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Cholestérol : quand et comment le réguler ?

Cholestérol : quand et comment le réguler ?

Le cholestérol, lipide présent dans nos cellules, a mauvaise réputation. Pourtant, on sait aussi qu'il est nécessaire à notre organisme. Alors, faut-il à tout prix le réguler ? Une approche naturelle mêlant hygiène de vie et aromathérapie peut-elle suffire ? Voici les réponses du Dr Michel Tourrasse.

Il n’est pas rare d’entendre un proche dire qu’il a « du cholestérol ». Et c’est tant mieux, pourrait-on lui répondre. Car cette molécule lipidique de la famille des stérols, fabriquée par le foie et apportée par l’alimentation, est tout bonnement indispensable au fonctionnement de l’organisme. Le cholestérol, présent dans chaque cellule du corps, est en effet impliqué dans la structuration de nos membranes cellulaires, dans la production de nos hormones stéroïdiennes (œstrogènes, testostérone, cortisol) ou encore dans la synthèse de la vitamine D. Il joue également un rôle important dans la fabrication des sels biliaires, nécessaires à la digestion des lipides, et participe même à protéger notre ­système nerveux, car les nerfs sont entourés d’une gaine formée de myéline dont la composition inclut du cholestérol.

Bon ou mauvais cholestérol ?

« Ce qui importe, ce n’est pas tant la présence du cholestérol dans le corps, car ce dernier est très utile, mais sa concentration et sa répartition entre les différentes lipoprotéines », précise Michel Tourrasse, médecin phytothérapeute, aromathérapeute, homéopathe et directeur scientifique de l’école de santé naturelle Hippocratus. En effet, le cholestérol n’étant pas soluble dans le sang, il se déplace dans l’organisme grâce à la présence de lipoprotéines. Ainsi, le LDL (low-density lipoprotein), souvent qualifié de « mauvais » cholestérol, est une lipoprotéine qui permet le transport du cholestérol depuis le foie vers les muscles et le cerveau. Il est souvent pointé du doigt, car présent en excès dans l’organisme, et, sensible à l’oxydation, il peut s’accumuler sur les parois des artères et former des plaques d’athérome. Or, l’apparition de ces plaques augmente le risque d’accident cardiovasculaire. À l’inverse, le HDL (high-­density lipoprotein), surnommé « bon cholestérol », capte l’excès de cholestérol et le ramène vers le foie afin qu’il soit éliminé via la bile. Toutefois, le médecin soutient qu’il ne faut pas forcément s’affoler lorsqu’une analyse sanguine fait apparaître un taux excessif de cholestérol, et insiste sur la nécessité d’individualiser l’interprétation des marqueurs sanguins.

Bilan lipidique et hygiène de vie

« On ne peut pas exiger les mêmes taux de cholestérol pour une personne, en surpoids et fumeuse, que pour une autre, mince et sportive. Chez un individu ayant un taux élevé de LDL mais une bonne hygiène de vie, on peut vérifier qu’il n’a pas de plaques d’athérome, mais un traitement hypocholestérolémiant n’est pas forcément nécessaire », relativise le docteur Tourrasse. Car de nombreuses personnes se retrouvent rapidement à prendre des traitements comme les statines, qui ne sont pas dénuées d’effets secondaires. Aussi, il semblerait que la relation entre taux élevé de LDL cholestérol et plaques d’athérome ne soit pas systématique. « Ce n’est pas comme le diabète et le sucre, il arrive que certains patients avec un LDL élevé ne présentent aucun problème de santé, tandis que d’autres développent des plaques d’athérome malgré des taux de LDL normaux. C’est paradoxal et c’est pour cela que traiter systématiquement une élévation...

modérée du cholestérol ne fait pas l’unanimité chez les scientifiques. Le terrain doit être adapté selon le niveau de cholestérol et le terrain du patient », explique-t-il.

Plusieurs facteurs sont ainsi à prendre en compte : l’alimentation est-elle variée, le sujet est-il sédentaire, confronté à du stress permanent ? Il convient également de questionner l’hérédité. « Il y a des familles à cholestérol », constate le médecin. Selon lui, si le taux de cholestérol total (HDL + LDL + 20 % de triglycérides) ne dépasse pas 2,75 g/l (la norme étant à 2 g/l), et si la situation n’est pas urgente (hors obésité, tabagisme ou présence de plaques d’athérome), corriger l’hygiène de vie durant plusieurs mois est prioritaire avant d’envisager tout traitement naturel ou allopathique. « Cela suffit souvent à retrouver des marqueurs normaux », constate le médecin. On veille ainsi à conserver un poids de forme et une activité physique régulière, manger lentement et équilibré (le régime méditerranéen étant le plus adapté) en évitant les viandes rouges, les graisses animales et les acides gras trans utilisés par l’industrie dans les plats préparés, biscuits, gâteaux, viennoiseries, etc. Les fibres alimentaires solubles (avoine, orge, haricots blancs, pois cassés, aubergine, courgette, brocoli, pamplemousse, fraise, pêche) limitent quant à elles l’absorption des lipides et notamment du cholestérol. Enfin, le médecin insiste sur l’importance de se protéger du stress, grâce à la pratique de la sophrologie ou encore du yoga, et de veiller à la qualité du sommeil.

