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Savoir réagir en cas de nausées

Savoir réagir en cas de nausées

La nausée est un signal envoyé par notre corps en de nombreuses occasions : problème de digestion, début de grossesse, mal des transports, etc. Voyons comment certaines huiles essentielles peuvent enrayer ce symptôme très désagréable qui a aussi des causes psychoémotionnelles.

Qui n’a jamais connu cet inconfort caractérisé par une envie de vomir ? La femme enceinte lors des trois premiers mois de sa grossesse, l’enfant pendant un trajet en voiture sur une route de montagne ou le patient après une séance de chimiothérapie… Les nausées sont souvent les prémices du vomissement. Toutefois, elles n’entraînent pas systématiquement le rejet du contenu de l’estomac.

La nausée est une sensation éprouvée au niveau de l’estomac – et éventuellement de la gorge – et correspond à une envie de vomir. Un vomissement est le rejet du contenu de l’estomac par la bouche. Il est dû à un spasme, une contraction involontaire et violente des muscles lisses de la paroi gastrique.

Les causes des nausées sont nombreuses. Elles ne relèvent pas toujours d’un trouble gastro­-intestinal. Par exemple, elles apparaissent souvent lors des trois premiers mois de la grossesse, car l’hormone chorionique gonadotrope (HCG) synthétisée par le placenta augmente la sécrétion d’acide chlorhydrique de l’estomac, ce qui entraîne un ralentissement de la digestion, d’où l’apparition des nausées. Celles caractéristiques du mal des transports sont dues à la transmission de fausses informations au centre de gestion de l’équilibre, situé dans l’oreille interne. Lors d’une consommation excessive d’alcool, la muqueuse gastrique est irritée, ce qui peut conduire à des contractions involontaires de l’estomac. Le lendemain, la fameuse « gueule de bois » se caractérise par l’apparition de nausées et d’un mal de tête extrêmement désagréable. Certaines plantes ou mélanges de plantes, comme les ipécas ou l’ayahuasca ainsi que des champignons comme la russule émétique (Russula emetica), qualifiés d’émétiques, provoquent des nausées et des vomissements. Les ipécas sont conseillés, notamment, sous contrôle médical, en cas d’intoxication afin d’éliminer rapidement la substance ingérée. Il en est de même pour des médicaments comme les antidépresseurs, les anti-inflammatoires, les antibiotiques et les médicaments de chimiothérapie. Ils sont connus pour induire des « envies de vomir » qui ont un impact non négligeable sur la qualité de vie.

Côté émotions

« Donner la nausée », « en avoir la nausée », autant d’expressions qui décrivent avant tout un état émotionnel. Ainsi, le symptôme nauséeux exprime aussi une anxiété, un stress qui doivent alerter. Selon plusieurs études menées par des neuroscientifiques de l’université de New York, des émotions très intenses engendreraient des nausées qui, dans la majorité des cas, ne sont pas perçues. Elles affecteraient nos pensées, les processus d’attention et de mémorisation. Elles peuvent être accompagnées de maux de tête ou de dos, de lassitude ou de fatigue.

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Voyager sans nausée

Les nausées sont souvent accompagnées d’autres symptômes. Les plus couramment rencontrés sont une sensation de malaise, une hypersalivation, des sueurs froides, une pâleur, une accélération du rythme cardiaque, des douleurs abdominales et des diarrhées. En règle générale, avoir des nausées n’est pas dangereux, juste désagréable. Toutefois, elles peuvent être le symptôme de pathologies plus graves comme une méningite, une occlusion intestinale, un infarctus du myocarde, une hépatite, un ulcère gastrique, une migraine&hellip...

; Si elles perdurent, il est donc important d’en rechercher la cause. À savoir également, un vomissement répété peut rapidement endommager la muqueuse de l’œsophage, du fait de la forte acidité du bol alimentaire.

Somnolence gênante

En médecine conventionnelle, il existe de nombreux médicaments antiémétiques qui sont, entre autres, des antihistaminiques H1 tels que le diménhydrinate, la diphénhydramine et la méclozine. Cependant, ils induisent une somnolence gênante. La scopolamine est aussi employée sous forme de patch. Du côté des huiles essentielles (HE), plusieurs sont utilisées, que ce soit par inhalation ou par ingestion. Ainsi, l’huile essentielle de gingembre (Zingiber officinale) est préconisée pour soulager les nausées par olfactothérapie, notamment dans les centres anticancer. L’essence de citron (Citrus limon) et l’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita) sont connues pour leur activité cholérétique et cholagogue, ce qui signifie qu’elles augmentent la production de bile ainsi que son évacuation par la vésicule biliaire. Prises en respirant leurs fragrances ou en déposant une goutte sous la langue, elles permettront de soulager une envie de vomir. Toutefois, l’huile essentielle de menthe poivrée est à utiliser avec parcimonie. Elle est contre-indiquée aux femmes enceintes et aux jeunes enfants à cause de la présence de menthone, une cétone neurotoxique et abortive.

On fait également appel à des huiles essentielles pour leurs propriétés antispasmodiques : celles-ci vont agir en diminuant les contractions involontaires de l’estomac lors de nausées. Les huiles essentielles d’estragon (Artemisia dracunculus) et de basilic exotique (Ocimum basilicum) contiennent un éther, l’estragol. Connues pour diminuer puissamment les spasmes, elles sont de surcroît anxiolytiques. C’est aussi le cas des huiles essentielles de lavande officinale (Lavandula officinalis), de petit grain bigarade (Citrus aurantium), de camomille romaine (Chamaemelum nobile) grâce aux esters qu’elles contiennent.

