Justice environnementale
Chlordécone : entre plan d'action et sentiment d'injustice
Le 3 mars dernier, le gouvernement a présenté son plan « Chlordécone-4 », dans lequel il prévoit 92 millions d'euros pour lutter contre les conséquences de la pollution des sols des îles à long terme. Il prévoit notamment de former et de sensibiliser la population pour réduire son exposition à la pollution. Un montant toutefois jugé insuffisant par les associations écologistes, tandis que ces dernières se battent aussi sur le plan judiciaire. En effet, après quatorze ans d'instruction, leur plainte déposée contre l'empoisonnement des îles est enfin arrivée au tribunal. En réponse, les juges ont annoncé qu'il pourrait y avoir prescription des faits. Des preuves ayant disparu, le dossier pourrait déboucher sur un non-lieu… Cette déclaration a suscité un fort sentiment d'injustice chez les habitants des îles, et entraîné la mobilisation de plusieurs milliers de personnes à Fort-de-France, en Martinique, fin février contre cette menace de prescription. Seule avancée dans cette affaire, il est désormais possible pour les individus très exposés à l'insecticide d'effectuer un dosage sanguin du chlordécone dans un laboratoire d'analyses biologiques.