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Du miel toujours à la maison

Miel

Une ruche et ses produits en Auvergne, quel beau cadeau de Noël ! Et quelle aubaine pour mon fils, alors qu'il ressent les prémices d'une gastro-entérite pendant la visite du rucher : l'occasion d'en savoir plus sur les propriétés du miel.

« Adopter ou parrainer une ruche située dans des endroits sauvages et préservés, c’est agir concrètement en faveur de l’avenir des abeilles, et permettre la création de nouvelles colonies installées dans des espaces propices à leur bien-être. C’est aussi l’occasion de découvrir l’univers fascinant de ces insectes et leur rôle essentiel dans la nature », estime Jean-Bernard Jamon-Boyer.

Ce forestier-apiculteur a fondé l’entreprise sociale et solidaire Mon Miel en 2011, au cœur de la Haute-Loire, dans la vallée du Haut-Allier. Généralement, après quelques explications, il emmène ses visiteurs équipés de vareuses, de surpantalons et de gants de protection dans le rucher, au contact des abeilles. Mais nous sommes en janvier, il fait froid et elles hivernent : pas question de les déranger. Nous allons juste récupérer les pots de miel provenant de la ruche que j’ai adoptée et en profiter pour faire une balade aux alentours.

Seulement, alors que nous découvrons les lieux, mon fils se plaint de douleurs à l’estomac. Impossible de savoir si c’est une indigestion, un virus ou le grand air qui le chiffonne. Jean-Bernard lui propose de rentrer goûter le miel de nos abeilles, car au-delà de ses qualités nutritives reconnues, il possède des compétences thérapeutiques insoupçonnées pour nos petits soucis quotidiens.

La symbolique du miel

Dans la mythologie, le miel était considéré comme un nectar divin qui donne l’immortalité. Dans la réalité, il est utilisé depuis très longtemps pour soigner – ainsi, sur les champs de bataille, les chirurgiens de Napoléon l’employaient pour ses vertus antimicrobiennes et cicatrisantes.

Le miel montre également des propriétés apaisantes et fortifiantes pour la sphère ORL, notamment grâce à sa teneur en vitamines B et C. C’est un remède naturel très efficace contre certaines bactéries résistantes aux antibiotiques, comme les streptocoques et staphylocoques. Immunostimulant, il est en outre très performant pour lutter contre les troubles gastro-intestinaux.

Devant nous sont disposés des pots de différentes récoltes présentant un camaïeu de jaune assez hypnotique. Pour les anciens, les miels les plus foncés et cristallisés étaient de qualité supérieure, mais Jean-Bernard nous donne un...

contre-exemple : « Selon les amateurs de miel d’acacia, plus le produit est clair et liquide, meilleur il est. C’est plutôt le type de fleurs butinées qui détermine l’ambre du miel. En réalité, tous les miels sont polyfloraux, les abeilles allant butiner de nombreuses variétés de fleurs jusqu’à 3 km de leur ruche. Quand l’origine florale est indiquée sur le pot, cela désigne la fleur majoritairement présente. Mais le décret de juin 2003 du code de la consommation ne précise pas de pourcentage minimum. »

Le miel de romarin, une valeur sûre

La dominance florale indiquée sur l’étiquette des miels dits « monofloraux » est obtenue par les apiculteurs en installant les ruches à proximité des fleurs convoitées, et en récoltant le miel à la fin de leur floraison. Elle est déterminante dans leurs indications thérapeutiques : un produit à l’appellation « miel d’aubépine » sera, par exemple, plus ou moins efficient contre les troubles nerveux selon sa teneur en aubépine, qui peut aller jusqu’à environ 80 %, et selon la réceptivité de son consommateur. Le miel d’acacia, souvent recommandé aux diabétiques – car plus concentré en fructose qu’en glucose –, pourra également apaiser les conjonctivites.

Les miels de conifères viendront, eux, fortifier les voies respiratoires. Quant au miel de romarin, il est aussi réputé que la plante méditerranéenne dont il provient : grâce à sa texture crémeuse et finement granuleuse, il cicatrise les plaies peu profondes et les brûlures superficielles (quelques picotements pendant le traitement).

À raison de deux cuillères à café par jour, il est excellent en prévention des infections bronchiques et asthmatiformes. Enfin, sa teneur en oligo-éléments (fer, calcium, cuivre et bore) va stimuler le foie et soulager les intestins (production et évacuation de la bile), facilitant ainsi la digestion.

Quoi qu’il en soit, un pot de miel compte plus de 200 substances actives. Celles-ci dépendent de la qualité de la butineuse et des ouvrières, dont la salive sécrète des enzymes, et aussi des plantes butinées. La récolte « toutes fleurs » 2018 de Jean-Bernard sera teintée d’aubépines, d’acacias, de ronces, de vipérines, de trèfles et de sainfoins : un délice qui semble avoir fait oublier à mon fils ses crampes abdominales…

Selon l’apiculteur, elle est à tester sur tous les petits maux de l’hiver. Nous repartons donc avec 12 pots de miel, le livre jeunesse Nos abeilles écrit par notre hôte et sa femme, une recette à base de riz et de miel pour fabriquer de la colle naturelle (sans danger pour les petits), et un enfant plus épanoui !

Origine

Attention à la provenance et au type de fabrication du miel. Industriel, il est souvent chargé en pesticides et en antibiotiques. Il subit en outre un filtrage du pollen et des ajouts de glucose altérant ses qualités. Préférez toujours un miel de facture artisanale et biologique d’origine française.

La recette de mère Nature

  • Pansement gastrique

Tout miel, du moment qu’il est pur, peut être utilisé pour protéger les muqueuses gastro-intestinales ou les soulager, mais on préférera les miels de romarin, d’acacia, de bourdaine, de tilleul et d’aubépine. En Nouvelle-Zélande, des travaux sur le miel de manuka ont montré que ce dernier avait une action directe sur les problèmes gastriques tels que les ulcères à l’estomac et les maladies de l’intestin.

  • Gastro-entérite et indigestion

Boire, par petites gorgées fractionnées dans le temps, une infusion de feuilles de menthe fraîche avec une cuillère à café de miel de romarin – idéal pour stopper les vomissements. Ou de miel de thym ou de lavande, afin d’éviter les surinfections. À renouveler sans limite au cours de la journée pour une réhydratation optimale.

  • Lendemains de fêtes

Prendre une cuillère à café de miel de romarin, associée à deux gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée, sans dépasser trois fois par jour.

  • Intoxications, flatulences et constipation

Mélanger deux cuillères à café de miel de votre choix à deux cuillères à café de vinaigre de cidre dans un grand verre d’eau tiède. À boire une demi-heure avant le premier repas de la journée pendant une semaine. Rincer la bouche à l’eau claire pour protéger l’émail des dents.

  • Reconstruction du microbiote

Riche en fructo-oligosaccharides, le miel agit comme un prébiotique en permettant la croissance des probiotiques. Consommé quotidiennement – une cuillère à jeun de miel d’acacia, par exemple –, il participe au maintien de l’équilibre de la flore intestinale. Il est d’autant plus recommandé après un virus ou une infection, en complément de probiotiques que l’on retrouve dans les yaourts, le lait fermenté ou la levure de bière.

 
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