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Entorse, tendinite, rhumatismes : maîtriser l’inflammation (3/5)
Destinée à protéger l’organisme en cas de traumatisme, une inflammation peut parfois s’installer et engendrer des douleurs chroniques, notamment au niveau articulaire. Fort heureusement, que vous souffriez de polyarthrite rhumatoïde ou d’une simple entorse, des plantes bien connues peuvent vous aider à atténuer les symptômes douloureux et à moduler la réponse inflammatoire.
Les inflammations rhumatologiques
L’appareil locomoteur est sujet à de nombreux traumatismes et microtraumatismes pourvoyeurs d’inflammations aiguës : entorses, fractures, tendinites, ténosynovites. Le suffixe « -ite » signifiant inflammation, on aura aussi les épicondylites au coude, les tendinites d’épaule, anciennement appelées périarthrite, ou les bursites, inflammations de petites poches de liquide servant d’espaces de glissement dans certaines articulations.
L’arthrose est quant à elle une maladie dégénérative par usure du cartilage. Mais cette usure est source de poussées inflammatoires aiguës et d’épanchements articulaires en phase congestive. On observe une sécrétion d’interleukine IL-1b et de TNF-alpha qui stimulent alors la production d’enzymes dites métalloprotéases (MMP) par les cellules cartilagineuses, qui vont détruire la matrice du cartilage, créant un cercle vicieux d’usure et d’inflammation.
De même, dans la goutte et la chondrocalcinose, ce sont des dépôts de cristaux, respectivement d’acide urique et de pyrophosphate de calcium, qui provoquent l’inflammation et la destruction progressive de l’articulation. Certaines...
de ces inflammations aiguës ont une fâcheuse tendance à se chroniciser ou à se répéter. Les facteurs qui favorisent ce passage à la récidive et à la chronicité sont un foyer dentaire chronique, une alimentation pro-inflammatoire et/ou acidifiante, une déshydratation, un geste technique inadapté.
Pour certaines maladies auto-immunes, le système immunitaire attaque les articulations (polyarthrite rhumatoïde), les insertions tendineuses et ligamentaires (spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique), les articulations des ceintures (pseudopolyarthrite rhizomélique). Il s’agit donc d’une inflammation inadaptée et chronique, aggravée par des poussées aiguës. Ainsi, la polyarthrite commencerait par une dysbiose du microbiote buccal ou bronchique à l’origine de l’activation de lymphocytes T qui déclenchent une cascade aboutissant à la fabrication de TNF-alpha et d’interleukine 12. Dans la spondylarthrite ankylosante, la personne dirige des anticorps contre ses insertions ligamentaires ou tendineuses qui sont enflées, douloureuses et finissent par se calcifier, enraidissant le système articulaire.
Plantes antalgiques
• La capsaïcine du piment a un effet antidouleur et est utilisée en patch ou en crème pour soulager des douleurs neuropathiques, mais aussi certaines douleurs arthrosiques.
• L’huile essentielle de menthe poivrée possède une activité vasoconstrictrice utile en phase congestive, d’où son effet rafraîchissant, astringent et antalgique en application directe. On l’associe fréquemment, mais à petite dose, aux mélanges pour massage.
La scrofulaire noueuse et l’arthrose
La scrofulaire noueuse (Scrofularia nodosa) est parfois proposée comme alternative à l’harpagophytum (dont la demande mondialisée pèse sur la ressource). Cette plante européenne à l’odeur désagréable tient son nom de l’antique traitement des scrofules (abcès froids tuberculeux de la peau). Elle est encore populaire dans nos campagnes pour les panaris et autres infections ou plaies cutanées et a été surnommée « herbe du siège » pour son usage lors des guerres. C’est sa richesse en harpagosides qui l’a récemment popularisée dans le traitement de l’arthrose alors qu’elle avait quasiment été éliminée de notre pharmacopée.