Antilles
Non-lieu dans l'enquête sur le chlordécone
Seize ans après le dépôt d'une première plainte, la justice française a prononcé le 2 janvier dernier un non-lieu dans l'enquête sur l'empoisonnement des Antilles au chlordécone, ce pesticide abondamment utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993. Les juges reconnaissent pourtant, dans leur ordonnance de plus de 300 pages, un « scandale sanitaire » et considèrent qu'il s'agit « probablement du premier dossier judiciaire à traiter d'une pollution d'une telle ampleur ».
Ils justifient la décision du non-lieu par la difficulté d'apporter les preuves des faits dénoncés, ainsi que le décalage entre la période à laquelle ils ont été commis et l'état des connaissances scientifiques à la même période. Les ouvriers agricoles empoisonnés au chlordécone, nombreux à être victimes de maladies professionnelles, dénoncent un « déni de justice » et un « mépris d'État» ; ils vont donc faire appel.