Dossier
Ostéoporose : comment stimuler la formation osseuse (2/4)
L’ostéoporose est une maladie osseuse asymptomatique, souvent diagnostiquée en cas de fractures non traumatiques. Objectifs des traitements : réduire la résorption osseuse et/ou stimuler la formation osseuse. Solutions à envisager : la phyto, l’alimentation et... les approches psycho-émotionnelles !
Ostéoporose : lutter contre la déminéralisation
Véritable maladie ou conséquence du vieillissement, l’ostéoporose expose à une fragilité osseuse, elle-même facteur de risque de fractures. Pour avoir des os en béton, il faut leur apporter ce qui est nécessaire à leur constitution, notamment des minéraux et des oligo-éléments. Or les plantes contiennent du calcium, du phosphore, du manganèse, du magnésium ou encore du soufre. Certaines favorisent même leur assimilation par l’organisme, ce qui permet un remodelage osseux de bonne qualité. C’est notamment le cas des plantes riches en silicium, un élément indispensable à la formation du squelette et qui accélère la calcification.
La prêle des champs et l’ortie contiennent par ailleurs beaucoup d’acide orthosilicique, une forme de silicium plus facilement disponible pour l’homme. Présent dans les tissus conjonctifs dont l’os fait partie, le silicium stimule la production de collagène de la matrice osseuse et facilite la fixation du calcium.
Ce n’est pas un hasard si la prêle des champs (Equisetum arvense) raffole des terrains calcaires ou riches en silice. Elle est ainsi une alliée pour prévenir l’ostéopénie et, à long terme, l’ostéoporose. Si vous n’êtes pas adepte des infusions de plantes, vous pouvez utiliser en cuisine les tiges stériles séchées de prêle réduites en poudre. C’est un excellent complément à prendre en cure de deux semaines. Les humains ne sont pas les seuls à bénéficier de ses bienfaits: saviez-vous qu’en agriculture biodynamique, la préparation homéopathique dynamisée de décoction de prêle est utilisée comme fortifiant ? Car les végétaux prennent aussi soin les uns des autres!
Autre plante riche en silicium: le bambou (Bambusa arundinacea). L’exsudat recueilli sur sa tige (aussi appelé sève ou larmes de bambou) est ainsi un excellent minéralisant. Il favorise la construction osseuse et l’assimilation du phosphore, améliore le confort articulaire et redonne souplesse aux articulations en limitant la dégénérescence du cartilage. Ne dit-on pas du bambou qu’il plie mais ne rompt pas ? On le recommandera donc chez la personne âgée qui est confrontée à une altération des os et des articulations.
L’arrivée du printemps, c’est le renouveau de la nature, la montée de sève. Celle de bouleau est très intéressante, plus précisément la sève brute minérale, celle qui monte des racines vers les feuilles aux premiers beaux jours. Riche en sels minéraux (manganèse, potassium et calcium), elle reminéralise...
tout en drainant le terrain des déchets accumulés, notamment les toxines acides, par son action diurétique mais aussi drainante hépatique. L’organisme est désengorgé et la minéralisation est optimisée. C’est donc une amie des os et des articulations. Buvez un verre de 200 ml le matin à jeun pendant trois semaines.
Équilibrer le terrain et optimiser la minéralisation ne fait pas tout: à partir de 35 ans se produit une perte osseuse physiologique (environ 0,5% par an), d’évolution progressive, liée au vieillissement cellulaire. À la ménopause, on assiste à une accélération de la perte de masse osseuse en raison de la carence œstrogénique, notamment dans les dix ans qui suivent le début de la ménopause (environ 1 à 3 % par an). Il s’agit de la forme d’ostéoporose la plus fréquente, qui touche essentiellement la femme mais aussi l’homme. À ne pas confondre avec les formes secondaires d’ostéoporose, conséquence d’autres maladies (hyperparathyroïdie, polyarthrite rhumatoïde) ou d’un traitement (corticoïdes au long cours, hormonothérapie après un cancer du sein) mais dont les conséquences sont identiques.