Agir le plus vite possible

Certaines huiles essentielles sont dites « digestives », ce qui signifie qu’elles augmentent les sécrétions gastriques, notamment enzymatiques, afin de faciliter la digestion. L’huile essentielle de fenouil (Foeneculum vulgare) possède ainsi de nombreuses propriétés intéressantes en cas de nausées. Non seulement antispasmodique, mais aussi cholagogue, cholérétique et anxiolytique, elle stimule l’ensemble des fonctions digestives. Il en est de même pour celle de carvi (Carum carvi). Toutefois, elles sont aussi œstrogène-like, donc déconseillées en cas d’antécédents de cancers hormonodépendants personnels ou familiaux. Elles pourront alors être remplacées par les HE de thym à linalol (Thymus vulgaris CT linalol), de coriandre (Coriandrum sativum) ou de gingembre (Zingiber officinale).

De nombreuses huiles essentielles permettent donc de soulager efficacement ­l’envie de vomir en agissant de manières variées à différents niveaux du système digestif, notamment du foie et de l’estomac. C’est pourquoi on les conseille aussi pour lutter contre les effets secondaires des chimiothérapies. Toutefois, on y aura alors recours uniquement par inhalation. Par ailleurs, il existe un seul cas de figure qui exige d’éviter les huiles essentielles : au cours des trois premiers mois de la grossesse, on préférera s’en passer, d’autant qu’il y a d’autres solutions.

Si vous êtes sujet aux nausées, n’hésitez pas à préparer votre synergie et à la garder à portée de main. Pour couper court à cette sensation pour le moins inconfortable, il vaut mieux agir le plus vite possible.

Ma formule pour soulager les nausées dues au mal des transports

Pascale Gélis-Imbert, docteure en pharmacie

Propriétés : Antispasmodique, cholagogue et cholérétique, digestive et apaisante.

Indications : Soin aromatique à prendre pour éviter ou soulager des nausées (mal des transports, intoxication sans gravité, difficultés digestives en lien avec le stress).

Voie orale

  • HE de gingembre Zingiber officinale 25 gouttes
  • HE de citron Citrus limon 25 gouttes
  • HE de basilic exotique Ocimum basilicum 25 gouttes
  • HE de coriandre Coriandrum sativum 25 gouttes
  • Huile d’olive qsp 10 ml

Posologie : En cas de mal des transports, mettez 2 gouttes du mélange sous la langue ½ heure avant le départ, puis 2 gouttes ½ heure après le départ et 2 gouttes 1 heure après. Pour les autres indications, prenez 2 gouttes du mélange dans 1 cuillerée à café d’huile végétale et massez le ventre de manière circulaire, dans le sens des aiguilles d’une montre, matin, midi et soir, pendant 2 à 3 jours selon votre ressenti.

Préparation : Mettez les quantités d’HE correspondantes dans un flacon de 10 ml en verre teinté, préalablement nettoyé. Mélangez et étiquetez le flacon.

Précautions d’emploi : Formule déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes et aux enfants de moins de 15 ans. Pour les enfants de 10 à 15 ans, divisez la quantité par 2 (1 goutte du mélange au lieu de 2). Pour les moins de 10 ans, remplacez l’HE de basilic exotique par de l’HE de petit grain bigarade et massez le ventre de manière circulaire avant et pendant le trajet, comme déjà indiqué.

HE = huile essentielle 1 ml = 25 gouttes QSP = quantité suffisante pour

Contrer les nausées de la femme enceinte…

Lors des trois premiers mois de la grossesse, certaines femmes éprouvent de fortes nausées qui les empêchent de se nourrir convenablement ou les poussent à manger plus que de raison. Durant ces mois, le fœtus est en plein développement physiologique. C’est donc une période sensible pendant laquelle il est préférable de ne prendre aucune substance puissante, qu’elle soit de synthèse ou naturelle. C’est selon ce principe que les huiles essentielles sont déconseillées pendant les trois premiers mois de grossesse. Fort heureusement, il existe d’autres solutions. Le rhizome de gingembre (Zingiber officinale) contient des gingérols et des shogaols, connus pour leurs propriétés antiémétiques et digestives. Pris sous forme de poudre, d’infusion ou d’extrait sec, il a été étudié cliniquement pour soulager les nausées chez les femmes enceintes, les patients sous chimiothérapie et même les astronautes souffrant de « mal de l’espace ». Le gingembre a démontré une efficacité supérieure à celle du placebo, sans entraîner d’effets secondaires.

À faire

Mettez 1 tranche de rhizome frais ou 0,5 à 1 g de rhizome séché dans une tasse d’eau bouillante. Laissez infuser 10 minutes. À boire 2 à 3 fois par jour.

… Et celles dues à la chimiothérapie

Les traitements par chimiothérapie induisent des nausées affectant la qualité de vie des personnes souffrant de cancers. Des huiles essentielles, prises en olfactothérapie, soulagent, efficacement ce désagrément. L’essence de citron (Citrus limon) ou de mandarine (Citrus reticulata), l’huile essentielle de gingembre (Zingiber officinale), de camomille romaine (Chamaemelum nobile), de petit grain bigarade (Citrus aurantium), de lavande officinale (Lavandula officinalis) et d’ylang-ylang (Cananga odorata) peuvent être proposées aux patients.

À faire

Mettez 2 à 3 gouttes d’une HE dont l’odeur vous fait du bien sur la mèche en coton d’un stick inhalateur, et gardez-le à portée de main. Dès que vous sentez arriver l’inconfort de la nausée, faites passer le stick sous votre nez et respirez profondément et calmement. Attention, il est important de ne pas avoir toujours recours à la même HE. Le risque serait alors qu’à la longue, vous associiez cette fragrance au traitement et non à un soulagement.

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