Une fois les paramètres de l’hygiène de vie repassés au vert, si l’hypercholestérolémie est encore présente, on peut alors envisager un traitement naturel (huiles essentielles ou phytothérapie) en première intention. « Chez les patients ayant plus de 2,75 g/l de cholestérol total, on voit ce que ça donne au bout d’un mois et demi. Huit fois sur dix, l’indicateur revient dans la norme », conclut le médecin. Et dans le cas où le naturel s’avère insuffisant, le médecin complète avec la prise de statines (10 mg deux à trois fois par semaine, à adapter ensuite en fonction des résultats). Si des facteurs de risque sont présents, le Dr Michel Tourrasse opte directement pour une alliance traitement naturel-allopathie.

L’aromathérapie ciblée

Dernier cas de figure – le plus fréquent –, si le patient est déjà médicamenté, le médecin allège progressivement la chimie avec du naturel. « Par exemple, on peut remplacer les statines deux jours par semaine, et on refait un bilan le mois suivant. » L’aromathérapie et la phytothérapie représentent donc des options non négligeables pour réguler son cholestérol, en plus d’une attention particulière portée à l’hygiène de vie. Mais rappelons qu’en cas d’hypercholestérolémie sévère ou de facteurs de risque majeurs, le traitement médicamenteux reste impératif.

Bien qu’il n’y ait que peu de preuves scientifiques de leur action chimique bienfaitrice sur le cholestérol, il semblerait que certaines molécules présentes dans les huiles essentielles (HE) se montrent efficaces pour alléger le LDL cholestérol. Il s’agit notamment du géranial, du citral, de la thymoquinone ou des phtalides, que l’on retrouve pour certaines dans l’HE de livèche. Drainante hépatique, celle-ci semble tout indiquée pour participer à la régulation du cholestérol par son action lipolytique au niveau du foie. Celle de curcuma est également recommandée par le Dr Tourrasse car elle stimule la sécrétion de bile et aiderait ainsi à la réduction du LDL. Le médecin cite également le romarin à verbénone, qui contient de l’acétate de bornyle et de la verbénone, molécules détoxifiantes hépatiques (mais à utiliser à faible dose), mais aussi l’immortelle ou l’HE de carotte et citron. Enfin, l’HE de basilic sacré, que l’on connaît davantage sous sa forme de plante sèche, a montré dans une étude de 2010 un aspect détoxifiant hépatique, en plus d’être apaisante.

Attention au long terme

L’aromathérapie apparaît donc comme une option naturelle à envisager (avec un suivi médical ) face aux médicaments allopathiques susceptibles de provoquer des effets secondaires, mais y avoir recours nécessite beaucoup de précautions. En effet, bien qu’efficaces de par la puissance de leurs molécules, les huiles essentielles ne doivent pas s’utiliser en continu, sous peine de devenir toxiques pour l’organisme. « C’est le cas de l’huile essentielles de romarin à verbénone, détoxifiante pour le foie mais qui devient toxique si on en prend trop », illustre Michel Tourrasse. Or réguler son cholestérol nécessite parfois la prise d’un traitement sur plusieurs mois, plusieurs années, voire à vie. C’est ici la limite de l’aromathérapie, qui s’utilise obligatoirement en discontinu, avec des pauses thérapeutiques. Dans le cas d’un taux très excessif de cholestérol, on peut toutefois envisager d’associer aromathérapie et traitement allopathique, ou bien se tourner vers la phytothérapie.

Ma formule spéciale cholestérol

Par Michel Tourrasse, médecin phytothérapeute

Indications : Taux de LDL cholestérol un peu trop élevé sans autre facteur de risque, ou en cas de traitement médicamenteux de 10 mg/jour avec suivi médical

Propriétés : Lipolytique, hypocholestérolémiante, drainante et détoxifiante hépatique

Voie orale

  • HE de livèche Levisticum officinale 2 ml
  • HE de romarin à verbénone Rosmarinus officinalis CT verbénone 5 ml
  • HE de carotte Daucus carota 2 ml
  • HE de citron Citrus limon 5 ml

Fabrication : Verser les huiles essentielles dans un flacon de 15 ml, puis mettre 4 gouttes de ce mélange dans 1 c. à café d’huile végétale de cameline, riche en oméga-3.

Posologies :

  • Chez une personne sans traitement, avaler le mélange 4 jours par semaine le midi au cours du repas les lundis, mardis, jeudis et vendredis pendant 1 mois et demi, puis faire un bilan (prise de sang) chez son médecin.
  • Pour une personne déjà sous traitement médicamenteux (de type statine, 10 mg/jour), avec l’accord du médecin, remplacer le traitement 2 jours par semaine le midi au cours du repas par le mélange aromatique pendant un mois et demi, puis faire un bilan (prise de sang) avec suivi médical.

Contre-indications : Femmes enceintes et allaitantes, en cas de diabète et d’hypertension et en cas de traitement (statines) de plus de 10 mg/jour.

1 ml = 25 gouttes HE = huile essentielle

Et aussi… de la phyto hypocholestérolémiante

Plusieurs plantes ont démontré leurs effets positifs sur le LDL cholestérol (ou « mauvais » cholestérol) via des essais cliniques. Le chardon-Marie, l’harpagophytum, l’artichaut, la levure de riz rouge, le guggul ou encore l’hibiscus constituent également des réponses thérapeutiques à l’excès de cholestérol grâce à leurs propriétés hypolipémiantes. D’après le Dr Michel Tourrasse, « quand le taux de cholestérol est modéré, la phytothérapie, en association ou non avec les HE, aide à limiter la prise de statines ». De plus, la consommation quotidienne de 2 g de phytostérols (équivalent du cholestérol chez les végétaux) permettrait de réduire de 8 à 10 % son taux de LDL. Le plus efficace serait le policosanol, la plupart du temps extrait de la canne à sucre mais parfois aussi du son de riz rouge ou de l’igname.

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