Madagascar adopte l’Artemisia pour combattre le Covid-19
Le président malgache Andry Rajoelina a validé un traitement à base d’armoise annuelle (Artemisia annua) pour lutter contre le Coronavirus. Baptisé « Covid-Organics », le médicament est déjà distribué dans les pharmacies du pays et rendu obligatoire pour les élèves qui reprennent le chemin de l’école.
Il y a une dizaine de jours, le président malgache Andry Rajoelina avait révélé l’existence d’un remède contre le Coronavirus. Lundi 20 avril dernier, l’annonce est tombée : il s’agit du Covid-Organics, un médicament à base d’Artemisia annua, plante de la pharmacopée traditionnelle chinoise introduite en 1995 à Madagascar, et bien connue pour son efficacité sur le paludisme.
Produit par l’Institut de recherches appliquées (IMRA), le traitement sous forme d’infusion a été lancé de manière officielle le 20 avril et administré aux élèves qui reprennent le chemin de l’école. Pleinement confiant envers l’efficacité du traitement, le chef de l’État a également pris la décision de déconfiner les trois principales villes du pays.
Un traitement qui fait ses preuves
Selon L’Express de Madagascar, le traitement serait à la fois préventif et curatif. Le quotidien national cite notamment une révélation du Président affirmant que "Les malades traités avec Covid-Organics ont été guéris ». Jusqu’alors, aucun décès n’aurait en effet été enregistré, et trente-neuf malades sous Covid-Organics auraient été guéris. Quant aux patients en détresse respiratoire, plusieurs seraient déjà sortis de l’hôpital grâce au nouveau médicament.
Un traitement qui divise
Pour autant, le traitement qui semble soigner les malades malgaches atteints du Coronavirus ne met pas tout le monde d’accord. Alors qu’une étude allemande est en cours sur l’évaluation de l’efficacité de l’Artemisia annua sur le Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de déconseiller la plante, interdite dans plusieurs pays d’Europe, dont la France.
Si l’organisation a reconnu que certains médicaments et remèdes traditionnels « peuvent atténuer les symptômes » du Coronavirus, elle rappelle qu’il « n’existe aucune preuve que ces substances peuvent prévenir ou guérir la maladie ». De son côté, l’Académie nationale de médecine en France se préoccupe des effets secondaires de l’Artemisia annua et reste sceptique sur son efficacité.
Si ce traitement se montre fructueux auprès de la population malgache au cours des prochaines semaines, cela pourrait « bousculer beaucoup de choses » exprime le quotidien national. L’Artemisia étant produite essentiellement à Madagascar, en Afrique et en Asie, elle représente une solution peu coûteuse et accessible, comparée aux médicaments souvent onéreux et victimes de faux. Ce serait, également, l’occasion de réévaluer la place de la phytothérapie dans notre système de santé actuel.