Dossier
Du bon usage des phytohormones (2/4)
Les hormones interviennent dans tous les métabolismes de notre corps, et le moindre déséquilibre entraîne des modifications qui peuvent devenir incommodantes. C’est le cas lorsque survient la ménopause. Et plus encore pour des maladies telles que le diabète ou l’hypothyroïdie. Or les plantes ont la capacité d’agir quand notre système hormonal se dérègle. Il convient toutefois d’utiliser ces possibilités à bon escient.
Hormones : les plantes ont des impacts variés
Les hormones sont sécrétées par des glandes endocrines pour se fixer à des récepteurs spécifiques. Ainsi activés, les récepteurs vont provoquer, même très faiblement, des effets importants sur la santé physiologique et psychologique. Les hormones thyroïdiennes accélèrent par exemple le rythme cardiaque, favorisent la dégradation des graisses et diminuent le sommeil, tout en préparant un terrain agité et anxieux. Une même hormone peut avoir un champ d’action très large en fonction de la présence de récepteurs sur lesquels elle va se fixer et agir. Les œstrogènes peuvent cibler les tissus du vagin, stimulant la synthèse des cellules épithéliales, et les os, facilitant la fixation du calcium. Ceci explique qu’à la ménopause, lorsque le corps en produit moins, on peut constater une sécheresse vaginale et une diminution de la densité osseuse.
Par ailleurs, la production hormonale est gérée par un système de rétrocontrôle (ou feed-back) visant par le biais d’autres hormones à réguler en permanence les différents organes producteurs (l’hypothalamus, le pancréas, les ovaires, etc.). Un...
autre mécanisme peut se mettre en place au niveau cellulaire: une sur-stimulation par une hormone entraîne une résistance de l’organisme dont les cellules vont, par exemple, baisser leur nombre de récepteurs. Le cas le plus concret est l’insuline. Des apports réguliers et importants en sucres entraînent une sécrétion d’insuline à forte dose. Au bout d’un moment, les muscles qui doivent transformer ce sucre vont résister à l’insuline. Le sucre reste alors dans le sang et engendre un diabète.
Pour avoir une juste idée de la complexité du système, il faudrait imaginer une balance avec une dizaine de plateaux, des bras de tailles différentes, des poulies qui les relient entre eux... Cette image illustre bien qu’en cas de déséquilibre, il ne sert à rien de charger le corps d’hormones ! Il nous apparaît plus judicieux de travailler sur un rééquilibrage global du terrain. Pour cela, on va choisir les plantes en tenant compte de leurs activités complémentaires et des bénéfices observés. Vouloir traiter une insomnie induite par un terrain hyperthyroïdien ne mènerait qu’à un résultat temporaire et peu satisfaisant. Le sujet continuera de ressentir tous les autres symptômes associés à son déséquilibre hormonal.
Diabète: la myrtille agit sur le long terme
La feuille de myrtille (Vaccinium myrtillus) est employée traditionnellement pour lutter contre le diabète de type 2. Les études modernes ont permis de découvrir que cette plante stimule la sécrétion de l’hormone insuline par les cellules du pancréas. Elle améliorerait aussi l’activité de l’insuline produite en renforçant sa sensibilité. Ces mécanismes sont déjà connus et utilisés pour des médicaments de synthèse, mais la myrtille possède d’autres propriétés qui complètent son action directe sur la glycémie. Elle protège les vaisseaux sanguins et réduit le risque d’accident vasculaire, elle normalise le taux de lipides et lutterait même contre l’apparition de certains cancers favorisés par l’hyperglycémie. Elle a donc une action sur différentes pathologies.
L’hypophyse stimulée par la maca
Les alcaloïdes de la maca (Lepidium meyenii) stimulent l’hypophyse et l’hypothalamus et, indirectement, les ovaires, les testicules, les surrénales, la thyroïde... La poudre de racine de maca est ainsi utilisée pour attiser la libido, soulager les désagréments de la ménopause, combattre la fatigue. Autant d’actions qui ont alerté les services de santé : elles demandent désormais que soient mises sur le marché des poudres de maca sans alcaloïdes. Soit quasi inactives...