Dossier
Un été avec les herboristes : préparez vos remèdes (3/6)
Le nombril de Vénus est notre aloé vera locale
Le nombril de Vénus ( Umbilicus rupestris) est une plante succulente que l'on trouve beaucoup dans ma région. Elle pousse partout : sur les murs, sur les vieilles souches d'arbres. Tout comme l'aloé vera, elle contient beaucoup d'eau. C'est tout naturellement une plante qui apaise la soif lorsqu'on la croque. Elle a d'ailleurs la forme d'une écuelle. Elle contient beaucoup de mucilages, des émollients, des sels minéraux, elle est également dépurative et reminéralisante. En Bretagne, elle se
cueille de mai à fin juillet, puis à nouveau durant les mois de septembre et octobre. Elle est parfaite à l'apéritif, on peut y étaler un peu de fromage frais, l'utiliser pour enrichir des salades de saison ou même en faire un vinaigre aux propriétés alcalinisantes et reminéralisantes. Mais c'est en usage externe que ses propriétés sont connues depuis le Moyen Âge : Hildegarde de Bingen l'utilisait comme pansement en cas de blessure ou de brûlure (voir recette). L'été, j'aime aussi beaucoup le millepertuis. Je prépare chaque année une huile de millepertuis pour ma trousse de secours. Elle est fabuleuse contre les hématomes, les bleus, mais aussi pour toutes les douleurs névralgiques. Elle est également très utile contre les coliques du nourrisson. Attention toutefois car elle est photosensibilisante ! Côté cosmétique, j'ai un coup de cœur pour la pâquerette que je fais macérer dans de l'huile de tournesol durant trois semaines au soleil. Elle est idéale pour lisser les peaux flétries et pour raffermir le buste.
Emmanuelle Guilbaudeau est herboriste, formée à l'école canadienne Flora Medicina. Inspirée par la médecine traditionnelle chinoise, elle propose des formations autour des plantes et de la thérapeutique chinoise ainsi que des sorties cueillettes et « bains de forêts » dans la région de Nantes. Elle répond, chaque mois aux courriers des lecteurs de votre magazine préféré.
Un pansement cicatrisant
Préparation Au gré de vos promenades, cueillez une grosse poignée de nombrils de Vénus (Umbilicus rupestris), plante apaisante et cicatrisante que vous pourrez conserver dans un torchon humide au réfrigérateur durant 7 à 10 jours.
Mode d'emploi En cas de blessure lors d'une randonnée par exemple, ou de brûlure, casser la queue de la feuille puis tirer doucement la petite cuticule située sous l'"écuelle". On applique la plante en cataplasme sur la blessure pour apaiser la douleur. Il suffit de mettre la cuticule directement sur la blessure, comme un pansement. Ça colle tout seul ! C'est un remède encore souvent utilisé en Bretagne.
Un sauna pour le visage à la camomille
Préparation Ajouter une cuillère à soupe de camomille matricaire (Matricaria recutita) la plus commune, celle que l'on trouve dans sa pelouse, à 200 ml d'eau chaude frémissante.
Mode d'emploi Mettre son visage au dessus du bol, recouvert d'un linge. Les molécules aromatiques de la camomille sont volatiles et vont calmer le système nerveux. Ce sauna va aussi permettre d'ouvrir les pores de la peau afin de lui faire profiter des vertus antiseptiques, purifiantes et régénérantes de la camomille.