Dossier
Des antibiotiques, d’accord... mais naturels! (1/3)
Le règne végétal nous offre une panoplie considérable d’outils pour lutter contre les infections. Trop souvent ignorés du corps médical, ils sont pourtant une alternative parfois salutaire au diktat du tout antibiotique, une ère dont le temps semble de toute façon compté.
Antibioverdose
Dépassé, le règne du tout antiseptique ! Certes, la découverte par Alexander Fleming des effets de la pénicilline en 1929 et la production industrielle d’antibiotiques à partir de 1942 ont permis une grosse avancée thérapeutique au XXe siècle, soignant des infections autrefois fatales et sauvant nombre de vies. Pourtant, comme on pouvait le redouter, il semble que nous arrivions aujourd’hui à la fin d’un modèle. Du fait de l’utilisation massive d’antibiotiques en santé humaine et animale, les bactéries leur résistent de mieux en mieux et de manière inquiétante. Infections nosocomiales à répétition, retour de maladies qu’on croyait derrière nous dans les pays développés comme la tuberculose, maladies infectieuses émergentes et phénomènes de multirésistance, y compris aux antibiotiques de « derniers recours » comme les carbapénèmes... D’ici dix à vingt ans, les antibiotiques disponibles aujourd’hui auront perdu une grande partie de leur efficacité. Cette prédiction de l’OMS semble bien sur la voie de la réalisation. Face à cette situation, et alors que la recherche médicale ne mise plus, ou presque, sur la découverte de nouveaux...
antibiotiques, les pouvoirs publics en sont réduits à un combat d’arrière-garde consistant à retarder l’inévitable : en réaction à la hausse de leur consommation depuis 2010 (6 %), de nouvelles campagnes de sensibilisation encouragent une utilisation plus ciblée de ces derniers. Quel que soit le slogan, l’effet de ces campagnes restera limité, car si la consommation d’antibiotiques à repris, c’est que la médecine allopathique n’a pas vraiment grand-chose d’autres à proposer.
Pourtant, des alternatives existent. Le règne végétal a eu en effet plusieurs centaines de millions d’années pour trouver et affiner des parades chimiques complexes pour répondre à la redoutable intelligence bactérienne. La phytothérapie et l’aromathérapie sont des alliées puissantes que l’on a tout intérêt à mieux connaître et à apprivoiser.
Résister à la facilité
Pour de nombreuses infections, on peut tout à fait se passer d’antibiotiques. Pensez d’abord à soutenir vos défenses immunitaires avec une cure de quelques semaines de champignons asiatiques comme le reishi ou le maitaké, d’échinacée ou d’huile essentielle de Boswellia carterii. Et pensez à réagir au plus vite. Trop souvent également, des antibiothérapies sont prescrites avant ou après extractions dentaires. Des bains de bouche à la propolis devraient suffire à vous protéger. Toutefois, dans certains cas, les antibiotiques sont nécessaires. C’est le cas pour l’angine infectieuse à streptocoque A, qui peut générer des rhumatismes articulaires et des problèmes cardiaques. D’ailleurs, des tests express existent pour différencier cette forme de l’angine virale, sur laquelle l’antibiothérapie est inefficace. Réclamez le test, disponible en pharmacie, avant toute prescription d’antibiothérapie pour une angine.
Vive la polyvalence
Pour prendre soin de son immunité et se protéger des infections, les plantes jouent sur plusieurs tableaux. Par exemple, le jus de baie de sureau associe des vertus immunostimulantes, anti-inflammatoires et expectorantes, ce qui sera utile pour les infections de la sphère ORL. Le jus de noni encouragera quant à lui la hausse de vos lymphocytes et macrophages tout en ayant des propriétés antibactériennes intéressantes pour la sphère intestinale. Par contraste, les antibiotiques détruisent une partie non négligeable de la flore intestinale bénéfique et offrent un boulevard à la dissémination ultérieure des bactéries pathogènes qui, ayant échangé entre elles leurs gènes de résistance, provoqueront des infections à répétition.