Candida albicans : les huiles essentielles pour stopper l'infection
L’équilibre du microbiote intestinal est une clé de santé. Or la prolifération du Candida albicans, champignon naturellement présent dans la flore intestinale, amène parfois des tableaux cliniques atypiques. Reflet d’un terrain en souffrance, cette infection peut être à l’origine d’une véritable dérive de l’état de santé.
Candida albicans est un microorganisme appartenant aux Fungi, c’est-à-dire aux champignons. Il est hébergé chez tous les individus dans la lumière intestinale, mais est tenu en respect et reste totalement silencieux grâce au rempart immunitaire bactérien qui le côtoie de près. De cet état de levure inoffensive et même utile, il peut passer à l’état de champignon mycélium, proliférer et coloniser d’autres espaces. C’est alors qu’il étouffe littéralement l’organisme et bouleverse profondément l’équilibre global de la santé. Cette prolifération parfois sournoise et difficilement diagnosticable est capable de submerger le sujet par des symptômes parfois complètement atypiques. Si l’on prenait conscience que cette infection n’est que le reflet d’une déficience immunitaire et neurovégétative, son traitement donnerait sûrement de meilleurs résultats. Comment expliquer en effet que cette infection soit associée à d’autres problèmes de santé comme l’ulcère (infection à Helicobacter pilori), la fibromyalgie, les dépressions et les fatigues chroniques ou encore la maladie de Crohn ?
La candidose, reflet d’un mode de vie
L’équilibre du microbiote, logé au coeur du ventre, est d’une extrême importance pour la santé globale du sujet. Ces innombrables « microbes » sont hiérarchisés en populations dominantes et dominées, où chacune trouve son équilibre par rapport à l’autre. Ces germes concourent à la synthèse des anticorps responsables de la défense de l’organisme, mais aussi à l’équilibre neurovégétatif (tous les sujets dépressifs chroniques sont reconnus pour avoir un microbiote totalement dégénéré), métabolique (synthèse de vitamines, élimination de matières en excès) et même hormonal. À l’état de levure, le Candida albicans utilise la fermentation anaérobie, c’est-à-dire qu’il transforme sans oxygène la matière en excès trouvée dans les intestins (les sucres, le fer, les métaux lourds) pour fabriquer de l’énergie. Avec son rôle détoxifiant et revitalisant, forme levure est donc bénéfique pour l’organisme. Certaines agressions externes comme les cures antibiotiques, les molécules de synthèse présentes dans les médicaments, l’alimentation synthétique ou tout simplement le stress prolongé perturbent l’homéostasie du microbiote. C’est ce que l’on appelle la dysbiose. Elle pousse la levure à passer sous la forme de champignons filamenteux (ou la forme mycélium) qui migrent au travers de la paroi intestinale, l’enflamment et la rendent perméable, laissant passer plus de déchets dans le sang. Le cercle vicieux commence. Candida albicans colonise alors le sang, le tissu hépatique, les voies gynécologiques et se dissémine plus ou moins sournoisement dans l’ensemble du corps. Sa prolifération est le reflet d’un malaise profond, signe par ailleurs d’une accumulation de déchets et de toxines systémiques qui sont ses nourritures. Ce contexte nécessite un traitement antifongique, mais surtout une remise en question globale : alimentaire, immunitaire, métabolique et neurovégétative.
Les signaux d’alarme
Étant donné le rayonnement très large de l’arbre digestif sur l’état de santé et la capacité de prolifération du Candida dans tout l’organisme, cette infection s’exprime différemment d’un sujet à l’autre. L’inflammation du tissu nerveux des intestins amène des troubles de l’humeur, de l’anxiété, un syndrome d’asthénie et de dépression chronique. La synthèse des neuromédiateurs est perturbée, notamment celle de la sérotonine dont la carence entraîne des comportements agressifs et des troubles du sommeil. En proliférant dans les voies gynécologiques et urinaires, Candida albicans déclenche des mycoses vaginales et des cystites. La porosité intestinale bouleverse les processus...
