Atténuer les symptômes de l'hypothyroïdie
Quand la glande thyroïde se tait, ça peut faire beaucoup de bruit dans notre organisme. Toutefois, on ne souligne pas assez le rôle des vitamines et de certains nutriments indispensables. En cas d'hypothyroïdie et de maladie d'Hashimoto, suivez notre programme nutritionnel.
La thyroïde, cette petite glande d'à peine 25 g, a beaucoup de choses à dire à notre organisme… Lorsqu'elle fonctionne au ralenti, par exemple, elle produit des hormones en moindre quantité. On parle alors d'hypothyroïdie. Tous nos métabolismes sont impactés, car cette glande vitale œuvre en véritable chef d'orchestre, ses hormones participant au fonctionnement de quasiment tous nos systèmes.
Certains symptômes révèlent ce dysfonctionnement de la glande thyroïde : de la fatigue, des troubles du sommeil, un état dépressif, une constipation, une frilosité ou encore des pertes de cheveux. Mais les problèmes de santé ne s'arrêtent pas là. Une thyroïde qui « hypofonctionne » augmente le risque de maladies cardio-vasculaires, de surpoids, d'obésité, de diabète, de syndrome métabolique, de maladie du foie gras (NASH), d'infertilité… Vu son rôle majeur, un traitement allopathique s'avère indispensable dans certains cas.
Cette maladie apparaît souvent à bas bruit. D'où la difficulté d'en découvrir les fondements. Les causes possibles d'hypothyroïdie sont ainsi nombreuses pouvant être d'origine génétique, auto-immune, infectieuse, virale. On peut ainsi retrouver une association entre la thyroïdite d'Hashimoto et le virus Epstein-Barr. Des facteurs environnementaux et nutritionnels peuvent aussi être impliqués. Le trajet qui va de la production de ces hormones à leur utilisation est donc semé d'embûches. Pour fonctionner et fabriquer ses hormones, la thyroïde a en effet besoin de matières premières, de collaborateurs, de bons récepteurs… Et bonne nouvelle, ils sont tous dans notre assiette.
Aider le couple foie et thyroïde à bien s'entendre
Il existe un risque identifié et associé à une thyroïde paresseuse : la maladie du foie gras (NAFLD). Une thyroïde qui ne tourne pas rond ralentit ainsi le métabolisme et entraîne une prise de poids, une perte de sensibilité à l'insuline et un foie qui s'engraisse. Pour l'aider à gérer tout ça, il est utile de soutenir le foie. Au menu : artichauts, asperges, radis noir, curcuma (encore lui), thé vert, brocoli, betterave, ail, avocat, toutes les sources de fibres solubles et...
notamment les graines de lin, d'acacia, le psyllium, mais aussi de la banane pas très mûre qui contient de l'amidon résistant… Et si besoin, une cure de chardon-Marie au sortir de l'hiver.
L'importance de l'iode
Pour la glande thyroïde, la star de notre menu est l'iode, le constituant majeur des hormones thyroïdiennes. Il est très présent dans les produits de la mer comme les algues, mais aussi le poisson et ses œufs ou les fruits de mer. On le trouve aussi dans le jaune d'œuf, le fromage, le kéfir de lait, le lait de brebis… Et bien sûr, le sel enrichi en iode. Même s'il ne faut pas abuser du sel, il peut rendre de bons services sous cette forme, car il contient 1 000 fois plus d'iode que le sel classique, y compris le sel de mer.
Tartare d'algues, de l'iode en tartine
Vous ne mangez pas de poisson et de crustacés. Gare à la carence en iode ! Pour y remédier, pensez aux algues. En France, il n'est ni facile ni culturel de les consommer sous forme de légumes. Mais vous pouvez opter pour un tartare d'algues crues. À déguster sur des tartines, une à deux fois par semaine étant donné leur concentration exceptionnelle et bien supérieure aux recommandations en iode. Généralement composées de dulse, une algue rouge, de nori, qui devient verte lorsqu'elle sèche, et de laitue de mer, ces pâtes tartinables offrent aussi l'avantage de concentrer tous les minéraux dont nous avons besoin.
