Alimentation
La fermentation, booster cérébral de nos ancêtres ?
Et si manger des aliments fermentés avait contribué à l'expansion du cerveau humain ? C'est cette drôle d'hypothèse qu'ont étudiée la neuroscientifique Katherine Bryant, de l'université d'Aix-Marseille, et deux confrères américains. Selon leurs travaux, lorsque l'homme préhistorique est passé d'un régime cru à une alimentation fermentée dans le but de conserver les aliments – dans le sel par exemple –, cela a permis de diminuer l'énergie dépensée par le côlon pour digérer.
L'organisme aurait alors potentiellement redirigé cette énergie épargnée vers le cerveau. En effet, lorsque nous digérons des aliments crus, les composés organiques sont décomposés en alcool et acides par les enzymes du microbiote. Un travail fatigant pour l'organisme. Ainsi, l'« externalisation » de cette fermentation » pourrait expliquer, selon les chercheurs, pourquoi le cerveau humain a triplé de volume en deux millions d'années d'évolution tandis que la taille du côlon rétrécissait de 74 %, suggérant un moindre besoin de décomposer en interne des aliments d'origine végétale.
Dans Communications Biology, novembre 2023.