Loi Agriculture et Alimentation
Des avancées trop minimes
La loi Agriculture et Alimentation, tant attendue par les défenseurs de l'agroécologie, a été adoptée par l’Assemblée nationale le 30 mai 2018. Pour quel résultat, après les milliers d’heures de réunion impliquant des centaines de participants ?
Quelques avancées en matière d’écologie, mais surtout beaucoup de renoncements : c’est le bilan de la loi Agriculture et Alimentation. En particulier, le refus d’inscrire dans les textes l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans est une déception majeure. La mesure portant sur le rapport de force inégal entre les producteurs et les distributeurs n’a pas convaincu la Confédération paysanne.
Cependant, à l’heure où nous publions cet article, on peut signaler d'autres mesures, votées par les députés mais à confirmer par les sénateurs, qui vont dans le bon sens : la suppression du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules dans l’alimentation, l’interdiction d’insecticides similaires aux néonicotinoïdes ou encore l’obligation, d’ici 2022, d’avoir 50% de produits « labellisés », dont 20% de bio, dans les cantines.
La reconnaissance de certaines préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) que l’on utilise comme alternatives aux pesticides (purins d’ortie, de prêle, de consoude) est également au programme. On reste toutefois loin de la révolution agroécologique annoncée, qui devait inclure la création de périmètres de protection des habitations contre l’épandage de pesticides ou encore l’introduction d’un menu végétarien dans les cantines.