Dr Françoise Thomas « Les élixirs soutiennent la guérison en agissant sur les émotions »
La gestion des émotions sera au coeur du congrès Therapeuticum du laboratoire Deva, organisé du 30 septembre au 2 octobre à Autrans (Isère). L’occasion de comparer les savoirs tous azimuts en phytothérapie, olfactothérapie et élixirs floraux . Mais aussi de faire le point avec des scientifiques ou des médecins comme le docteur Françoise Thomas, généraliste convaincue par la phytothérapie et les élixirs floraux.
Plantes & Santé Que pouvez-vous nous dire sur les liens entre les émotions et la santé ?
Françoise Thomas Que les choses bougent dans la médecine conventionnelle, mais pas assez ! Les interactions dans la trilogie système hormonal, système immunitaire et système nerveux central sont mieux reconnus, mais on néglige le versant émotion. Pourtant, le système nerveux limbique qui gère les émotions conditionne le fonctionnement des deux autres. Il peut contribuer à créer des dysfonctionnements comme les maladies dites auto-immunes dans lesquelles l’organisme ne sait plus reconnaître le « soi » du « non-soi ».
P & S La phylogenèse, soit l’évolution des espèces, peut-elle expliquer cela ?
F. T. Oui. Chronologiquement, sont apparus un premier système nerveux très fruste, puis le début d’un système endocrinien et, longtemps après, le système immunitaire. Dans le même temps, le cerveau s’est complexifié et le système nerveux a évolué. On est passé du cerveau fruste au néocortex frontal via le cerveau mammalien, support des émotions. Or plus un système est élaboré, plus il coiffe les autres. Quand on s’adresse seulement au système endocrinien, on reste sur un niveau basique. La phytothérapie par exemple correspond surtout au niveau endocrino-humoral. Elle s’est développée dans des temps où la gestion des émotions se faisait autrement. Combinée aux élixirs qui opèrent au niveau des centres émotionnels du système nerveux central actuel, elle peut être encore plus efficace.
P & S Les élixirs ont-ils toujours fait partie de votre vaste panoplie ?
F. T. Assez vite, oui. Après l‘ostéopathie et l’acupuncture, je me suis formée à l’homéopathie et je me suis dirigée vers les élixirs après avoir vu les effets de l’élixir de marronnier sur un proche, suicidaire et dépressif. Impressionnée, j’ai étudié chez Deva. Les mentalités changent depuis peu. Et les patients les acceptent mieux dès qu’ils constatent les effets. Ainsi, en ostéopathie, on fera moins de séances en prenant des élixirs pour modifier les comportements ou les émotions. En outre, une nouvelle patientèle, non malade, cherche une autre qualité de vie. Elle a confiance, car elle a déjà constaté sur le corps les effets de ces subtils remèdes. Et elle a raison, car la joie de vivre, la sérénité, les valeurs du coeur sont aussi des piliers de santé ! La neurochimie du cerveau le prouve. Si on est sinistre, les neuromédiateurs s’orientent vers le circuit dit de punition ; ils augmentent la douleur et le risque de rentrer dans un état pathologique.
P & S Vous prônez le discernement et l’adaptation au terrain de chacun…
F. T. Oui, car on a parfois tendance à vouloir utiliser des plantes, alors que ce n’est pas toujours possible. En cas d’ablation de la thyroïde par exemple, une substitution hormonale reste indispensable. Même chose pour certaines antibiothérapies. Je renvoie toujours vers mes confrères allopathes quand il y a une pensée magique attribuant tous les pouvoirs au naturel. Cela dit, en prévention, pour limiter les effets secondaires ou les récidives, tout est possible. Même dans des cas de traitements dits « à vie ». Ainsi, avec les élixirs, on peut traiter un terrain psychologique communs aux problèmes de thyroïde : désir de faire vite et/ou mieux que les autres, peur que le temps manque… Bien sûr, si je donne de l’iode pour relancer une thyroïde, cela marchera. Mais l’effet sera décuplé si j’ai compris les causes profondes, qui peuvent se traiter par exemple avec des élixirs comme impatiens, pétunia ou aneth.
P & S Sans être psychologue, vous passez du temps avec les patients pour stimuler le système nerveux ?
