Cannabis thérapeutique
Les leçons d'un an d'expérimentation
Quasiment un an après le début de l'expérimentation du cannabis médical, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a annoncé que près de 1 000 patients ont été inclus, et un peu plus de 1 000 professionnels de santé formés. Parmi les malades, ce sont ceux touchés par des douleurs neuropathiques, des problèmes de spasticité liée à la sclérose en plaques et certaines formes d'épilepsie qui sont les plus représentés.
« Définir la dose la plus efficace et la mieux tolérée possible par les patients est l'un des enjeux cliniques de cette expérimentation. Le cannabis médical pourrait représenter une véritable chance pour certains patients qui souffrent intensément sans traitement efficace », a rappelé Nicolas Authier, médecin participant et président du comité scientifique temporaire de suivi de l'expérimentation de l'ANSM. Certes, on est loin de l'objectif des 3 000 patients défini dans le décret d'autorisation, mais l'ANSM se veut confiante et engagée, soulignant qu'elle a fait évoluer le cadre de l'expérimentation pour favoriser l'accès des patients « à un traitement innovant » et la mobilisation des professionnels de santé.
Ainsi, la durée de formation a été réduite, il n'y a plus de quota de patients par médecin, les sommités fleuries à vaporiser ont été mises à disposition et les soins palliatifs liés à des cancers ont été ajoutés aux critères d'inclusion. Espérons que ces conditions d'expérimentation complexes ne retarderont pas le planning initial, qui prévoit que l'on puisse en tirer les enseignements pour l'avenir du cannabis thérapeutique en janvier 2022.