Dossier
Fibromes, kystes, diverticules : éviter l’opération (1/6)
Stressantes et parfois risquées, les opérations chirurgicales sont trop souvent prescrites. Fibromes, nodules thyroïdiens ou encore diverticules : le bistouri n’est pas la seule issue. Ce dossier aborde plusieurs pathologies face auxquelles la phytothérapie peut permettre de retarder voire d’éviter ces interventions en prenant en compte le patient dans sa globalité.
Ablation de la thyroïde : un autre avis
En novembre dernier, la Fédération hospitalière de France (FHF) tirait la sonnette d’alarme pour dénoncer les abus en termes d’actes chirurgicaux : plusieurs opérations relatives aux sphères cardiaque, gynécologique ou encore oculaire pourraient être évitées. Prudence aussi si l’on vous conseille une ablation de la thyroïde : une étude réalisée en 2016 par le Centre international de recherche sur le cancer révélait que 46 000 Français avaient été victimes de surdiagnostics de carcinomes papillaires au cours des vingt dernières années.
« L’acte chirurgical est là pour soulager, mais pas pour soigner », rappelle le médecin phytothérapeute Marc Beck, qui relativise l’efficacité des opérations, après lesquelles le problème revient parfois. Sans oublier le stress lié à l’hospitalisation et à l’intervention, ainsi que les risques d’infections nosocomiales et autres complications. Il est sage, dans un premier temps, de recourir à un second avis. Mais ce deuxième médecin consulté, généralement un spécialiste, aborde lui aussi le problème par le petit bout de sa lorgnette... Pourquoi ne pas s’orienter plutôt vers un médecin privilégiant une approche holistique de la santé ?
Les médecins formés à la phytothérapie proposent pour la plupart une étude globale du terrain du patient. C’est le cas du médecin généraliste Jean-Michel Morel, qui a régulièrement affaire à des patients qui s’interrogent sur la nécessité de l’opération : fibromes, calculs biliaires, thyroïde et varices sont des problématiques souvent rencontrées par ce praticien. « Bien sûr, je me demande tout d’abord s’il n’est pas plus dangereux de ne pas opérer, confie le Dr Morel. Si ce n’est pas le cas, je m’interroge sur les différentes sphères (digestive, immunitaire, endocrinienne, etc.) et je remonte jusqu’aux antécédents psycho-émotionnels. »
Cette approche globale est également la marque de fabrique de l’endobiogénie, une médecine qui considère le système hormonal comme le chef d’orchestre de l’organisme et qui tente de le rééquilibrer grâce aux plantes : dans ce dossier, les Drs Marilyne Le Roulier et Jean-Christophe Charrié, formés à cette médecine, nous mettent sur des pistes permettant parfois d’éviter certaines opérations.
La balance bénéfices/risques
Quand le risque de cancer se profile, la pression pour retirer chirurgicalement la thyroïde est forte. Or, et c’est une bonne nouvelle, la mortalité liée au cancer de la thyroïde est en baisse ces dix dernières années. On comptait 373 cas en 2013 contre 478 en 1999. Comme le dit l’Assurance maladie elle-même, une ablation sur cinq serait inutile. Mais du fait de la peur du cancer devant le moindre nodule, on passe à l’opération sans forcément faire tous les examens nécessaires (échographie de qualité et cytoponction). Rappelons que plus de 65 % des nodules se révèlent bénins. Il y a également de nombreux « pré-cancers » dépistés très tôt qui se guérissent d’eux-mêmes. Parce que notre immunité est là pour agir. En tout cas, avant de se faire opérer il faut bien prendre en compte la balance bénéfices/ risques, notamment quant à l’impact de l’ablation de la glande. Les problèmes liés au changement de formulation du Levothyrox, médicament permettant de compenser les défaillances ou l’absence de la thyroïde, nous l’ont rappelé récemment : la dépendance vis-à-vis d’un médicament est loin d’être anodine.