Une réponse burkinabée à la drépanocytose
C’est en s’inspirant des plantes utilisées localement par les tradipraticiens que l’Institut en sciences de la santé de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, a pu mettre au point un médicament pour soulager les symptômes de la drépanocytose : le Faca. Il aura fallu plusieurs dizaines d’années de recherche et une collaboration fructueuse avec des chercheurs belges pour que ce médicament obtienne une autorisation de mise sur le marché en 2011 et trouve aujourd’hui sa place dans les officines. Maladie héréditaire particulièrement présente en Inde et en Afrique, la drépanocytose affecte l’hémoglobine et la forme des globules rouges, induisant des problèmes d’oxygénation de l’organisme et des symptômes aussi divers qu’anémie chronique, douleurs vasculaires et inflammatoires et sensibilité aux infections. Dans les pays du Nord, les réponses consistent en l’utilisation d’antalgiques associés à des transfusions sanguines et une transplantation de moelle osseuse en attendant plus d’avancée du côté de la thérapie génique. Ces réponses sont peu transposables dans le contexte économique et social burkinabé, ce qui rend d’autant plus précieux ce médicament à bas coût orienté vers le soulagement des symptômes. Le Faca tire son nom des deux plantes locales, disponibles en quantité sur place, qui le constituent et fonctionnent en synergie : le Fagara xanthoxyloïdes et le Calotropis procera.