d’assimilation, c’est-à-dire le passage des nutriments vers le sang. La membrane intestinale étant inflammatoire, les entérocytes (les cellules qui la tapissent) sont écartés, comme distendus. Au-delà des irritations et ballonnements provoqués, la filtration n’est pas aussi fine et plus de matière passe dans le sang. Il y a donc d’une part plus de toxines à métaboliser pour le foie, et d’autre part une excitation des cellules immunitaires qui reçoivent plein de nouveaux allergènes. Le sujet devient plus intolérant à son environnement et exprime brutalement l’apparition de problèmes allergiques auparavant inexistants. Par ailleurs, cette infection à Candida semble être corrélée à la fibromyalgie, un syndrome de douleurs diffuses et de fatigue chronique décompensée suite à un épisode infectieux. Cette maladie est en outre liée à la présence d’un syndrome des intestins irritables, ce qui placerait le Candida albicans comme coupable tout désigné.
L’impact aromatique symptomatique et curatif
Face à ces multiples symptômes, la tâche est rude et la réponse ne peut être qu’holistique. Aucun espoir d’amélioration ne peut être envisagé sans gestion du stress et sans restrictions des sucres rapides (lait, fruits, toutes les céréales raffinées). Les huiles essentielles (HE) doivent s’inviter au quotidien par la voie orale pour réénergétiser, réharmoniser le système nerveux et rétablir l’ordre microbiologique. Les propriétés antifongiques ciblées parmi les plantes à tropisme digestif sont à privilégier : laurier noble, thym (à linalol), mais aussi cannelles et citronnelles comme le lemongrass. Ces plantes soutiendront la physiologie de la digestion tout en réharmonisant le microbiote et en remettant à sa place ce Candida envahissant. L’HE de Thymus vulgaris est nécessaire pour l’intention immunitaire. Comme tous les thyms, elle s’adresse au thymus, organe qui fait office de gardien de l’immunité.
Par ailleurs, le Candida albicans dégage des toxines comme l’éthanol et l’acétaldéhyde qui perturbent le métabolisme des glucides, surchargent le foie, provoquent des migraines et bousculent les sécrétions des neurotransmetteurs impliqués dans l’équilibre nerveux et hormonal. L’HE de livèche racine est recommandée le temps du protocole pour drainer tous ces déchets vers la sortie biliaire et/ou urinaire. L’aromathérapie permet dans ce contexte de dérive globale d’agir sur tous les fronts. Le protocole sera d’autant plus long que la candidose est ancienne. Le chemin de guérison de nettoyage et de revitalisation s’inscrit ainsi dans un changement global de mode de vie, d’alimentation et de manière de se soigner, en réintégrant le naturel, le calme et la simplicité au quotidien.
Une synergie antifongique
Pour soulager les démangeaisons occasionnées par la prolifération du champignon, que ce soit sur la peau ou sur les muqueuses, le mariage de lavande fine et de tea tree est le duo de choc. Antiprurigineuse et particulièrement antifongique, cette synergie marche très efficacement sur les symptômes.
À faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Dans un flacon de 10 ml, mettre 15 gouttes d’HE de lavande fine et 15 d’HE de tea tree. Compléter avec de l’huile végétale de noyau d’abricot. À appliquer sur les parties génitales ou sur la peau. Renouveler tant qu’il y a prurit, maxi dix fois par jour, pendant dix jours.
Ma formule spéciale candidose
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Propriétés : Antifongique, régénératrice du microbiote, régulatrice immunitaire et neurovégétative, drainante et détoxifiante rénale et hépatique.
