Dossier
Entorse, tendinite, rhumatismes : maîtriser l’inflammation (2/5)
Destinée à protéger l’organisme en cas de traumatisme, une inflammation peut parfois s’installer et engendrer des douleurs chroniques, notamment au niveau articulaire. Fort heureusement, que vous souffriez de polyarthrite rhumatoïde ou d’une simple entorse, des plantes bien connues peuvent vous aider à atténuer les symptômes douloureux et à moduler la réponse inflammatoire.
L’inflammation de bas grade
L’inflammation persistante à bas bruit (la prise de sang classique est normale) est favorisée par une alimentation inadaptée. Le prototype de ce qu’il convient d’éviter est la « western diet », alors même que son antithèse, le régime crétois, constitue le régime anti-inflammatoire idéal. Le déséquilibre du microbiote (dysbiose), des apports en lipides déséquilibrés (l’excès d’oméga-6 par rapport aux oméga-3, l’excès d’acides gras trans, de graisses hydrogénées et d’acides gras saturés), l’excès de sucres rapides et de produits de glycation ou de peroxydation (des molécules apparaissant lors des cuissons intenses), le manque d’antioxydants alimentaires et certaines carences sont des facteurs alimentaires typiquement proinflammatoires.
Les états de surcharge métabolique (diabète, insulinorésistance, obésité) sont pro-inflammatoires et exposent à davantage de cancers et de pathologies douloureuses chroniques. La masse grasse fabrique des adipokines qui sont des médiateurs pro-inflammatoires. Un état inflammatoire chronique favorise aussi les accidents...
cardiovasculaires, les maladies autoimmunes, les allergies, les syndromes douloureux chroniques, les troubles de l’humeur et du comportement, dont les démences.
Ces états inflammatoires persistants plus ou moins latents se manifestent par des douleurs en particulier rhumatologiques (muscles, tendons, ligaments, articulations) souvent diffuses et par de la fatigue chronique. Ils jouent probablement un rôle dans les tableaux fibromyalgiques où des élévations anormales de certaines cytokines ont été mises en évidence. Ils aggravent les douleurs de l’arthrose. Ils favorisent les tendinites chroniques et les syndromes myofasciaux. On constate également des retards de cicatrisation ou des évolutions fibrosantes des ligaments, des tendons ou des capsules articulaires limitant les amplitudes articulaires.
Une alimentation anti-inflammatoire est riche en fruits, légumes, légumineuses, épices, aromates, bonnes graisses et pauvre en sucres rapides et mauvaises graisses. La part de produits animaux est raisonnable et les cuissons sont douces. Elle contient une grande quantité d’antioxydants présents dans les végétaux qui vont réguler les phénomènes inflammatoires. S’ils manquent dans l’alimentation, l’organisme s’enflamme plus facilement, plus intensément et peine à résoudre les inflammations en cours.
Vigilance sur les oméga-6
Globalement, la « western diet » est trop riche en oméga-6 (jusqu’à 10 ou 20 pour un oméga-3 alors que le rapport idéal serait de 4 pour 1 maximum), dont en particulier l’acide arachidonique, précurseur de nombreux médiateurs de l’inflammation. L’acide gamma-linolénique est un acide gras de la famille des oméga-6 qui se révèle antiinflammatoire. Les huiles de bourrache et, dans une moindre mesure, d’onagre, en contiennent en bonne quantité. Pour la première, on a pu constater une baisse des symptômes inflammatoires dans la polyarthrite rhumatoïde (au moins 6 capsules par jour). Dès lors, il conviendra aussi d’éliminer parallèlement les mauvaises graisses de son alimentation et d’augmenter les apports en oméga-3.
À la recherche des antioxydants
Les antioxydants doivent idéalement être naturels et consommés dans l’aliment. En cas de carence, on pourra avoir recours de façon ponctuelle à des compléments alimentaires. Les anthocyanes sont une classe particulière des polyphénols ayant prouvé une action anti-inflammatoire notable. Ce sont les pigments bleus et rouges ou violets des petits fruits (cassis, myrtilles, cerises, raisins).