Dossier
Un hiver sans antibiotiques (1/5)
L’usage massif des antibiotiques en santé humaine et animale a contribué au développement de « superbactéries » multirésistantes. Face à ce phénomène devenu un enjeu de santé mondial, les remèdes anciens offrent une alternative naturelle pour renforcer notre immunité, mise à rude épreuve durant la période hivernale.
La médecine naturelle face à l’antibiorésistance
Depuis les années 1920, les antibiotiques ont été utiles dans la lutte contre la pneumonie, la tuberculose et la méningite. Mais, au fil des décennies, les bactéries se sont modifiées pour résister à ces traitements.
On constate ainsi que de plus en plus de pathologies infectieuses, initialement anodines, sont devenues traînantes, voire incurables, et que les infections nosocomiales sans traitement curatif sont en hausse. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces résistances sont à l’origine de « 700 000 décès par an dans le monde – et 10 millions à l’horizon 2050, soit autant que le cancer, si on ne fait rien ».
Surconsommation et sous-consommation d’antibiotiques (traitements non terminés, médicaments frelatés) sont les causes majeures de la résistance antimicrobienne. Confrontée à ces problèmes, l’OMS a demandé aux États et aux grands groupes pharmaceutiques de créer une nouvelle génération de médicaments capables de lutter contre les « superbactéries » ultrarésistantes.
En France, le gouvernement a ainsi doté un programme de recherche de 40 millions d’euros et lancé une nouvelle campagne de communication. Son slogan : « Les antibiotiques, ils sont précieux, utilisons-les mieux ».
Les stratégies végétales
Cependant, alors que la médecine allopathique semble globalement démunie face à l’émergence de ces superbactéries, pourquoi ne pas faire appel de façon plus volontariste à la médecine naturelle ? Celle-ci continue de proposer des traitements alternatifs aux vertus antivirales et antiseptiques, sans effets secondaires néfastes sur la santé.
D’ailleurs, en Suisse, les généralistes qui utilisent la médecine complémentaire prescrivent deux fois moins d’antibiotiques que les autres médecins. Pour autant, les initiatives gouvernementales continuent d’ignorer le pouvoir du végétal ancestral.
Car, rappelons-le, depuis des centaines de millions d’années les plantes ont développé nombre de stratégies pour se défendre des agressions bactériennes, notamment des molécules précieuses qui peuvent soutenir nos mécanismes immunitaires dans la lutte contre les pathologies hivernales. Le bon moment de revenir aux remèdes de grand-mère, un peu trop vite oubliés face la facilité d’usage des antibiotiques.
Des huiles essentielles pour rendre les antibiotiques efficaces
Dans certains cas, le recours aux antibiotiques est indispensable. Encore faut-il que ces derniers puissent faire effet… En 2017, le professeur marocain Adnane Remmal a travaillé sur l’élaboration d’une synergie entre antibiotiques et huiles essentielles anti-infectieuses. Son idée : associer synthétique et naturel pour pallier le problème de résistance, et rendre des antibiotiques à nouveau efficaces.
De son côté, le dirigeant du laboratoire Pranarôm, Dominique Baudoux, développe une synergie pour combattre la résistance des staphylocoques dorés aux antibiotiques. Ces deux exemples mettent en exergue les propriétés antibiotiques de certaines huiles essentielles, largement étudiées grâce à des techniques scientifiques modernes (aromatogramme).