Indications : Infestation intestinale par le Candida albicans associée à tous les symptômes qui peuvent en découler : fatigue chronique, syndrome dépressif, troubles digestifs (stomatites, aphtes, ballonnements, mycoses), manifestations allergiques, douleurs ostéo-musculaires diffuses, mycoses périphériques chroniques…
- HE de tea tree Melaleuca alternifolia (5 ml)
- HE de lemongrass Cymbopogon flexuosus (5 ml)
- HE de livèche racine Levisticum officinalis (5 ml)
- HE de cannelle de Ceylan écorce Cinnamomum zeylanicum (5 ml)
- HE de laurier noble Laurus nobilis (5 ml)
- HE de thym à linalol Thymus vulgaris CT linalol (5 ml)
- Huile végétale de nigelle (QSP 100 ml)
Préparation
Prendre un flacon en verre teinté de 100 ml muni d’un compte-gouttes capillaire, y verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées, rajouter l’huile végétale
jusqu’en haut du flacon, refermer et agiter.
Voie orale
Remplir une gélule vide taille 0 (en pharmacie) à l’aide de la pipette du compte-gouttes capillaire, avaler avec un peu d’eau fraîche à la fin des repas, deux à trois fois par jour, cinq
jours sur sept pendant deux à trois mois.
Contre-indications
Enfant de moins 7 ans, femmes enceintes et allaitantes.
Précautions d’emploi
Pas d’exposition au soleil. Si le sommeil semble moins bon pendant le protocole, supprimer la prise du soir et prendre seulement 1 gélule matin et midi (la cannelle est dynamisante).
Gérer ses compulsions alimentaires
Le Candida albicans se nourrit de tous les déchets de l’organisme. Lorsqu’il en manque, il va « réclamer » son dû et pousser l’individu à consommer toujours plus. C’est ainsi que des comportements addictifs peuvent se déclencher, en particulier boulimie et alcoolisme. Pour pallier ces symptômes, une huile essentielle particulièrement goûteuse en bouche et régulatrice du comportement alimentaire peut être très utile en accompagnement des gélules (proposées dans la formule page précédente). C’est celle de zeste de pamplemousse (Citrus paradisi). Son olfaction est dynamisante et sa mise en bouche réveille la tête et l’esprit. Elle procure en bouche un plaisir qui peut servir de substitut à celui recherché par le comportement compulsif.
À faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Pour s’aider à dire non, à chaque envie, déposer 3 gouttes d’essence de pamplemousse sur le dos de la main et lécher. Respirer aussi profondément la main, au moins cinq fois de suite. Normalement, la compulsion est diminuée, voire maîtrisée. Ne pas hésiter à refaire le même geste cinq à dix minutes après, si l’envie est toujours là.
Attention
Cette essence est particulièrement photosensibilisante. Son utilisation n’est pas possible si le sujet s’expose aux ultraviolets.
Pour les courageux : les aromatiques soufrés
Les aliments à base de soufre sont particulièrement recommandés pour repousser les champignons. Leur consommation permet d’éviter les débordements du Candida qui occasionnent des bouleversements profonds et systémiques. L’ail et l’oignon sont les chefs de file des aliments riches en soufre. Les sujets qui ne sont pas fan de l’haleine soufrée peuvent se tourner vers les huiles essentielles en gélules. Cette présentation galénique aide à l’observance des prises en emprisonnant au maximum saveur, flaveur et odeur. Elle est aussi intéressante pour amener les molécules aromatiques directement dans les intestins.
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Acheter des gélules vides taille 0 en gélatine végétale, y mettre 2 gouttes d’HE d’ail et d’oignon (soit 4 gouttes en tout) et compléter avec l’HV de nigelle, belle régulatrice du microbiote (ou à défaut, de colza). Avaler une gélule à la fin de chaque prise alimentaire (à la place de la formule proposée dans l’article), deux à trois fois par jour, cinq jours sur sept, au long cours. L’impact de ces gélules est très large : elles améliorent la digestion et l’assimilation du bol alimentaire (intéressant en cas de prédiabète, d’hypercholestérolémie et de pathologies cardiovasculaires) et ont de puissantes vertus antioxydantes.