Dossier
Allergies saisonnières : ne les laissez pas vous gâcher la vie ! (3/5)
Yeux larmoyants, rhume des foins, gorge qui pique, éternuements, congestion nasale, les allergies saisonnières se sont multipliées ces dernières années. En effet, si l'hérédité joue un rôle, la pollution de l'air et le dérèglement climatique augmentent le caractère allergisant de certains pollens. Comment lutter contre ces allergènes ? Comment les identifier ? Nous passons en revue les solutions à base de plantes pour diminuer les symptômes et leur récurrence.
La phytothérapie pour inhiber les symptômes allergiques
Si certaines plantes provoquent les allergies, d’autres les soignent. Le pollen d’une des plantes phares contre les allergies saisonnières le plantain lancéolé (Plantago lanceolata) étant lui-même allergisant pour certains. Le plantain cache pourtant des propriétés antiallergiques démontrées. Antihistaminique en inhibant la dégranulation (libération) de l’histamine par les mastocytes, il a aussi des vertus antispasmodiques sur les voies aériennes. C’est également un bon anti-inflammatoire : on sait qu’il inhibe plusieurs voies de l’inflammation impliquées dans les allergies. Il est donc indiqué dans toutes les manifestations allergiques. On le prendra sous forme d’extrait fluide de plante fraîche standardisé ou en infusion (une cuillère à soupe de feuilles par tasse, une ou deux fois par jour). Vous pouvez lui associer le cassis (Ribes nigrum) qui partage ses vertus. Leur action synergique sera d’autant plus bénéfique dans les formes sévères d’allergies saisonnières.
Quand rhinite et conjonctivite s’associent
Prendre en extrait fluide de plante fraîche standardisé 2,5 ml de plantain lancéolé et 2,5 ml de cassis (soit environ une demi-cuillère à café de chaque) et ce, deux à trois fois par jour. À débuter sept à dix jours avant l’arrivée des pollens et à poursuivre...
jusqu’à la fin de la période d’exposition.
Quand la réaction allergique se porte sur l’œil, d’autres plantes vont pouvoir être utiles. En cas de conjonctivite, il faut chercher à calmer l’inflammation, le prurit et à décongestionner. Pour cela, préparez une infusion à parts égales de fleurs de bleuet (Centaurea cyanus), de fleurs de camomille romaine (Chamaemelum nobile) et de feuilles de plantain lancéolé. Anti-inflammatoires et astringents, plantain et bleuet calment l’inflammation et décongestionnent. Antalgique et anti-inflammatoire, la camomille romaine renforce leurs effets. À appliquer en compresses sur les yeux pendant quinze minutes deux à trois fois par jour après avoir rincé les yeux au sérum physiologique. Attention, l’œil étant fragilisé, il est plus sensible aux infections. Préparez l’infusion en vous lavant bien les mains et utilisez des compresses stériles, stérilisez les ustensiles. L’infusion se conserve cinq jours au réfrigérateur.
Se rincer l’œil
À parts égales dans un flacon en verre teinté, ajoutez l’hydrolat de fleurs de bleuet, de camomille romaine et de plantain lancéolé.
À faire : Rincez l’œil deux fois par jour avec une pipette de sérum physiologique, puis appliquez une compresse imbibée d’hydrolats sur chaque œil quinze minutes. Se conserve un mois au frigo.
Vous pouvez aussi utiliser les hydrolats de ces trois plantes. Les jours où vous n’avez pas le temps de laisser poser les compresses, optez pour un collyre à base d’euphraise (Euphrasia officinalis). Celle qu’on surnomme « casse-lunettes » est salvatrice dans la plupart des affections oculaires.
Cyprès vert (Cupressus sempervirens) et cyprès bleu (Cupressus arizonica)
Territoire : Leur potentiel allergisant est plus important dans le quart sud-est de la France. En région PACA, seuls les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes sont épargnés.
Période : En début d’année, de janvier à avril.
Allergies croisées : Pêche et agrumes.
Potentiel allergisant : Fort.
Frêne élevé (Fraxinus excelsior L.)
Territoire : Dans le sud de la France en région méditerranéenne.
Période : Au mois d’avril avant de s’étendre progressivement dans le reste du pays pendant plusieurs semaines.
Possibilité d’allergies croisées : Avec le pollen d’olivier.
Potentiel allergisant : Fort.