Plus qu'un logo
Dans ce contexte de pandémie interminable, prenons le temps de revenir sur de bonnes nouvelles, avec les chiffres de l’agriculture bio. Ils peuvent en effet nous mettre le sourire aux lèvres car ils dessinent pour cette année 2020, si particulière, une belle évolution. Nous vous en donnons les principales données dans cette actu du magazine. Cette dynamique nous réjouit car le développement du bio signifie bien plus qu’un certain mode de culture, notamment sans pesticides chimiques. Plus de bio c’est, par exemple, plus d’achat directement dans les fermes (+ 11,7 %) par des consommateurs qui privilégient moins les grandes surfaces ; dans le bio, un agriculteur sur deux fait de la vente directe. Plus de bio, c’est aussi des produits goûteux et bons pour la santé qui correspondent à nos attentes alimentaires et à notre envie de savoir d’où provient notre nourriture. Malgré les incertitudes, les consommateurs ont choisi de dire oui à des légumes frais (+ 16 %) et même aux plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) qui ont connu le même développement rapide.
Aujourd’hui, en tant que citoyens, nous pouvons dire merci à ceux qui se sont aventurés dans le bio et à tous ceux qui tiennent bon, y compris quand il leur a fallu récemment attendre les aides promises par l’État, parfois jusqu’à trois ans…Félicitons‑nous aussi de cette tendance car le bio est porteur d’écologie. Le jargon administratif parle de Services environnementaux. Cela donne droit à des subventions dans lesquels on est en train de faire de sérieuses coupes… Vu les avancées réalisées ces dernières années, encourageons au contraire cet engagement de plus en plus marqué en faveur de l’environnement que ce soit pour la biodiversité, la qualité de l’eau et toutes sortes d’actions favorables au climat.
Le bio ne s’incarne pas simplement dans un logo commercial. On oublie trop souvent que le mouvement ne date pas d’hier ; il est né dans les années 1960 comme le raconte de façon très intéressante Claude Aubert*. Fort de ces fondations solides, le bio peut aller plus loin. Et désormais plus vite. Car il y a urgence… à soutenir la transition que nous appelons de nos vœux. Et qui pourrait aussi réparer le lien à la Terre que nous avons perdu.
* Le pari fou du bio, éd. Terre Vivante