L'eau au jardin, les gestes antigaspi
© AlexRaths
À l'heure où la sécheresse devient un fléau, économiser l'eau s'impose comme la règle numéro un au jardin. Certains gestes doivent être pensés en amont – choix des plantes, zones de plantations… – tandis que d'autres, comme le paillage, devraient être intégrés dans la « to do list » du jardinier.
Désormais, en été, aucune région n’est plus épargnée par la canicule, même au nord. Ainsi, parmi les différentes ressources présentes au jardin, l’eau est devenue celle qu’il faut préserver en priorité.
Choisir des végétaux plus tolérants à la sécheresse constitue un premier geste antigaspi. En plus des plantes grasses, bien connues pour stocker l’eau dans leurs feuilles, vous trouverez de nombreuses espèces adaptées parmi les médicinales – sauge, thym, origan, lavande, etc. Généralement, il est conseillé de préférer les plantes vivaces aux annuelles, même si, parmi ces dernières, certaines sont relativement peu gourmandes en eau (géraniums, zinnias…). Du côté des arbustes, observez les feuilles : si elles sont étroites, duveteuses ou coriaces – c’est le cas pour le cognassier du Japon, l’épine-vinette, le fusain, l’oranger du Mexique… –, elles ont probablement une meilleure résistance à la sécheresse.
Réduisez les espacements entre les plantes afin d’ombrager le sol et de conserver son...
humidité. Regroupez par zones les plantes aux exigences similaires : si certaines ont besoin d’un peu d’arrosage en été, vous gaspillerez moins d’eau si elles sont côte à côte. Installez à l’ombre les espèces que l’on plantait auparavant au soleil. Et surtout, couvrez la terre de paillage afin de maintenir la fraîcheur du sol.
Quand arroser est vraiment nécessaire, soyez efficace : faites-le le matin ou le soir pour que l’eau ne s’évapore pas au soleil. En outre, les apports trop fréquents de petites quantités d’eau sont en général délétères car ils encouragent les racines à se développer en surface : mieux vaut arroser davantage mais moins souvent. Enfin, favorisez les pratiques agroécologiques qui apportent au sol de la matière organique : celle-ci contribue en effet à ce que le terrain stocke davantage d’eau, qui pénètre en profondeur au lieu de s’écouler à la surface.
Récupérateur d’eau de pluie écolo
Pour les besoins d’arrosage, notamment pour le potager, voici comment Philippe Collignon, auteur de Je jardine zéro déchet (éd. First), conseille d’utiliser d’anciens tonneaux afin de récupérer l’eau de pluie. Les viticulteurs se débarrassent régulièrement de ceux dont ils ne se servent plus.
- Vérifiez que le tonneau ne comporte pas de trous. Dans le cas contraire, calfeutrez les orifices avec des morceaux de liège.
- Raccordez le tuyau au tonneau à l’aide d’un tube flexible.
- Placez le tonneau sous la descente d’une gouttière, si possible surélevé afin de pouvoir facilement remplir vos arrosoirs au niveau du robinet.
- Coupez le tuyau de descente de gouttière au-dessus du tonneau.
- Prévoyez un système d’évacuation du trop-plein à plus de 4 m de la maison, afin d’éviter une accumulation d’eau proche des fondations.
Paillez local
Pour réaliser un paillis limitant l’évaporation de l’eau, vous pouvez ramasser ou laisser en place des feuilles mortes, fleurs fanées, etc., à condition que ces végétaux soient exempts de maladies. Le paillis issu de la tonte est d’excellente qualité pour le sol : étaler le gazon coupé au soleil en couches de 20 cm maximum, laisser sécher en remuant régulièrement pour éviter la fermentation, puis disposer le paillis au pied des plantes, en couche de 5 cm minimum. À renouveler régulièrement.