Les œstrogènes participent au contrôle du remodelage osseux : ils favorisent l’ostéoformation et inhibent la résorption par les ostéoclastes. À la ménopause, la balance s’inverse, la diminution du taux d’œstrogènes entraîne une augmentation de la résorption osseuse et une diminution de la formation osseuse. Le remodelage osseux n’est plus équilibré, les os sont plus fragiles et se cassent plus facilement. S’il n’est évidemment pas question de recommander un traitement hormonal substitutif, les phytohormones peuvent être une solution. Toutefois, quand il s’agit d’y avoir recours en phytothérapie, sous la forme de compléments alimentaires par exemple, on se montrera prudent. Elles sont notamment déconseillées en cas de cancer ou d’antécédent de cancer hormonodépendant.
En revanche, l’alimentation est une approche à ne pas négliger : on trouve des phyto-œstrogènes dans le soja, le houblon, le trèfle (sous forme d’isoflavones et de coumestanes), dans les pousses d’alfalfa (sous forme de coumestanes) et dans le lin (sous forme de lignanes). Les dernières études sur le sujet prouvent qu’à dose alimentaire, ils pourraient même avoir un potentiel protecteur. Toutefois, l’effet direct sur l’ostéoporose reste discuté, car il est clair que cette maladie est d’origine multifactorielle. Une mauvaise alimentation avec abus de sodas, de café, de sel et d’alcool en est une cause.
Deux façons d’utiliser la prêle
Lors du remodelage osseux, alors que les ostéoclastes dégradent l’os ancien, les ostéoblastes fabriquent en parallèle une nouvelle matrice de collagène qui va être reminéralisée. La prêle optimise cette reminéralisation et permet d’améliorer la qualité du nouveau tissu osseux. La poudre des tiges séchées de prêle des champs ou, encore mieux, micronisée offre une excellente biodisponibilité des principes actifs : une cuillère à café le matin dans du miel sur une tartine ou à mélanger dans une compote. La décoction est une bonne alternative car de nombreux principes actifs de la prêle sont hydrosolubles.
À faire
1. Verser 15 g de prêle des champs (parties aériennes séchées) dans un litre d’eau froide et faire bouillir à feu doux pendant 15 minutes.
2. Ajouter 1 cuillère à soupe de miel (bruyère ou châtaignier) dès l’ébullition pour favoriser l’extraction du silicium.
3. Filtrer et boire tout au long de la journée. Faire une cure de deux semaines.
Des ondes de choc bénéfiques
Quand on court, lors de l’impact du pied au sol, une onde de choc part du talon et remonte jusqu’à la tête en passant par les hanches et la colonne vertébrale. Cet impact permet un accroissement du contenu minéral des os. Des études ont par exemple mis en évidence un gain minéral de plus de 30 % entre le bras dominant et le non dominant des tennismen de haut niveau. A contrario, les astronautes perdent presque autant de masse osseuse en un mois qu’une femme âgée atteinte d’ostéoporose en un an, selon une étude de la NASA. Ce sont les contraintes qui potentialisent le gain osseux. C’est pourquoi la natation et le vélo n’ont pas d’effet démontré pour prévenir l’ostéoporose, même si leur pratique est excellente pour la santé.
Les bourgeons du troisième âge
La gemmothérapie est une approche efficace et facile à exploiter pour la personne âgée qui prend souvent de nombreux traitements, car il n’y a pas de risque d’interaction. Cette cure bénéficiera donc autant à la femme qu’à l’homme. Beaucoup moins fréquente que chez la femme, l’ostéoporose masculine pourrait être corrélée à une diminution de la biodisponibilité de l’œstradiol.
À faire
• 5 gouttes de macérat-mère d’airelle (bourgeons) le matin.
• 5 gouttes de macérat-mère de ronce (jeunes pousses) le midi.
• 5 gouttes de macérat-mère de séquoia (jeunes pousses) le soir. En cure de deux mois.
Le lithothamne, l’algue menacée
Le lithothamne (Lithothamnium calcareum) est une petite algue rouge commune des côtes bretonnes. Il a une extraordinaire capacité à cristalliser les sels minéraux marins sur son thalle et à en améliorer la biodisponibilité. Très efficace pour la qualité du tissu osseux en optimisant la reminéralisation, il lutte, grâce au carbonate de calcium, contre le déséquilibre acido-basique qui favorise la déminéralisation. Mais après avoir été surexploitée pour enrichir les sols en agriculture, cette algue est aujourd’hui menacée...