Reproduction
Faute de pollinisateurs, les fleurs se tournent vers l'autofécondation
Face à la diminution du nombre d'insectes pollinisateurs (principalement en raison des activités humaines, polluants et pesticides), les fleurs des champs semblent s'auto-polliniser de plus en plus. Ce sont des scientifiques français membres du CNRS et de l'université de Montpellier qui nous l'apprennent. En comparant des fleurs de pensée des champs (Viola arvensis) évoluant aujourd'hui en région parisienne à des fleurs issues de graines plus anciennes (collectées entre 1990 et 2000), l'équipe a constaté que les fleurs actuelles sont 10 % plus petites, produisent 20 % moins de nectar et sont moins visitées par les pollinisateurs que leurs ancêtres.
Des évolutions rapides qui seraient dues au déclin des populations de pollinisateurs (une étude allemande récente montre, par exemple, que plus de 75 % de la biomasse d'insectes volants a disparu des aires protégées au cours des 30 dernières années). Or il s'agit d'un cercle vicieux dans lequel le déclin des pollinisateurs entraîne une réduction de production de nectar par les fleurs qui pourrait, à son tour, aggraver le déclin des insectes. Espérons qu'il soit encore temps d'enrayer le phénomène afin de permettre le maintien de ces interactions multimillénaires…
« Ongoing convergent evolution of a selfing syndrome threatens plant–pollinator interactions », New Phytologist, décembre 2023.
« Flowers Are Evolving to Self-Pollinate, And It Could Be a Big Problem », ScienceAlert.com, 22 décembre 2023.
« Les fleurs des champs abandonnent les insectes pollinisateurs »,