Des variétés vraiment brevetables ?
L’Office européen des brevets (OEB) vient de confirmer sa décision qui ouvre la voie au brevetage des caractères naturellement présents dans les plantes. L’affaire a commencé il y a plus de dix ans avec le brevetage en 2000 par l’État d’Israël d’une tomate pauvre en eau, et en 2002 par la société britannique Plant Bioscience d’un brocoli anticancer (contenant une substance amère anticarcinogène). Malgré les recours, l’OEB a décidé de maintenir ces brevets aux conséquences en chaîne. « Toute personne cultivant ou commercialisant ces choux ou ces tomates devra désormais obtenir l’autorisation de ces sociétés et leur payer des droits de licence », dénonce le Réseau semences paysannes. Même l’Union française des semenciers conteste cette décision,car pour ses membres qui comptent des moyennes entreprises comme des multinationales (Bayer, Syngenta...), les variétés qui possèdent cette caractéristique ne seront plus libres d’accès pour leur activité de sélection.
Des poulets soignés aux plantes
Le Syndicat de défense des volailles fermières d’Auvergne (Syvofa) qui regroupe des éleveurs intégrés dans des filières de qualité (label rouge, bio...) va plus loin en proposant les poulets BEN, pour « bien-être naturel ». Ils sont soignés avec des préparations de plantes (ail, thym, romarin, cannelle), en alternative aux antibiotiques. Actuellement, chaque semaine, 32 000 poulets BEN sont produits dans les élevages auvergnats. Ils sont notamment commercialisés par Carrefour dans sa filière qualité.