À faire
Réhydrater les algues avec l'eau, l'huile d'olive et le jus de citron. Émincer finement deux échalotes, une gousse d'ail, trois cornichons (ou des câpres). Mouiller si besoin avec un peu de jus de cornichons pour ajouter une note d'acidité. Ne surtout pas saler. Mettre en bocal et laisser mariner une nuit. Conserver le tartare une semaine au réfrigérateur.
Zinc et sélénium dans l'assiette
Zinc et sélénium devront aussi s'inviter en suffisance dans notre assiette. Car il ne suffit pas de fabriquer les hormones, encore faut-il les activer. C'est là que ces deux minéraux entrent en jeu en tant que « cofacteurs ». Pour faire le plein de sélénium, rien de mieux que les noix du Brésil (trois à quatre par jour). Mais les légumineuses (lentilles, haricots) et les céréales ne vous laisseront pas tomber non plus. Le zinc peut poser plus de soucis. Même s'il est concentré dans les aliments d'origine végétale (shiitaké, graines de lin, de sésame, tournesol, noix de cajou, pignons de pin, pollen), il est mieux absorbé lorsqu'il vient de sources animales (huîtres, viande, abats, poisson). Il faudra donc envisager, si nécessaire, une complémentation si on est végétarien. Cette supplémentation me semble aussi nécessaire pour la vitamine D, notamment en hiver. Même si on n'en connaît pas la raison, il a été noté qu'une supplémentation diminue les symptômes de l'hypothyroïdie.
La thyroïde a aussi besoin qu'on la laisse travailler, sans l'encrasser. Fragile, elle est vite perturbée par certains agents agresseurs : la pollution, le stress, les métaux lourds, les virus et bactéries, le tabac, la dysbiose intestinale et l'inflammation… Elle a donc besoin d'être chouchoutée. Et avant toute chose, il faut s'assurer que notre membrane intestinale, ce filtre responsable du tri entre ce qui peut entrer ou pas dans le corps, est de première qualité. Pour ce faire, un bon équilibre du microbiote est nécessaire.
Au menu, choisissez donc les aliments qui vont renforcer l'équilibre de l'écosystème intestinal : des fibres (avoine, fruits, légumes), les prébiotiques du thé vert, des épices (curcuma, cumin, cannelle, clou de girofle) et des fruits rouges et bleu mauve, des herbes aromatiques (thym, coriandre, basilic), des condiments antibactériens et antifongiques (ail, origan, gingembre, curcuma, pollen, noix de coco).
Ce qui agresse cet écosystème, ce sont des bactéries et autres micro-organismes, mais aussi tout ce qui nous rend intolérants. Or, l'inflammation intestinale peut être engendrée par une intolérance. Rappelons que le lien entre maladie cœliaque (et aussi hypersensibilité non cœliaque au gluten) et hypothyroïdie a été scientifiquement mis en avant. Alors, si vous souffrez d'hypothyroïdie, mieux vaut sans doute se passer de gluten. Bien sûr, on donnera la priorité aux aliments qui n'en contiennent pas de façon naturelle, et on bannira aussi les produits industriels dits « sans gluten ».
La thyroïde n'apprécie pas trop certains aliments dits « goitrigènes ». À limiter donc, les choux, radis rouges, amandes, raifort… Si vous prenez un traitement et que vous aimez manger du soja, consommez-le à distance de la prise de vos médicaments et vérifiez que vos apports en iode soient suffisants ! On le voit, il existe pas mal de solutions alimentaires pour aider une glande thyroïde un peu paresseuse et retrouver le plaisir de se sentir beaucoup mieux !
Foie de morue, l'ami de la thyroïde
SI vous êtes pesco-végétarien, tant mieux, car vous pourrez manger du foie de morue. Il n'a pas l'air comme ça et il ne fait pas très envie. À tort, car il a très bon goût et il a tout pour plaire à la glande thyroïde : des oméga-3, de l'iode, du sélénium, du zinc, de la vitamine A, de la vitamine D. C'est le cocktail parfait. En conserve bio, bien entendu !