F. T. J’ai constaté que le patient met la guérison en route si je peux faire baisser le stress. Que je lui donne des granules, des huiles essentielles, des tisanes ou des élixirs, ou que je suggère d’autres comportements, il faut qu’il sorte de chez moi en comprenant ce qui est en lien avec d’éventuelles erreurs d’hygiène de vie, d’alimentation, ou des événements et relations qui peuvent laisser des traces émotionnelles ou traumatiques.
P & S Comment expliquer que si peu de vos confrères valident les médecines naturelles ?
F. T. En grande partie, cela est dû aux études. On mise tout sur la biologie ou la chimie. On devrait approfondir la physique, au-delà d’un rapide apprentissage des rayons X ou scanner. Et si la physique quantique était aussi abordée, on comprendrait ce qui relève de la circulation d’informations entre matière et non-matière. Il ne faut pas en rester à une compréhension binaire énergie/matière alors qu’il s’agit d’une trilogie, l’information étant vitale. Tout est information : un changement de température, une hormone manquante, une émotion... Quand je donne des conférences sur les élixirs à des physiciens, ils comprennent vite. Les médecins en revanche continuent de dire qu’il s’agit de « croyances ». Or il y a pourtant assez d’études pour démontrer que l’homéopathie ou les élixirs fonctionnent très bien pour les bébés ou les animaux, par exemple.
P & S Si vous étiez ministre de la Santé, vous changeriez quoi ?
F. T. En faculté, je proposerais un cursus commun de deux ou trois ans avant de choisir la voie allopathique ou phytothérapeutique. On apprendrait ainsi à mieux se connaître et se respecter. Et je suggérerais un peu d’optimisme éclairé à tout un chacun. J’entends trop : pollution, stress, violences, on est foutu. Plus on a peur d’une chose, plus elle a d’impact sur nous. L’humain a de grandes capacités d’adaptation. Ce que l’on sait des neurotransmetteurs confirme qu’on peut travailler ses pensées, même en cas de coup dur externe !
P & S Vous auriez un remède collectif ?
F. T. [Rires] Je pourrais rêver d’un « complexe sociétal » composé de l’églantier pour l’enthousiasme, du zinnia pour retrouver le rire, l’élan pur de vie enfantine, et j’y ajouterais de la carotte sauvage pour trouver le juste milieu entre trop de mental et trop d’émotionnel. C’est ce que j‘appelle le discernement émotionnel
Des stages pour apprivoiser ses émotions
Hors cabinet, le docteur Thomas offre parfois des stages de compréhension sur les émotions et la santé. Un peu de théorie « pour expliquer quels organes sont liés aux 4 émotions principales : tristesse, peur, colère et joie » ; un éclairage nouveau sur sa maladie : « Ainsi des varices peuvent-elles venir d’une trop grande tristesse, car si la tristesse affecte les poumons, elle touche aussi le système de retour veineux » ; enfin, des exercices divers (face à face d’écoute mutuelle entre stagiaires, actes symboliques…) inspirés notamment de la Programmation neurolinguistique (PNL). Reconnaître une émotion et le besoin qu’elle exprime peut notamment aider à trouver un substitut à une addiction comme le tabac ou le sucre…
Parcours
Docteur en médecine de la faculté de Bordeaux (1975), Françoise Thomas s’installe comme médecin généraliste à Lourdes il y a vingt-cinq ans. Pendant plus d’une décennie, elle sera le seul médecin « non conventionné » du Sud-Ouest, combinant phytothérapie, naturopathie, homéopathie, ostéopathie et élixirs floraux.
1975 DES de médecine tropicale et du sport.
1975-1981 Médecine dans des hôpitaux de brousse en Afrique subsaharienne.
1980-1985 Formation en ostéopathie au Centre de soins ostéopathiques Atman et formation en phytothérapie à l’École lyonnaise des plantes médicinales.
1985 Découverte des élixirs floraux de Bach et début de tests systématiques des produits Deva.
1992 Commence à donner des formations aux laboratoires Deva sur l‘aspect clinique des élixirs aux côtés de Philippe Deroïde.
2003-2004 Master de PNL à l’Institut Ressources en Belgique.
2016 Participe au congrès Therapeuticum, première rencontre sur la gestion des émotions dans le champ thérapeutique, organisée par Deva.
http://devatherapeuticum.com