer. Les fragments de ses tiges font, eux, office de brosse à dents », raconte le naturopathe Fabien Correch.
Des études ont en effet mis en évidence la capacité du neem à inhiber la croissance d’une bactérie responsable des caries, le Streptococcus mutans. Il est également de coutume, en Inde, de mélanger les graines du neem avec de l’argile et du sel pour obtenir un dentifrice. Attention toutefois à son usage interne : il peut provoquer des interactions médicamenteuses en cas de diabète ou d’hypertension.
Comment l’utiliser ?
Se purifier de l’intérieur
En Occident, il sera seulement possible de se procurer la forme séchée ou huileuse du neem, pour équilibrer les constitutions pitta et kapha.
- Contre les parasites intestinaux, faire bouillir une bonne poignée de feuilles fraîches dans 1 l d’eau. À boire durant toute la journée.
- Recette antifongique et antiparasitaire cutanée : appliquer quelques gouttes sur la zone concernée, une à deux fois par jour durant trois semaines minimum.