Dossier
Le mouvement, secret d'une forme au beau fixe (2/5)
Sédentarité, surpoids, âge, cancer… Nombreux sont les freins à la pratique d'une activité physique. Et pourtant, de plus en plus d'études le montrent : bouger son corps au quotidien est vital pour le maintenir en bonne santé ou surmonter une maladie. Et l'on peut y prendre du plaisir ! Sports et mouvements adaptés, massages aromatiques, plantes antioxydantes… Suivez le programme !
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Quand on a décidé de s'y remettre
L’appel du canapé ou de l’écran, un travail urgent à terminer, une convalescence à la traîne… Nous pouvons tous tomber facilement dans le piège de la sédentarité. « Nous croyons ainsi nous reposer, alors que c’est le mouvement qui défatigue le corps, sans oublier que celui-ci, hérité de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, a besoin de chocs et de mouvements pour continuer à fabriquer de l’os et du muscle », alerte le psychomotricien Marc Reinhardt. Certes, se remettre à l’exercice n’est pas simple, surtout après une longue période d’inactivité. Manque de motivation, fatigue, peur de se faire mal ou de ne pas récupérer ses capacités sont autant de freins à lever… pour retrouver le plaisir d’un corps actif. Lorsqu’il s’agit d’un manque de motivation, on peut récupérer du tonus avec « un traitement de fond qui va réguler le système nerveux sympathique, en prenant au quotidien des vitamines D et C (cynorrhodon), du magnésium et du zinc », préconise Marc Perez, médecin du sport, phytothérapeute et ostéopathe. Des cures cinq jours sur sept, trois semaines par mois permettent de ne pas saturer l’organisme. Contre la fatigue, on mise sur l’effet stimulant de l’avoine, une céréale adaptogène qui stimule les surrénales et la thyroïde. En porridge ou en infusion, elle a tout bon. La naturopathe Anne Portier, coauteure de Vivre vieux, vivre mieux, conseille le safran sous forme de sachet perlingual pour motiver la reprise d’exercice physique : « Le safran soutient les phases de changement tout en apportant un sentiment de joie ». Respirer un stick aromatique à base d’huiles essentielles de citron (6 gouttes), de romarin à cinéole (3 gouttes) et de menthe poivrée (1 goutte) peut aussi rebooster l’envie.
« Reprendre une activité physique doit se faire de manière progressive pour ne pas se faire mal », souligne Marc Perez, auteur de Ma bible de l’ostéo-gym (éd. Leduc). Il préconise la première semaine une petite routine à faire au réveil une dizaine de fois pour dérouiller la colonne vertébrale, des cervicales aux lombaires : « Assis sur le bord du lit, penchez-vous vers l’avant, et joignez les mains dans le dos puis creusez le haut du dos. Ensuite, tendez les bras, mains jointes, au-dessus de la tête. Tirez bien sur vos mains et relâchez tout doucement les bras ». En journée, on multiplie les occasions de mouvements : se...
rendre au travail à pied ou à vélo, préférer l’escalier, faire quelques flexions des jambes et du buste. « Je profite par exemple du trajet en ascenseur ou en métro pour rentrer le ventre et remonter le périnée afin de renforcer le plancher pelvien », s’amuse le praticien. La deuxième semaine, on instaure des pauses de quelques minutes de yoga (assis en tailleur par exemple) ou de gainage. Et on monte l’intensité les semaines suivantes, conseille Marc Reinhardt, en alternant pour ne pas se lasser natation, vélo ou marche nordique, « qui permet une bonne dépense en activant à la fois les bras et les jambes ».
Après une période de sédentarité, « il faut nourrir les muscles avec des protéines animales (viande, sardines, maquereaux) ou des œufs coque ou au plat », explique le Dr Perez. Il prescrit aussi de la coenzyme Q10 (ubiquinol), qui alimente « les mitochondries, indispensables au bon fonctionnement des cellules musculaires ». Si on a du mal à digérer les protéines animales, « comme c’est souvent le cas des femmes après 40 ans », Anne Portier invite à puiser dans le pollen (33 % de protéines) et la spiruline. La naturopathe évoque aussi l’intérêt de prendre des extraits de seiche, « utiles pour renforcer les muscles, notamment pelviens, afin de contrer les fuites urinaires », un tabou qui freine souvent la pratique sportive. Enfin, on gère les courbatures en buvant beaucoup d’eau après l’effort, avec des huiles essentielles anti-inflammatoires ou en appliquant une lotion au cuivre à l’effet décontractant.
