Dossier
Bien dormir à tout âge (1/4)
En moyenne, nous passons un tiers de notre vie à dormir. Comme tous les animaux diurnes, nous sommes programmés pour dormir la nuit, une période d'intense activité pour notre organisme qui doit réparer, régénérer, rééquilibrer ou encore produire de nouvelles hormones ! Mais pour qu'il puisse remplir son rôle, le sommeil doit être suffisant et de qualité, que l'on ait 10, 40, 60 ans ou plus.
Pourquoi le sommeil répare
Un sommeil récupérateur est primordial pour notre cerveau. « On sait depuis quelques années que le liquide céphalo-rachidien opère une véritable opération de lavage du cerveau la nuit, en le débarrassant des toxines accumulées dans la journée et en les évacuant vers le foie », explique le Dr Patrick Lemoine, psychiatre et docteur en neurosciences, spécialiste du sommeil et auteur de Dormir sans médicaments ou presque (éd. Robert Laffont). C’est aussi pendant que l’on dort que l’on trie les souvenirs, ce qui est important pour libérer notre mental d’un trop-plein d’informations. « Les rêves favorisent la créativité, poursuit le Dr Patrick Lemoine . Il n’y a qu’au moment des rêves que l’on peut mettre en relation des choses improbables ! » Les bienfaits d’un sommeil récupérateur sur le physique sont par ailleurs aujourd’hui connus et commentés : il diminue, entre autres, l’hypertension, les risques de maladies cardio-vasculaires, de diabète et d’obésité ainsi que le stress émotionnel, il favorise la croissance chez les enfants et les fonctions cognitives chez les seniors.
Malheureusement, le sommeil s’est dégradé ces dernières années dans toutes les catégories de la population. Et depuis la crise sanitaire, les troubles du sommeil ont augmenté (74 % des Français se sont plaints de mal dormir pendant le confinement, selon une étude Ifop) et la prise de somnifères a grimpé en flèche : +7 % selon un rapport de l’Assurance maladie et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ce qui pose un double problème, car les somnifères sont loin d’être anodins. « Le terme de somnifère est un abus de langage, note le Dr Lemoine. Car somni en latin signifie sommeil et les somnifères n’ont rien à voir avec le vrai sommeil ! Ils induisent un effet anesthésiant qui n’a aucun intérêt. Pire, outre les phénomènes d’accoutumance, les somnifères multiplient le nombre et la durée des apnées du sommeil, d’où un risque accru d’AVC et d’arrêt cardiaque, sans parler de troubles de l’attention, de mémoire, de déprime ou d’hypertension. » La parade est pourtant simple : la phytothérapie. Puissantes et efficaces, les plantes apportent bien plus de bénéfices que les molécules chimiques, sans risque d’accoutumance ni d’effets délétères sur la santé. Pour en tirer le meilleur parti, nous allons voir comment les choisir pour répondre aux besoins plus spécifiques de chacun, enfant, adulte ou senior. Àge par âge, nous vous donnons les meilleures solutions végétales et des conseils ad hoc pour retrouver un sommeil serein.
Rythmes biologiques
Trouver son sommeil naturel
Quel que soit notre âge, nos besoins en sommeil sont personnels. Il y a de gros et de petits dormeurs, des personnes qui sont du matin et d’autres du soir. Rien ne sert de contrecarrer nos rythmes biologiques propres. Il faut au contraire essayer de satisfaire au mieux les besoins en sommeil qui nous correspondent, même si bien évidemment des règles générales peuvent s’appliquer (plusieurs heures d’affilée sont nécessaires par exemple). D’où l’intérêt de retrouver un sommeil naturel, celui qui au réveil nous donne vraiment l’impression d’avoir récupéré. Pour connaître son propre biorythme, on peut faire le test pendant une période de vacances. On se couche dès les premiers signes de fatigue (frissonnement, picotements des yeux, bâillement). Même chose pour le lever : pas besoin d’attendre la sonnerie du réveil, mais de privilégier le ressenti. Vous aurez ainsi une bonne idée de vos heures idéales de coucher et de lever… sur lesquelles vous pourrez vous caler le plus souvent possible.