Dossier
Hygiène, aller à l'essentiel (4/4)
L'éclosion récente de mouvements « sans savon » nous interroge. De la découverte des principes d'hygiène à la fin du XIXe siècle jusqu'à l'exubérance contemporaine, existe-t-il un juste milieu ? Nous avons également enquêté sur la toxicité de certains produits afin de vous fournir des conseils pratiques ainsi que des recettes à réaliser vous-même pour revenir à des ingrédients bruts, sains et tout aussi efficaces.
Routine saine et écologique pour le visage
Maintenir la peau du visage propre passe par une hygiène douce et régulière. Si vous êtes exposé à un environnement salissant, il est conseillé d’effectuer chaque soir un nettoyage et/ou un démaquillage afin de débarrasser votre visage des salissures, des cellules mortes, mais aussi des toxines sécrétées par la peau. Cela permet de limiter le développement d’espèces pathogènes au niveau de votre flore cutanée qui vous protège des boutons d’acné, des plaques rouges, etc. Sylvie Hampikian, experte pharmaco-toxicologue recommande de frotter un peu de savon saponifié à froid à base de lait d’ânesse, d’avoine ou d’argile blanche, mélangé avec de l’eau tiède sur le visage, avec les doigts ou une éponge végétale telle que le konjac. « Il ne déstabilise ni le pH de la peau, ni la flore cutanée, et possède de surcroît des propriétés antivirales ! », explique-t-elle. Ensuite, on rince à l’eau tiède, avant d’appliquer un hydrolat hydratant et tonifiant de camomille allemande ou matricaire, de lavande vraie ou de fleur d’oranger pour les peaux sèches ou fragiles. Les peaux mixtes ou grasses se tourneront vers l’hydrolat de géranium, romarin à verbénone ou de lavandin aux propriétés assainissantes. Pour celles qui se maquillent, sachez que les huiles végétales de noyau d’abricot ou de jojoba sont tout à fait indiquées.
Si vous avez...
l’habitude d’appliquer une crème de jour ou de nuit, « Mélangez dans le creux de la main une noisette de gel d’aloe vera hydratant et une noisette d’huile végétale assouplissante », conseille Sylvie Hampikian. Les huiles de nigelle, de jojoba ou de noyau d’abricot, régulatrices de la sécrétion sébacée, conviennent aux peaux grasses. Celles de bourrache ou d’onagre ont un effet très nutritif et réparateur, tandis que celles d’avocat ou de macadamia, riches en dérivés vitaminiques, auront une action tonique et raffermissante. Ne négligez pas non plus votre bouche, qui abrite environ 10 milliards de micro-organismes qui protègent vos dents, vos gencives et vos muqueuses. Après un brossage des dents faites un bain de bouche avec l’hydrolat de menthe poivrée et détoxifiez la langue à l’aide d’un gratte-langue en cuivre. Enfin, n’oublions pas les oreilles. Le cérumen du conduit auditif est un liquide protecteur et antiseptique qui empêche les germes et les bactéries de pénétrer, en plus de lubrifier l’oreille. Plutôt que des cotons-tiges, utilisez les curettes auriculaires, sans aller trop loin dans le conduit.
Un gel de rasage pour homme
Un gel maison ne permet pas d’obtenir une mousse aussi dense et crémeuse qu’avec une mousse à raser classique, c’est normal car il ne contient pas de tensioactifs industriels ! Cependant, bien plus riche en glycérine végétale, elle est douce pour la peau. Après tout, c’est une question d’habitude !
Matériel et ingrédients :
- Un récipient (grand verre)
- Un fouet • 10 ml d’huile de noisette ou de coco • 10 ml de savon d’Alep liquide • 1 goutte d’huile essentielle de tea tree.
Méthode :
- Verser les ingrédients dans le récipient
- Fouetter comme si vous montiez une mayonnaise jusqu’à obtention d’une émulsion onctueuse.
- Appliquer à l’aide d’un blaireau sur la zone à raser
Une fois le rasage terminé et la peau rincée à l’eau tiède, pensez à appliquer une huile végétale de jojoba pour reconstituer le film hydrolipidique, mélangé à une noisette d’aloe vera pour son effet cicatrisant.
À savoir : Si vous êtes du genre pressé le matin, vous pouvez également opter pour un savon à froid surgras pour barbe ou une huile de rasage dotée de la mention bio et slow cosmétique.
Silicone et plastique dans vos cosmétiques
Plusieurs études ont révélé que plus de 70 % des produits cosmétiques (y compris ceux qui arborent les mots « naturel » ou « d’origine végétale » sur leur emballage) contiennent au moins un ingrédient polémique soit pour la santé, soit pour l’environnement. C’est le cas du phénoxyéthanol, conservateur supposé être un perturbateur endocrinien. Autre ingrédient inorganique et polluant, les silicones utilisés pour leur effet « glissant » dans les crèmes et fonds de teint. Ces derniers sont reconnaissables par leur terminaison en -one ou en –oxane (dimethicone, cyclohexasiloxane…). Enfin, gare aux polymères. Ces matières plastiques élaborées par des procédés chimiques polluants, voire toxiques, donnent une texture « velours » aux produits. Les mots cellulose, polypropylène, crosspolymer, PEG, PPG attestent de leur présence.