Lotion anticourbatures
On souffre parfois de courbatures 12 à 48 heures après l’exercice. Elles peuvent être soulagées grâce aux vertus anti-inflammatoires et antalgiques de l’huile végétale de graines d’andiroba, associée à des huiles essentielles (HE) décontractantes, analgésiques et anti-inflammatoires. Voici la recette du pharmacien Jean-Philippe Zahalka, provenant de son Dictionnaire complet des huiles végétales (éd. Dauphin) :
Préparation : Dans un flacon de 15 ml, mélanger 75 gouttes d’HE de romarin camphré, 50 gouttes d’HE de basilic exotique, 50 gouttes d’HE de gaulthérie, 25 gouttes d’HE de laurier noble, et compléter avec de l’huile végétale d’andiroba. Appliquer 5 gouttes de ce mélange au niveau des zones douloureuses jusqu’à amélioration. Si la douleur persiste au-delà d’une semaine, il vaut mieux consulter.
Si l’on est convalescent, il faudra être d’autant plus à l’écoute de son corps. Après une fracture, on se supplémente en vitamines D3 et K2 et en plantes contenant du silicium (prêle, bambou, ortie…) qui « reminéralisent et consolident les os et les tendons », puis on reprend doucement la marche pour « revasculariser, réoxygéner et mobiliser tous les nutriments nécessaires afin de reconstituer le muscle et l’os », explique Marc Perez. Après une déchirure musculaire, on refait de l’exercice seulement après des séances de kiné qui vont éviter le risque de microlésions et de récidive. Pour aider le muscle à récupérer, Anne Portier conseille des compléments naturels à base de HSP (heat shock protéines), un ingrédient issu de l’algue nori.
Par ailleurs, si on est traité pour un asthme allergique, il est recommandé de pratiquer des activités d’endurance comme la marche, le vélo, la course à pied, la natation, le volley-ball ou le handball, « qui vont justement aider à développer le souffle et à améliorer l’asthme », souligne Marc Perez. La plongée sous-marine et les sports d’accélération (sprint, cross fit, trail) sont en revanche déconseillés. Pour désamorcer un risque de crise, ce médecin préconise des huiles essentielles mucolytiques et antiasthmatiques, très utiles aussi en cas d’asthme d’effort. On pense également à préparer les bronches en s’échauffant un quart d’heure et en respirant bien par le nez pour réchauffer et filtrer l’air.
Gérer l’asthme d’effort
Une crise d’asthme peut survenir en cas d’allergie (aux pollens, polluants, poussières…) mais aussi lorsque le corps subit une soudaine accélération, par exemple lors d’un trail ou d’une partie de squash. On appelle cela l’asthme d’effort. « Les bronches réagissent à l’effort par une hypersécrétion de mucus. Elles se resserrent alors et entravent l’expiration », décrypte Marc Perez, médecin du sport. On privilégie du coup des activités moins cardio, demandant moins d’oxygène, tels le yoga, le stretching ou la marche modérée. Pour calmer un début de crise d’asthme, il recommande l’usage d’huiles essentielles (HE) qui « vasodilatent les coronaires et les bronches ».
Mode d’emploi : Verser dans sa main 1 c. à soupe d’huile végétale de macadamia, ajouter 3 gouttes d’HE de khella et 3 gouttes d’HE d’immortelle. Appliquer sur le torse en massage si l’on ressent un inconfort respiratoire.
Du côté de la science
Le meilleur antidote à la fatigue, c’est… l’exercice
Une étude australienne récente a observé le quotidien de plus de 2 500 adultes et enfants, 24 heures sur 24, pour étudier leur niveau d’activité, de sédentarité et leur qualité de sommeil durant 8 jours. Les données ont été mesurées avec un actimètre, un petit boîtier au poignet qui enregistre les mouvements. L’étude montre notamment qu’un niveau d’activité physique modéré à intense quotidien (environ 2 heures) joue un rôle inattendu sur le sommeil et la fatigue. Les chercheurs ont conclu que si l’on dort mieux en faisant du sport, ce n’est pas parce que l’activité nous épuise, mais plutôt parce que cet exercice libère de la sérotonine. Cette hormone semble avoir une action directe antifatigue en améliorant la sensation de bien-être et le cycle veille-sommeil. Une raison de plus pour bouger !